Chapitre 11

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Nicolas


Mon loup tendait l'oreille, tous les sens en alerte. Les bois étaient étrangement calmes. Chaque fibre de mon être était tendue. La nuit était bien avancée et savoir le fils de l'Alpha MacLeod seul et en colère dans la forêt ne m'aidait pas à me calmer.

Faites qu'il n'ait rien.

Sans prévenir, mon loup se figea dans sa course et se mit à humer l'air autour de lui. L'odeur de pins et de terre m'assaillit accompagné d'une très légère note citronnée et métallique. Un grognement terrifiant résonna dans l'air. Hugo saignait. Si cet abrutit de Nick avait osé ne serait-ce que poser la main sur lui... Le grognement de mon loup s'intensifia à cette pensée. Sans perdre de temps, il s'élança en direction de l'odeur.

Il lui fallut à peine deux minutes de plus pour trouver le garçon. Mais loin de me soulager, ce que je vis me broya le cœur. Hugo me tournait le dos, ses épaules étaient secouées de sanglots silencieux. Ses cheveux blonds partaient dans tous les sens, comme s'il se les était tirés. L'odeur du sang flottait dans l'air. Un frisson me parcourût et je suppliai mon loup de faire quelque chose. N'importe quoi pour vu qu'Hugo aille mieux.

Mon loup sortit lentement du couvert des arbres. Le blond était tellement plongé dans son cauchemar qu'il n'avait pas encore senti notre présence. Jusqu'à ce que mon loup ne marche sur une branche morte.

Hugo fit volteface. Ses joues étaient rouges, striées de larmes. Sa poitrine se soulevait frénétiquement, comme s'il était au bord de la crise de panique. Il posa son regard orageux sur mon loup et le dévisagea pendant de longues secondes. Il n'émit pas le moindre son mais ses yeux hurlaient sa rage et sa tristesse. Puis aussi vite qu'il s'était retourné, son visage s'assombrit et il reporta son attention sur l'arbre en face de lui.

Prudemment, mon loup contourna le buisson devant lui, désespéré d'aller réconforter le garçon. Mon cœur plongea en découvrant l'horreur qui s'étalait devant mes yeux.

Hugo frappait répétitivement l'arbre à main nu. Ses poings étaient rouge vif et couvert de sang. Son visage fermé ne laissait rien transparaitre autre que de la colère.

Mon loup émit un long gémissement de détresse, laissant tomber par terre mes vêtements qu'il tenait dans sa mâchoire, et se réfugia au fond de mon esprit, me propulsant violemment aux commandes. Mon corps claqua et en une fraction de seconde je redressais et enfilais mon short.

-Hugo... soufflai-je d'une voix étranglée.

Mais cela ne l'arrêta pas, au contraire. Sa rage s'intensifia et ses coups redoublèrent de force. Seul le bruit de ses points frappant le tronc troublait son perpétuel silence. Je chancelai l'angoisse, le cœur au bord des lèvres.

Aide-le ! hurla mon loup.

Mes instincts prirent le dessus et je me précipitai vers le blond. Délicatement mais fermement, je glissai mes bras autour de sa taille et appuyai son dos contre mon torse, l'éloignant de l'arbre.

-Respire Hugo.

A mon contact, tout son corps se figea. Il prit une inspiration étranglée mais ne chercha pas à se défaire de ma prise.

-Je suis là. Respire.

Ma voix était étonnamment calme en comparaison au tumulte d'émotions qui m'habitaient.

Peu à peu, Hugo se laissa aller contre moi, sa respiration se faisant plus calme et ses sanglots moins violents.

-Comment tu te sens ?

Il haussa les épaules. Un silence confortable s'installa. Je m'autorisai à souffler. Hugo était en sécurité dans mes bras. Instinctivement, je me penchai et plongeait le nez dans ses cheveux. Son odeur de citron acheva de me détendre.

Avant qu'il ne soit trop tardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant