Lee

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Tic, tac, tic, tac, tic, tac, chaque seconde passant l'horloge émettait ce son devenu horripilant pour les oreilles du petit garçon

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Tic, tac, tic, tac, tic, tac, chaque seconde passant l'horloge émettait ce son devenu horripilant pour les oreilles du petit garçon. Allongé sur son lit richement onéreux, il contemplait le plafond de la pièce. Ennuyé de ne pouvoir sortir s'amuser dehors il avait décidé de s'engager dans une grève de la faim, avait-il dit aux gouvernantes.
Alors le voilà à bouder dans sa chambre.
Ayant marre de ne rien faire, il se leva pour aller sur le balcon.
Perché depuis le deuxième étage, il avait une vue magnifique sur le jardin du domaine. Mais ce n'était pas ça qui l'intéressait, ce jardin il le connaissait par cœur pour l'avoir contemplé des heures voir des journées entières. Ce qui l'intéressait était bien plus captivant, des rires. Les rires de petits garçons, ils semblaient s'amuser dans le champ qui se trouvait au-delà des frontières du manoir.

L'enfant se mit à sourire, lui aussi voulait jouer avec eux. Déterminé, il se rendit dans le bureau de son père absent. Il avait la connaissance d'un passage secret, on le lui avait montré une fois. On lui avait dit que si le domaine venait à être attaqué il devrait alors sortir par cet endroit. Aujourd'hui c'était sa liberté que l'on attaquait, alors il sortit heureux à l'idée de se faire des amis.
Cependant il retomba bien vite de son nuage lorsque le trio ne l'accueillit pas avec joie.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je suis venu jouer avec vous. répondit-il penaud.

— On ne veut pas jouer avec les riches. Retourne dans ton château et fiche nous la paix.

— Ce n'est pas un château. Chuchota le petit garçon.

— Répète !?

— Il vous a dit que ce n'était pas un château.

— Pourquoi tu prends sa défense Minho ?

La tête baissée suite à son mauvais accueil le roux la releva lorsqu'il entendit une nouvelle voix et qui plus est qui le défendait. Les yeux écarquillés, il le regardait avec admiration. Jamais personne ne l'avait défendu.

— Parce que j'en ai envie. Il haussa les épaules, comme si la réponse était évidente.

Puis il partit. Les mains dans les poches. Il semblait à la fois marcher dans une direction tracée et parcourir une route sans destination.

— Hé le rouquin ! Tu viens ?

Stupéfait il mis du temps à comprendre que ce garçon au sourire solaire et aux chaussures décousues s'adressait à lui. Il se mit alors à courir, heureux de s'être fait un ami. Il avait toujours secrètement rêvé d'en avoir un.

Ils avaient beaucoup marché, au début le garçon avait peur de se faire réprimander lorsqu'il rentrerait chez lui mais lorsque l'autre lui avait pris la main pour courir le long d'une colline il n'y avait plus pensé. Seul l'instant présent comptait.

— C'est quoi ton nom ?

— Lee Felix deuxième du nom du duché de Melbourne.

Son nouvel ami éclata de rire.
C'était la première fois qu'il entendait quelqu'un de l'aristocratie se présenter et selon lui c'était tout à fait exceptionnel. Il rit tant qu'il en eut les larmes aux yeux.

— Pourquoi les riches vous avez un nom si long ? Demanda-t-il alors qu'il se calmait.

— Ton nom n'est pas aussi long ?

— Non. Mon nom est juste Minho.

— Pourquoi ? Felix était vraiment intrigué, il se demandait pourquoi lui avait le droit à un nom si long alors que le plus vieux n'avait le droit qu'à un prénom.

— Les pauvres n'en n'ont pas.
Le sourire éclatant habituellement présent sur son faciès disparut suite à sa phrase.

— Alors désormais tu t'appelleras Lee Minho. affirma le plus jeune avec détermination.

Allongé sur cette même colline où quelques instants ils avaient courut jusqu'à s'écrouler de fatigue, ils se contemplaient dans le blanc des yeux. Minho trouvait Felix joli avec son teint porcelaine et ses petites tâches brunâtre qui soulignait son regard. Le rouquin trouvait Minho joli lui aussi. Il aimait sa peau presque hâlée et ses cheveux qui cachaient presque son regard espiègle.

Ils étaient restés un moment ici avant de se remettre à marcher, à courir après les papillons, à rire d'une chute de l'un et d'une grimace de l'autre. Jamais Felix n'avait été si heureux. Le duo souriait tellement qu'ils en avaient mal aux joues.

Lorsque la nuit commençait à tomber le châtain se décida à ramener le rouquin dans son domaine. Felix savait qu'il allait se faire sévèrement punir pour avoir fugué et taché ses beaux vêtements mais il ne regrettait rien.

Surtout lorsqu'à l'instant même, quinze années plus tard, il tenait toujours fièrement la main de cet homme.

LIFE CHAPTER - recueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant