[AUTO-ÉDITÉ ET PARU SUR AMAZON] Dark Peace - Tome 1 : As Red As Dawn

Chapitre quatorze : Se battre

  J'ai chaud.

  Peut-être est-ce dû au Feu qui m'entoure ?

  Est-il toujours là ?

  Oui. Je crois.

  J'ouvre difficilement les yeux et constate, qu'en effet, je suis toujours entourée de flammes. Leur intensité n'a même pas diminué. Je me redresse, mes membres étant tous douloureux, mais je remarque rapidement que la souffrance à mon flanc a disparu. Je m'assois et vérifie ma blessure. Elle a presque disparu. J'ignore s'il s'agit de l'effet de la simulation ou d'une quelconque magie, mais je n'y prête plus trop d'attention, car j'entends des voix.

  — Je le répète, tirez dès que vous apercevez du mouvement ! Cette gamine est dangereuse.

  Je fronce les sourcils. Je ne vois rien autour de moi. Le Feu ne me permet pas de les voir, mais me cache de leurs yeux en échange.

  — On ne voit rien, Capitaine. Elle n'est peut-être pas là ?

  — Elle résiste au feu, or c'est le dernier endroit où il en reste. On a fouillé toute la ville. Aucune trace de cette...

  Je ne comprends pas le dernier mot, mais j'ai l'impression que cela ne m'aurait pas plu.

  Je vérifie ce que j'ai sur moi. Je n'ai plus de sac, donc plus de nourriture, ni d'eau. Et ma seule arme se trouve être un couteau. Il va falloir que je fasse avec. J'ai déjà été chanceuse qu'il ne brûle pas, tout comme mes vêtements.

  Je me lève, priant pour qu'ils ne puissent me voir. Mais le Feu est trop intense.

  J'avance de quelques pas. Je n'ai plus aucun contrôle sur mon pouvoir et l'utiliser me viderait de mes dernières ressources en énergie alors... Il va falloir que je coure.

  J'attrape mon couteau, resserre les lacets de mes chaussures et réajuste ma coiffure. Non seulement je vais devoir courir, mais je vais surtout devoir le faire vite. J'imagine que les gardes ne sont pas seuls. Ils doivent être postés dans toute la ville à ma recherche. Sans doute ont-ils trouvé le corps de mes amis et en ont déduit que j'étais la dernière ?

  Peu importe.

  Prenant une grande inspiration, je me remémore le plan de la ville. Il y a un tas de ruelles, mais j'imagine qu'il ne serait pas très ingénieux de s'y cacher alors qu'Emerysse y est morte.

  Alors que je me prépare, la petite fille qui m'avait demandé de devenir le Feu apparaît devant moi. J'ouvre la bouche, mais aucun son n'en sort. Elle sourit, pivote sur ses talons et part en courant.

  Je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure des idées, mais je me mets à lui courir après. Je sors du couvert des flammes.

  — Là ! j'entends.

  Des tirs fusent, mais toutes les balles semblent être miraculeusement écartées de la bonne trajectoire.

  Cette gamine de trois ans court vite, ce n'est pas possible.

  Je traverse un tas de rues, évitant un maximum les gardes qui arpentent la ville. Bien vite, la petite fille disparaît dans une ruelle. Mon cœur s'accélère. Je l'imite.

  Mais alors que je prends un virage serré, je tombe nez à nez avec deux soldats. Nous restons tous les trois figés par la surprise pendant un instant, mais nous revenons à la réalité rapidement. Je dégaine mon couteau. Contrairement à leurs congénères, ils n'ont pas d'armes à feu. Dans leurs mains, chacun tient deux épées, longues et luisantes, et leur visage est recouvert de poudre noire, faisant des dessins étonnants. Je ne m'attendais pas à tomber sur des personnes ainsi armées ici.