chapitre 3

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- Veillez me suivre s'il vous plaît.

Je me laisse guider par la jeune femme en tailleur et escarpins, le long d'un long couloir de fer inquiétant, jusqu'à arriver devant une porte massive, avec seulement une fente à peine visible qui la traversait de haut en bas.

J'avais finalement accepté de venir à l'agence. Je ne voulais pas faire plaisir à mon père, ni céder à ma mère, mais quelque chose me soufflait de rentrer dans cette aventure. Cette chance inespérée de rentrer dans l'Agence, était une sorte de défi personnel, en même temps peut-être, un ego à flatter... De nombreux agents de rang inférieur, reste au stade où j'étais un peu avant d'arriver: des robots inutiles au bureau.

Un fin laser me traverse sans que je ne bronche, et la porte s'ouvre. Je n'ai été qu'une fois ici, pour accompagner ma mère quand j'avais dix ans, mais je dois dire que je suis toujours autant époustouflée par la grandeur des lieux... Bien que je sache que le QG de situe sous Eurocap, la capitale de l'Europe qui compte près de 200 millions d'habitants, mon cerveau refuse toujours d'y croire.

Nous sommes en effet sous terre, mais il y règne une ambiance lumineuse, clean, avec des murs blancs comme neige, et des plantes géantes vertes ou colorés de toute sorte, qui pendent au plafond dans de grandioses cascades. Des tubes transparents traversent le plafond et le sol un peu partout dans l'immense pièce, servant d'ascenseur aux employés qui s'affairent par centaines, comme dans une fourmilière : avec ordre, silence et organisation. Le seul bruit audible provient des petits drones qui traversent le hall, en émettant des bips pour avertir les employés qui ne font pas attention à eux. De petits robots, hauts comme un enfant de 5 ans, roulent aussi dans des directions différentes en émettant des bruits semblables aux drones.

Plus je m'avance dans le hall, et plus je remarque l'activité incessante de l'Agence. Des hommes et des femmes, habillés du costard élégant à la tenue noire de service d'agent secret, s'activent dans tous les sens. Certains sont au téléphone, et parlent avec véhémence, d'autres, regardent leurs piles de papiers avec frénésie, les plus détendus marchent avec une tasse de café. Tout ce passe dans un brouhaha sourd, dans une sorte de respect religieux.

La jeune femme m'emmène sans dire un mot, vers les petits tubes transparents.

- Entrez, me dit elle en ouvrant l'ascenseur, je vous rejoins.

Me mordant la lèvre, je pose les pieds sur la plaque de fer. J'ai un petit hoquet de surprise, lorsque l'ascenseur s'élève brutalement, puis s'immobilise avec autant de brutalité, à l'étage juste au dessus.

La prochaine fois, je penserai à me servir de la poignée accrochée au plafond...

Cette nouvelle pièce fait la même superficie que le hall inférieur, mais elle est décorée dans un thème plus sombre. Les murs sont dans un bleu marine foncé complété par une fine moquette violette, tout aussi foncée. Il y a de grands bureaux en bois, de formes circulaire, qui se rejoignent parfois, et qui croulent sous les piles de dossiers et de papiers. Il y règne la même ambiance feutrée qu'en dessous.

- Par là agent 986, m'indique la dame en étendant son bras en direction d'un couloir que je n'avais pas remarqué.

Le couloir est dans les mêmes tons, mais les murs sont remplacés par des paroles de verre, qui laissent voir les activités de certains agents.

Je passe devant plusieurs salles, toutes plus surprenantes les unes que les autres: une salle remplie de câbles et de machines inconnue, une autre vide (je me questionne encore sur son utilité), une autre qui ressemble à une jungle, avec des palmiers géants, une autre encore avec un air de laboratoire...

- C'est ici, m'informe la dame.

Nous nous arrêtons devant une salle, qui ressemble à une salle d'attente. Il y a déjà des personnes présentes, ce qui accentue d'avantage mon stress.

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