Chapitre six : Sacrifices

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  Ce qui vient de se passer nous laisse tous en état de choc. Je suis partagée entre l'horreur de ce que j'ai vu et la colère que j'éprouve envers Alma, Velárý et Katrina. Je suis profondément énervée qu'ils ne nous aient pas écoutés. J'avais pourtant été claire.

  Je ne peux m'empêcher de m'en vouloir à moi-même aussi. Je n'aurais jamais dû les laisser seuls. Et même si je ne restais pas avec eux, j'aurais pu laisser Lorcan les surveiller.

  Nous ne savons pas ce qu'est devenue la bête. Nous ne savons pas ce qu'elle était. Peut-être une sorte de mutation, ressemblant de loin à un félin, en plus féroce et plus sanguinaire. Nous ignorons aussi s'il y en a d'autres comme ça. Et nous avons eu la chance de ne rien attirer pour l'instant.

  Ce que nous savons, c'est qu'Alma est morte. Que nous n'avons plus qu'une issue. Ce piège...

  Nous avons fait un tour de la partie du parking que nous occupons pour vérifier que personne n'est là, prêt à nous attaquer par surprise. À présent, tout le monde est assis. Il semble difficile de se remettre de ce qu'il vient de se passer. Je ne sais toujours pas qui a lancé la grenade et le coupable ne s'est pas dénoncé. Ce n'est pas vraiment ce qui me préoccupe.

  Je suis peut-être trop imprudente, mais je suis assise seule, face à la rampe piégée. Dans mes pensées, je joue avec l'un des couteaux dont nous avons été équipés.

  Je sors de mes songes lorsque j'entends quelqu'un s'approcher et s'accroupir derrière moi.

  — On devrait peut-être réfléchir à la suite.

  C'est la voix de Lorcan. Je ne lui réponds pas, fixant toujours notre seule issue. Il y aurait bien une solution, encore faudrait-il qu'elle soit réalisable.

  Croyez en vous, Miss Johnson.

  Je voudrais bien. Seulement, si je n'ai jamais appris à contrôler un feu que je n'ai pas créé, je ne peux pas y arriver soudainement.

  — Tu es une Flamboyeuse, n'est-ce pas ? comprend Lorcan. Tu maîtrises le Feu.

  — Cela fait longtemps que personne ne nous appelle ainsi.

  — Pourquoi l'avoir caché ? C'est une véritable force.

  — Je n'avais pas besoin de le montrer. Seuls les haut-placés de l'OMEG sont au courant. Il n'y aurait aucune raison qui m'aurait poussée à le dire à quelqu'un d'autre.

  — L'arrogance aurait pu, me contredit-il.

  — Ce n'est en aucun cas une raison, je réplique en me tournant vers lui. L'arrogance n'est pas une chose pour laquelle nous devons êtres fiers.

  — Tu as raison.

  Nous laissons un silence s'installer, mais mon camarade ne tarde pas à le rompre :

  — Tu ne saurais pas les contrôler pour que nous puissions passer ?

  — Je n'ai jamais fait une telle chose jusqu'à présent.

  — Je suis sûr que tu peux y arriver. Ça ne doit pas être très différent. Si tu imagines que ces flammes sont tiennes, peut-être parviendras-tu à les contrôler pour les éteindre ?

  — Tu m'en demandes beaucoup.

  Je m'arrête une seconde, avant d'avoir une idée. Je me lève et lance une nouvelle pierre avant de m'approcher du feu. Je me retourne et tombe nez à nez avec Lorcan qui m'a visiblement suivie et qui ne semble pas comprendre ce qu'il m'arrive.

  — Si je parviens à le contrôler, tu as conscience que ça va me prendre beaucoup trop d'énergie ?

  Son visage devient impassible. Il semble avoir compris ce que nous coûterait mon plan.

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