Chapitre 2

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  J'ouvre la porte de mon armoire, et me regarde dans le miroir. C'est un désastre. La couleur blonde affreusement moche est toujours présente dans mes cheveux, ma peau ressemble à un lézard desséché, et mes yeux sont...ordinairement blanc. Aucune nuance. Rien. Je n'avais jamais remarqué jusqu'à maintenant à quel point les vampires de Sable étaient laids. Remarque, dans notre Vallée, je n'en ai presque jamais croisée. Je passais mon temps à m'entraîner, et je ne sortais presque jamais en ville, lieu de rencontre de tous les vampires. Je réalise que je ne sais rien du tout, ou presque sur les autres Castes. Comment est-ce que je suis censé savoir les combattre, si je ne sais rien de mon adversaire ? Bibliothèque. Il me faut une bibliothèque.

  Je lâche un soupir bien sonore, et ferme mon armoire. Hier, tout s'est déroulé trop vite. Je crois que je suis encore dans le déni de ce qui est arrivé. En dix secondes, ma vie a basculé. En un claquement de doigt. Je caresse le poignard caché dans un fourreau spécial attaché à ma cuisse, invisible à l'œil nu. Un cadeau de ma mère, le jour des mes dix ans. Elle a fait je ne sais quoi, je ne sais comment, mais dès que je mets mon poignard dedans, il devient invisible, même à mes propres yeux. Il me faut du Coca. Et vite. Cette journée va être un énorme désastre, et je vais surement être la risée de toute l'Académie. Je ferme les yeux un bref instant, et me concentre sur mon objectif : je suis là pour accéder à la Garde. C'est la seule chose qui vaut le coup. Pouvoirs ou pas, je réussirais. Il le faut. C'est la destinée de toute ma vie. Mes oreilles captent soudain un bruit. Je tourne vivement la tête et vois qu'une feuille a été glissé sous ma porte. Un emploi du temps ? Mais j'en possède déjà un pourtant. Je prends la feuille et vois l'intitulé en grand : « Caste Sable ». Génial de génialissime. Je suis trop contente. Je suis donc officiellement un vampire de Sable à partir de maintenant apparemment, et dois donc suivre leurs cours. Un coup d'œil à ma montre me permet de voir que je suis déjà en retard au premier, celui de l'histoire vampirique. J'attrape mon sac au vol, m'engouffre dans le couloir et sprinte en direction du bâtiment central aperçu hier, en priant tout ce que je trouve à prier pour que ce soit le bon endroit. Dans ma course, je percute deux filles d'Eau, qui s'écartent à mon passage comme si j'avais la peste.

- Berk, ne me touche pas, lance l'une d'elle, en dépoussiérant l'inexistante poussière sur ses vêtements.

- Franchement, tu n'as pas honte ? Déjà que tu étais pauvre, et maintenant tu n'as même plus de pouvoirs. Franchement, t'es vraiment tombée bien bas, poursuit la seconde vampire.

  Je jette un coup d'œil à mes vêtements élimés, que ma mère a spécialement recousus pour l'Académie. Oui, je suis pauvre. Et alors ? Cela n'a pas empêché mes parents d'être là pour moi. Je les adore de tout mon cœur. Tout ce qu'ils ont fait, c'était pour moi. Ils ont toujours été là quand ça n'allait pas, m'ont toujours fait à manger quand je revenais trempée, après de longues heures sous la pluie à peaufiner mes techniques de combat ou mes pouvoirs. Ils ont toujours soutenus mon idée saugrenue de rejoindre la Garde, tout en sachant que c'était mission impossible. Je leurs doit tout.

  Je repousse les deux filles d'une épaule et pars en direction de ma salle de cours. Celle-ci est encore ouverte, et le professeur est entrain d'écrire sur le tableau à craie. A mon arrivée, les chuchotements se taisent. Tout le monde me regarde, et je constate avec horreur que c'est une classe partagée avec les Eau.

- Je m'excuse, Professeur, lance-je, tout en tentant d'apercevoir où m'asseoir.

- Jeune fille, c'est la dernière fois. Je vous prie de prendre place dans les plus brefs délais.

  A ma plus grande déception, je vois qu'il ne reste qu'une seule place, tout au fond, à côté d'un garçon Sable à l'air jovial. Moi qui espérait une table seule...Il me fait un petit signe de la main. En traversant la pièce, je vois que tous les Eau regroupés ensemble me regardent avec dédain et haine. Une fille se permet même de m'insulter à voix basse, de « sale mordue », et je constate avec tristesse que c'est Leila. Leila, qui je pensais être gentille, que j'ai extirpé des griffes d'un assaillant qui allait potentiellement transformer ses jolis cheveux longs en un carré mal coupé. 

 Vampire Académie (Olone Nero t. 1) [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant