Chapitre 10

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  « Ryder ».

  Je n'en crois pas mes oreilles. Je n'ai aucune chance de gagner. Cette garce le sait très bien, c'est pour ça qu'elle l'a choisi, lui. Ce n'est absolument pas Ryder qui devait me combattre en troisième. Je ne suis pas un lapin de trois semaines. En plus, l'un des Chevaucheurs dans le public affiche une moue terriblement déçue, et surtout terriblement concernée.

  Génial. Je suis super contente. Ryder.

  Je regarde tout autour de moi, dans l'espoir de l'apercevoir. Il ne va certainement pas arriver des gradins, comme le reste de ses comparses. Ça serait trop...classique, venant de lui.

  J'entends un croassement connu, et voit un énorme aigle passer. Fabrice ! Ryder ne doit donc pas être bien loin. Fabrice vole tranquillement au dessus de nos têtes, sans se presser. Mon corps commence à refroidir, et je m'empresse de sautiller sur place pour ne pas perdre de la dextérité, malgré la persistance de mes sens surdéveloppés. Encore une question sur laquelle je vais devoir me pencher, si j'arrive à sortir indemne d'ici. Parce qu'il n'est plus question de Garde, d'Académie, ou de quoi que ce soit. Il est question de survie. Ryder est un tueur. Un meurtrier. Ça se sent à des kilomètres. Il est capable de m'exécuter, sans même sourciller.

  A cette éventualité, l'adrénaline recommence à circuler dans mes veines. Je ne dois pas mourir. Hors de question.

  L'aigle se dirige vers moi, et mon souffle se bloque dans ma poitrine. Ryder est positionné dessus, initialement caché grâce aux grandes ailes de l'oiseau. Il est entrain de surfer les airs, tout simplement. Sur le dos d'un énorme rapace. Proche de l'arène, il entreprend de sauter dans le vide et se réceptionne aisément. Habile. Fabrice se pose à son tour à proximité, et me fixe de ses yeux blancs. Je n'aime pas du tout son regard, à Fabrice. Hier, nous étions amis. Aujourd'hui, je sens qu'il n'aura aucun scrupule à me transformer en pâtée pour aigle, à la demande de son maître.

  Ryder marche tranquillement vers moi, la main dans les poches de son treillis. Les manches de son simple tee-shirt noir sont tellement remplis par ses énormes bras que je m'étonne de ne pas les voir craquer. Il doit en avoir des dizaines de ces tee-shirts, pour s'autoriser à être si serré dedans.

  Je lève les yeux au ciel, ce qui semble l'amuser au plus haut point. Ce type à l'assurance d'un Dieu vivant. Et je n'aime pas ça du tout.

  Arrivé à ma hauteur, il s'adresse à moi en chuchotant, de sorte à ce que personne ne nous entende :

- Tu t'es bien battue. Je suis désolée de devoir t'expédier à la case retour.

- Épargne-moi ton discours, et finissons-en, rétorqué-je en chassant ses paroles d'une main.

  Il croise les bras sur son immense poitrine, et me lance :

- Vas-y, attaque-moi !

  Ce type est entrain de jouer avec moi ! Comment ose-t-il, alors que je suis là, dans cette foutue arène, entrain d'y jouer ma vie ? Je garde mon calme extérieur, mais à l'intérieur, je bouts. Réagir sous l'effet de la colère, c'est se tirer une balle dans le pied. Je me rappelle mon père, qui me disait souvent cette phrase pendant mes entraînements. Il me manque tellement. Repenser à lui me remplit d'espoir et de paix, mais c'est de très courte durée. Je suis prête à faire face à mon destin, face à Ryder. C'est décidé. Je ne le laisserais pas se mettre en travers de mon chemin.

  Le sang pulse à mes oreilles, et ma vision se brouille de rouge. Je vais le massacrer, jusqu'à la dernière goutte de sang. De quel droit ose-t-il venir ici et prétendre m'arrêter ?

- Bon, très bien. Tu n'as pas l'air de vouloir m'attaquer, alors je vais le faire. Tu es d'accord ? Je suis d'accord, moi, susurre Ryder à mon encontre.

 Vampire Académie (Olone Nero t. 1) [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant