٢٢

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حكيم

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حكيم

je n'en reviens pas, il y a quelques jours encore elle était en bonne santé et on rigolait ensemble dans la cuisine jusqu'à quatre heure du matin, et aujourd'hui j'assiste à sa salât janaza. je suis énervé contre le monde entier, j'ai perdu ma seule alliée. j'ai perdu mon pilier, je ne sais pas comment je vais continuer sans elle. je m'en veux à moi-même car je n'étais même pas là quand elle a rendu l'âme. j'étais occupé au studio et je ne répondais pas aux appels de mon frère, pensant que c'était une subtilité. je n'ai pas été là pour elle à ses derniers instants alors qu'elle a toujours été là pour moi. elle m'a toujours soutenu, même quand j'étais le gamin le plus ingrat qu'il soit. quand mes parents ont renoncé à leur devoir de nous élever, elle n'a pas hésité une seule seconde avant de nous prendre sous son aile. en parlant de ces derniers, ils n'ont même pas été capables d'être présents aujourd'hui. je suis en colère.

dans tout ce chaos, j'aperçois quand même inaya qui fait de son mieux pour m'apaiser. c'est bizarre parce que même elle n'y arrive pas. c'est bizarre entre nous en ce moment. elle est étrange, elle est gênée et distante depuis quelques temps et moi je suis complètement fermé. je ne sais pas si je vais m'en remettre et notre couple bat de l'aile à cause de ça.

ma brune s'approche de moi et elle enveloppe ses petits bras autour de mon corps. je me laisse faire mais je suis tellement désespéré que je n'ai pas envie de son câlin. je sais que ses intentions sont bonnes et que je suis une grosse merde de dire ça mais c'est plus fort que moi.

— tu veux qu'on se voit plus tard? je suis là pour toi si t'as besoin de moi.
— non, j'ai besoin d'être seul là. je parle plus sèchement que je ne le voudrais. désolé mais j'ai vraiment besoin de me retrouver.
— d'accord, elle répond avec une petite voix. moi je vais y aller.

je hoche la tête et la laisse partir sans la raccompagner. je me retrouve quand je sens quelqu'un me donner une claque derrière la tête et je me retrouve face à ken.

— t'es vraiment un boloss de lui parler comme ça. t'as le droit d'être en deuil mais arrête de la repousser quand elle veut être là pour toi.
— mais laissez-moi tranquille putain, arrêtez de croire que vous savez tout et que vous êtes des sages. ça y est t'as cru t'avais la science infuse toi.

il souffle et il suit inaya dehors, sûrement pour la rassurer. je ne le dirai pas mais je suis content qu'il le fasse. je suis conscient que je me comporte comme un connard fini mais je n'arrive pas à faire autrement actuellement. ça me rassure quand même d'avoir des potes qui savent veiller sur ma meuf aussi.



je ne sais pas trop comment c'est arrivé mais je me suis retrouvé à une soirée avec d'anciens potes. j'ai arrêté de les fréquenter parce que c'était des mauvaises fréquentations mais ce soir ça me semblait être une bonne idée de les voir. ils ne savent pas pour ma grand-mère, donc ils ne me le rappellent pas sans cesse.

je suis complètement bourré et la meuf à côté de moi n'arrête pas de me proposer des verres mais je ne refuse pas.

— on prend un shot ensemble? elle demande d'une voix mielleuse.

je sais que je ne devrais pas mais j'accepte et je me surprends à la regarder. la pire des idées me semble être la meilleure idée à cet instant.

elle est belle, c'est une grande blonde élancée mais que je n'aurais jamais regardée habituellement. c'est une cokée, ça ne m'intéresse pas ce genre de meufs.
et puis j'ai inaya. inaya, ma pauvre inaya... elle m'a appelé au moins vingt fois mais je n'ai pas répondu. elle m'en voudra si elle apprend que j'ai bu autant.

— bon nous on bouge, annonce un de mes anciens potes.

petit à petit, la pièce se vide donc je me décide à partir aussi. la blonde, éloïse ou élodie, je ne me rappelle plus trop, me propose de me raccompagner. j'accepte naïvement et on y va. personne ne s'inquiète de savoir si on va rentrer en vie ou pas.

je monte dans la voiture de la blonde et elle me saute dessus en s'attaquant à mes lèvres. je ne résiste pas, faire une chose interdite atténue bizarrement ma douleur. c'est triste à dire mais commettre l'irréparable me fait du bien à cet instant. je fais remonter sa robe en passant ma main en-dessous mais elle sourit et tape sur ma main pour me faire arrêter.

— allons chez toi, y a des caméras par-là. je fais pas des sextapes gratuitement.

je ricane et je lui indique l'adresse de chez moi. je ne sais pas comment on rentre intacts, elle est tellement bourrée qu'elle conduit aléatoirement. heureusement, personne ne nous a contrôlés.

on monte les marches de mon immeuble, morts de rire parce qu'avec ses talons elle a manqué au moins dix fois de tomber.

je me stoppe net quand je vois inaya assise sur les marches à côté de ma porte. putain, j'ai merdé. je dessoûle immédiatement et réalise le pétrin dans lequel je me suis mis. elle se lève et me gifle, plus énervée que jamais. la blonde à côté de moi ne semble pas comprendre ce qu'il se passe.

— tu te fous de moi? ça fait des heures que je t'attends, je voulais te laisser du temps parce que je pensais que t'avais besoin d'être seul. je t'ai appelé vingt-trois fois ! et toi tu fais quoi? tu rentres déchiré avec une autre? vous alliez faire quoi là?
— c'est pas ce que tu crois inaya. j'te jure.
— tu me prends pour une conne en plus?!

elle pointe du doigt le rouge à lèvres sur mon t-shirt. c'est vrai que le rouge à lèvres rouge pétant de l'autre blonde ne passe pas inaperçu... j'ai merdé.

— t'sais quoi? vas te faire foutre. tu devrais avoir honte, ta grand-mère aurait honte de toi! elle t'a pas élevé comme ça!

elle part sans me laisser le temps de réagir, elle me laisse avec un poignard dans le cœur à cause de sa dernière phrase.


coup bas de la part de notre star internationale, indéfendable sur ce coup... la suite est encore pire soyez prêts et sortez les mouchoirs

nuit sans étoile - mekraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant