Chapitre 12

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Hugo


Allongé sur mon lit, je regardai le soleil se lever à travers ma baie vitrée. Dans la maison régnait un silence apaisant. Je fermai les yeux et pris une profonde inspiration, savourant ce moment. Je n'étais pas dupe. Après l'incident d'hier soir, la journée s'annonçait tout sauf reposante. Alors je profitais pleinement de ces précieuses minutes, observant les premières lueurs du jour se refléter sur la forêt. Mes muscles étaient courbaturés et mes mains me lançaient douloureusement pourtant je me sentais bien.

A côté de moi, Nicolas dormait profondément. Il était allongé sur le ventre, la tête tournée vers moi. Son oreiller gisait à ses pieds et la couverture était entortillée autour de ses jambes. En toute honnêteté, j'étais surpris qu'il ait passé la nuit ici. Une grande partie de moi s'attendait à ce qu'il retourne dans sa chambre une fois sûr que je sois endormi. Mais non. Il était resté. Pour moi. Et je ne savais pas quoi en penser. Enfin si, je savais très bien quel genre de rêveries mon cerveau s'imaginait. Y penser me donnait envie de sourire bêtement. Y penser me donner envie de plonger ma main dans ses mèches brunes, de me blottir contre lui et de me noyer dans son odeur.

A la place je restai parfaitement immobile à l'autre bout du lit, le regard perdu dehors à écouter sa respiration tranquille. Je me surpris à apprécier ce moment. Je me sentais apaisé et en sécurité. Après l'ascenseur émotionnel qu'avait été hier, la sensation était plus que la bienvenue.

Nicolas émergea vers 8 heures. Les yeux à peine ouverts, il marmonna :

- L'est quelle heure ?

Je déglutis en entendant sa voix rauque. Comment pouvait-il être si sexy dès le matin ? Dieu merci il avait gardé son t-shirt. Immanquablement, une image de Nicolas torse-nu dans mon lit s'imposa dans mon esprit et j'eu soudainement très chaud.

-Hugo ? Ça va ?

La tête inquiète du brun s'approcha dangereusement de la mienne, l'air soudainement beaucoup plus réveillé. J'hochai la tête avec beaucoup trop d'entrain et rougis de plus belle. Pitié, faites qu'il laisse tomber le sujet !

Il me scruta attentivement pendant ce qui me parût une éternité avant de reculer. A tâtons, il attrapa son téléphone et jura avant de laisser sa tête retomber mollement sur le lit.

-Il est beaucoup trop tôt pour un samedi matin, grommela-t-il contre le matelas.

Un rire silencieux m'échappa.

-Te moque pas de moi blondie, réplica Nicolas.

J'avalai ma salive de travers en entendant ce surnom débile. Sans réfléchir, je roulai sur le ventre et envoyai mon poing dans son épaule. Une douleur pareille à un millier de petites aiguilles me transperçant les phalanges éclata dans ma main. Ma bouche s'ouvrit en un cri muet sous le choc.

-Merde Hugo, jura Nicolas en se redressant.

Il attrapa ma main et l'examina, les lèvres pincées sous la concentration.

-Bouge pas, je vais chercher de quoi désinfecter ça.

Il s'extirpa de la couette et marcha à grands pas vers la salle de bain attenante à ma chambre. Je pris une profonde inspiration, rassemblant mon courage pour oser regarder mes mains. Je grimaçai en découvrant l'ampleur des dégâts. Des bleus avaient commencé à se former autour de mes phalanges et une multitude de coupures striaient ma peau. Certaines étaient plus profondes que d'autres et la plus grosse de ma main droite s'était rouverte suite à mon coup. Heureusement, la douleur était largement supportable. A moins d'appuyer dessus, tout ce que je ressentais était une légère brûlure au niveau des plaies. Pourtant la vue de mes mains me retourna l'estomac.

Avant qu'il ne soit trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant