Avant qu'il ne soit trop tard

Chapitre 7

Nicolas

La jambe de Gab tremblait nerveusement à côté de moi, mettant mes nerfs à rude épreuve. Mais je me retins de tout commentaire. Nous étions tous les deux assis sur un tronc à la lisière de la forêt. La pénombre nous cachait des regards curieux et oreilles indiscrètes.

-Comment c'est possible ? marmonna le roux.

-Je sais pas.

-Redit moi ce que le docteur vous a dit.

Je soupirai. Les évènements de l'après-midi tournaient en boucle dans ma tête mais j'étais incapable de les comprendre.

-Il pense qu'il fait une insolation. Fatigue, maux de tête, fièvre et nausée, tous les symptômes correspondent. Tu l'as dit toi-même, vous avez passé la journée au soleil sans protect-

-Mais il ne devrait pas avoir besoin de protection ! s'exclama-t-il en se levant. C'est un métamorphe. Son système immunitaire est plus développé et résistant que n'importe quel autre être vivant. Son corps est plus endurant que la moyenne et est capable de résister à des conditions extrêmes. Il ne devrait pas avoir besoin de se protéger du soleil !

Il avait pratiquement crié les derniers mots.

-Gabriel.

-Je l'ai surveillé toute la journée. Il ne s'est absolument rien passé ! Il ne s'est pas blessé, n'a rien fait d'étrange si on omet le fait qu'il n'a pas décroché un mot. Son équipe le respect et l'écoute.

-Gabriel.

-J'ai gardé un œil sur lui toute la journée, comme tu me l'avais demandé et-

C'était donc ça. Je me levais et pris la tête du roux entre mes deux mains, l'obligeant à me regarder. Sa phrase mourut sur ses lèvres mais je pouvais voir une pointe d'insécurité danser dans ses yeux. Je laissai ma voix d'Alpha prendre le dessus. 

-Respire, ordonnai-je calmement.

Il prit une inspiration tremblante et se força à se détendre. J'hochai la tête, satisfait. Gab et moi étions meilleurs amis depuis aussi loin que je me souvienne. On avait grandi ensemble et je ne me voyais pas passer le reste de ma vie sans lui à mes côtés. Mais parfois j'oubliai que j'étais aussi son Alpha. Ce que je lui demandais l'impactait bien plus qu'une simple requête d'amis.

-Tout va bien. Je vais bien, Hugo va bien et tu vas bien.

Il hocha la tête.

-Je t'avais demandé de garder un œil sur lui et c'est ce que tu as fait. Et quand Hugo s'est évanoui, tu t'es occupé de lui en attendant qu'on arrive. Tu t'es assuré que son état n'était pas critique et l'as protégé pendant qu'il était inconscient.

Je parlai lentement, laissant les mots s'ancrer dans son esprit.

-Tu as rempli ta mission.

Ses traits se détendirent et il inspira une dernière fois plus calmement.

-Merci.

Je le pris dans mes bras, soulagé de le voir revenir au calme. Nous nous rassîmes en silence, chacun ruminant ses pensées.

Tout ça n'avait aucun sens. En dehors du mystère qui entourait la famille MacLeod, Hugo n'aurait jamais dû tomber malade. Les loups ne tombent quasiment jamais malade. A moins que...

-Et si Hugo n'était pas un métamorphe ?

A côté de moi, Gabriel fronça des sourcils. Je poursuivis :