II

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Cela faisait maintenant trois semaines qu'elle aidait le frère Carlos à l'école. Son espagnol s'améliorait de jour en jour.
Ça avait été laborieux au début.  Si elle l'avait étudié, la frontière entre l'étude et la réalité de discussions avec des hispanophones, qui plus est des enfants étaient parfois plus compliquée.

Mais son travail lui plaisait.

Ils avaient environ une trentaine d'enfants, ceux qui venaient de familles les plus pauvres, n'étaient pas là à tous les cours, car leur parents avaient souvent besoin d'eux.

C'était avec eux que Clémence travaillait le plus, il fallait absolument qu'ils sachent écrire, lire et compter.

Elle essayait aussi de leur apprendre les principales dates historiques à connaître, elle avait dû se pencher un peu plus sur l'histoire du continent américain, qu'elle connaissait moins.

Elle terminait sa journée quand elle vit Bianca, une des amies de Diego, qu'il lui avait fait rencontrer, s'avancer vers elle.

C'était une belle brune aux yeux noirs et au teint de porcelaine,  toujours prompt à rire, et qui était une réelle passionnée de lecture. Les deux femmes s'étaient tout de suite bien entendues.
Clémence partit à sa rencontre.

Les deux femmes se retrouvaient souvent et parler des heures.

Bianca lui faisait découvrir la ville et les environs de Los Angeles et Clémence lui parlait de Paris et de ses centaines de théâtres et de cafés.
Elle parlait également de leur familles respectives, Bianca était la fille d'un producteur de cotons qui sans être extrêmement riches, pouvait compter sur des revenus confortables.

" Alors comment va Adriano ?" Demanda Clémence taquine.
Sa compagne fit une moue.

" Nous nous sommes quittés et cette fois c'est pour de bon ! Il ne sait pas ce qu'il veut, il n'a jamais su, il est tellement léger " dit elle en soufflant.
De ce qu'avait compris Clémence, Bianca et Adrian faisaient partie de ces couples qui ne savent pas rester ensemble longtemps mais qui finissaient toujours par se retrouver.

Clémence lui avait dit que ça ressemblait presque à un jeu entre eux. La jeune francaise  fit semblant d'être convaincue et dit dans un haussement d'épaule.

"Nous verrons bien, peut être que tu vas rencontrer quelqu'un à l'anniversaire d'Ivan".

"Oui, c'est tout ce qu'il mérite".
" D'ailleurs, à ce bal tu vas sûrement rencontrer Maria, l'amie de Diego.

Ha oui, c'est vrai ce détail, Diego lui avait appris, quand ils étaient rentrer ensemble a l'hacienda, qu'il avait une petite amie.

Si elle l'avait trouvé attirant, son désintérêt pour la politique et le fait qu'il ait une petite amie, lui avait bien remis les idées en place.

Ils étaient amis c'était tout. Malgré tout, cette informations l'énerva plus qu'elle n'aurait due.

"Ha, et bien, ce sera l'occasion d'enfin la rencontrer" Fut tout ce qu'elle trouvait a dire.
Bianca scrutait sa réaction suspicieuse.

Elles échangèrent un regard avant que Clémence ne s'exclame,
"Quoi ?"

Bianca repris comme si de rien n'était,
"Ho elle n'a rien d'exceptionnelle" .

Clémence haussa un sourcil interrogateur

"Tu 'as pas l'aire de la porter dans ton cœur."

"Maria est une belle et intelligente femme, mais nous avons tous grandit ensemble et je l'ai toujours trouvée un peu... précieuse, et assez égocentrique. Enfin je ne sais pas,  tout ça pour dire qu'on a jamais été vraiment proche alors qu'on s'est côtoyés toute notre vie. Je préférerai voir Diego avec quelqu'un d'autre, c'est tout..."

Elle lança un regard à Clémence plein de sous entendus.

" Oui et bien, il est avec elle, nous devons respecter son choix."

"Mais... il te plaît ? Admets le ! Imaginons qu'il ne soit pas avec elle".

"C'est objectivement un bel homme, mais j'ai besoin de quelqu'un qui se bat pour ses idéaux, chose que Diego ne fait pas. Qui plus est, je ne le connais que depuis très peu de temps, alors oui il est attrayant, drôle et cultivé mais ça ne suffit pas".

Bianca semblait songeuse " oui, c'est vrai qu'il montre un vrai dédains pour la politique, chose qu'il ne faisait pas avant. Il était très engagé, avant de partir à Madrid, je ne sait pas ce qu'il s'est passé..."

Clémence était intriguée.
" Comment ça ? Il a changé de comportement depuis qu'il est revenu de Madrid ?'"

"Oui, quand on été enfant c'était une vrai tête brûlée. Quand on avait une quinzaine d'années il avait été jusqu'à provoquer le Senor Augustino qui maltraitait ses employés allant jusqu'à lui prendre son fouet des main pour le jeter, ce qui les à amener à se battre.  Il est plus calme aujourd'hui, même trop calme, c'est vrai. C'est comme si il avait perdu cette fougue, qui le caractérisait, dans le processus.
Il est maintenant très reluctant à la violence, même quand on le provoque et qu'il serait juste qu'il réponde. C'est assez invraisemblable, c'était l'une des plus fines lames de la région. "

Les deux amis conclurent que ce changement de tempéraments était vraiment étrange.

La légende de ZorroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant