[AUTO-ÉDITÉ ET PARU SUR AMAZON] Dark Peace - Tome 1 : As Red As Dawn

Chapitre trois : Nocturne

  J'ouvre les yeux. Je ne sais pas où je suis. Je sais simplement que je ne suis pas éveillée. Que tout se passe dans ma tête. Cela ne me rassure pas du tout cependant. Je ne peux ni bouger, ni parler. C'est à peine si je peux respirer. Je suis simplement debout. Dans le noir. Je ne vois rien. Je n'entends rien.

  Soudainement, je sens quelque chose m'attraper le bras. Je ne sais pas ce que c'est. Je ne peux pas tourner la tête pour regarder. Je sens cette chose remonter jusqu'à mes épaules, mon cou, mes oreilles...

  Une voix. Sifflante. Faible. Elle résonne dans ma tête :

  — As Red As Dawn.

  Ces quatre mots se répètent inlassablement. Ma respiration, déjà difficile, s'accélère. Je fais tout pour la contrôler. Mais je ne suis plus maître de moi-même.

  Brusquement, tout s'arrête. Mes jambes cèdent sous mon poids. Je tombe. Il n'y a plus de sol. S'ensuit une chute interminable. Mon cœur bat la chamade. La voix reprend :

  — As Red As Dawn. As Red As Dawn.

  Aussi Rouge que l'Aube. Mais qu'est-ce que cela signifie ?

  Bientôt, des images défilent devant mes yeux. Du feu. Des explosions. Des personnes qui courent et hurlent. Des tirs. Des blessés. Des morts. La guerre.

  Je tente de fermer les yeux, mais une force m'en empêche. Je suis obligée de regarder le spectacle qui m'est offert. La destruction. Ce n'est que de la destruction. Je ne vois rien d'autre. Il n'y a même plus d'espoir pour ces gens qui voient leur maison se faire bombarder depuis le ciel. Il y a des enfants. Ils pleurent, ils meurent. Mon cœur semble se déchirer en mille morceaux.

  La voix n'a pas cessé. Deviendrais-je folle ? Je ne comprends plus ce qu'il m'arrive. Je tente de hurler, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je ne contrôle rien. Je sais pourtant que ça se passe dans ma tête. Ce n'est pas réel. Mais je ne peux rien faire face à ces images, à cette voix. Je suis impuissante.

  Je calme ma respiration et ne retiens plus les larmes qui menacent de dévaler mes joues. Je ne peux rien faire.

  Lorsque tout se calme, je pense en être sortie. Mais non. Évidemment. Je m'écrase sur une surface dure. Je mets du temps à me lever, mais, à peine debout, je me retrouve encerclée de flammes. Elles sont trop grandes, trop puissantes, trop brûlantes pour être naturelles. Mon regard est attiré par le mouvement à ma droite. Le feu m'empêche de voir plus clairement une silhouette noire debout devant les flammes. Je crois qu'il s'agit d'une femme.

  Je la fixe longuement avant qu'elle ne se décide à parler :

  — N'aie pas peur, Spítha.

  — Qui êtes-vous !? je hurle, retrouvant enfin ma voix.

  — Tu le sauras, Spítha.

  — Je... Je ne suis pas cette... Spí... Spítha !

  — You'll see.

  Elle disparaît subitement. Je suis totalement perdue – dans tous les sens du terme. Je me laisse tomber à terre. J'ai chaud. Il fait trop chaud. J'essaie de me concentrer. Après tout, ça se passe dans ma tête. Je peux bien éteindre ces maudites flammes, non ? J'essaie de toutes mes forces, mais rien ne se produit. Au contraire, le feu devient plus violent. Il s'approche.

  Je me redresse, me mettant à courir pour éviter les parties qui vont plus vite. Mais je n'ai pas d'échappatoire. Bientôt, les flammes viennent glisser sur ma peau. Je hurle, mais je ne ressens rien. Je hurle...

  C'est pleine de sueur que je me réveille en sursaut dans mon lit. Les lumières se sont allumées. L'intelligence qui gère ma chambre est là.

  — Mademoiselle Johnson, vous avez dépassé le mois de tolérance quant aux cauchemars à répétition. Vos supérieurs ont été prévenus.