عناية
quand j'ai fini de déballer ma vie, j'aperçois une once de jugement sur le visage de mes anciennes amies. on a complètement perdu contact pendant ces dix dernières années donc on avait dix ans de vie à se raconter. on peut dire qu'elles ne s'attendaient pas forcément à entendre tout ce que j'ai pu expérimenter pendant cette décennie.
— alors ina' j'te préviens déjà, moi ma vie elle était pas aussi mouvementée que la tienne! dit cora. j'ai pas bougé de la france à part pendant quelques petites vacances, j'ai fait le parcours "classique" pour mes études de droit, j'suis devenue avocate, je me suis mariée, j'ai fait deux gosses avec mon mari et c'est tout.
on se met toutes à rire à cause des paroles de la rousse et je bois une gorgée de vin.
— moi j'trouve que c'est bien. on est pas tous destinés à vivre la même vie et toi ça te va bien comme ça. tant que t'es heureuse c'est le principal!
— c'est vrai, je pense que j'aurais été épuisée de tout le temps changer de pays. et faire mes études à l'étranger? plutôt mourir!je pouffe de rire et son sourire sincère me met du baume au cœur. au final, cora est une adulte mature qui a su comprendre que j'avais besoin de partir à ce moment-là de ma vie et que je devais absolument tout laisser derrière moi. j'avais peur que mon ancienne meilleure amie ne me comprenne pas et m'en veuille. je suis rassurée de voir qu'elle et mes autres copines ne sont pas rancunières. me connaissant, je ne leur aurais jamais pardonné si c'était l'inverse. les choses sont donc bien faites ainsi.
— et lui, tu l'as vraiment jamais revu? me demande maeve.
— non, on s'est plus jamais reparlé. j'sais pas ce qu'il devient, et pour être honnête je sais pas si j'ai envie de le découvrir. ça me ferait trop mal.
— ah bah nous on sait, du coup si tu veux pas savoir faudra qu'on ferme notre bouche! répond cora.
— vraiment? vous avez toujours contact? je m'étonne.
— pas vraiment, mais on s'est revus une ou deux fois avec quasiment tout le groupe donc son frère nous a donné des nouvelles. mais lui ne vient jamais.je hoche la tête et mes pensées partent directement vers lui, notre adolescence, notre histoire, notre groupe de potes. la version de moi jeune et innocente était complètement folle de lui et elle n'aurait jamais imaginé qu'on deviendrait des inconnus. elle pensait qu'on finirait notre vie ensemble et que notre groupe d'amis ne se séparerait jamais. quelle naïveté!
— mais enfin, bref. vous prenez quoi comme dessert? maeve me sauve en me sortant de mes pensées, comme si la blonde savait que j'étais partie loin.
— moi je prends une crème brûlée, je rétorque.
— ton dessert préféré !
— oui, je réponds fièrement. quand je voyageais, ça me manquait toujours de manger une bonne crème brûlée.
— souvent copiée mais jamais égalée...
— exactement.chacune commande un dessert et elles me parlent de leurs enfants que je rencontrerais avec plaisir.
— faudra que tu me donnes des conseils avec le plus grand parce que j'arrive vraiment plus à gérer, 7 ans mais il veut déjà tout contrôler!
— eh je suis pas éducatrice non plus, j'ai pas toujours la solution! mais oui je peux essayer.⁂
— oh la connasse! boude imrân en me donnant un coup de coude.
— eh commence pas, sale morveux, dis-je en le frappant avec ma manette.voici une soirée typique entre mon beau frère et moi. nous nous entendons à merveille, un peu trop d'ailleurs. amal soupire et s'affale dans le canapé, à quelques centimètres de moi à peine. ma sœur peut être qualifiée d'un pot de colle, elle est constamment collée à moi et ça m'oppresse parfois.
— babe, on y va? se plaint-elle.
— on finit la partie, lui répond son fiancé.
— vous faites chier.la belle brune s'est pouponné pour un rencard avec imrân mais elle doit attendre sur lui pour partir, je la plains.
j'éclate finalement le brun à mario kart donc il range la manette avant de poser son regard sur ma sœur.
— wow mais t'es incroyable en fait! trop belle!
il fait tourner amal sur elle-même et ils se font un bisou.
je crois que c'est ce que je préfère chez lui: même s'ils sont en couple depuis 12 ans, il la traite toujours comme s'il était en phase de séduction. je crois que c'est à cause de lui que mes standards sont aussi élevés en matière d'hommes. celui que je considère comme mon frère m'a souvent répété qu'il ne faisait rien d'exceptionnel et que ça allait de soi de traiter sa copine comme ça.
— bon on te laisse, tu vas faire quoi toi? me questionne ma cadette.
— t'inquiète pas pour moi.
— t'as pas intérêt à bosser, elle me gronde.
— c'est bientôt la rentrée, je me justifie.
— et alors? tu vas faire un burn-out avant même d'avoir commencé. relaxe-toi pour réellement être préparée pour la rentrée, il va te falloir supporter 30 gamins pendant des journées entières.je souris et je prends mentalement note de ce qu'elle me dit. elle n'a pas totalement tort; il faut que je sois détendue pour ce début d'année, surtout que mon programme et mon matériel sont prêts. c'est forcément stressant parce que c'est un nouveau départ, mais je dois apprendre à me détendre.
— bon go, dit imrân en embrassant la tempe d'amal. amuse-toi bien nana.
— t'inquiète le s, je lui fais un clin d'œil.ils me saluent et s'en vont. ma solitude me rejoint dans le canapé et on décide de s'allumer un petit joint pour se vider la tête. depuis qu'on m'a parlé de mon ex, je n'arrête pas de penser à lui. tous nos souvenirs me reviennent et ce n'est pas bon. c'est tout ce dont j'avais peur en revenant dans ma ville natale...
— ♡ —
coucou! je me suis retrouvée débordée avec la rentrée mais je reviens avec le chapitre 3 :) on a découvert 3 nouveaux personnages, j'espère que vous vous en sortez et qu'ils vous plaisent à premier abord ;))) notre star arrive tout bientôt !!
gros bisous et à la prochaine <33
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nuit sans étoile - mekra
Fanfictionen arabe, il existe quatorze mots pour décrire les différents degrés de l'amour. le plus sévère, « al-hoyam », est également nommé démence ou folie. il signifie « nuit sans étoile » et est décrit comme une folie causée par un amour excessif. al-hoya...