Connectées

chapitre 8

Ça fait maintenant trois jours que notre vie est rythmée par des cours et des leçons en tout genre. Le matin, nous suivons des cours théoriques, comme de l'histoire, ou d'autres matières basiques. Nous apprenons aussi à différencier les différentes armes et pistolet, à trier les poisons selon leur dangerosité et à les reconnaître, ou encore à élaborer des stratégies le plus rapidement possible.

L'après-midi nous rejoignons notre instructeur pour des cours de pratique. Nous apprenons le maniement de différentes armes, à tirer avec une arme à feu, à se battre. Nous avons recommencé l'exercice du test de départ, avec un niveau un peu moins dur pour épargner des blessés.

Je dois dire que je ne m'en sortais pas trop mal. Je ne m'étais plus battue contre l'instructeur, et était assez à l'aise au pistolet. J'avais en revanche plus de mal avec la partie théorique. Keemia devait sans cesse me rappeler quel poison je ne devais pas prendre.

J'avais cet après midi là, invité Keemia dans mon appartement.

- Tu veux quelque chose à boire ? Lui demande je en fouillant les placards.

- Tu as du café ? Dans ce cas je veux bien.

J'attrape la boîte à café et commence à le préparer

- J'ai remarqué que tu t'entendais bien avec 902, fais je remarqué à Keemia

- Oui, il est sympa... Répond elle sur le canapé.

- Très sympa ?

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Me demande t-elle à moitié riante

- Je ne sais pas... Une amitié un peu plus profonde peut être...

Elle veut me lancer un coussin, mais je lui montre les tasses que je tiens dans mes mains.

Je ris, et m'installe à côté d'elle.

- Tu racontes n'importe quoi, marmonne t-elle en buvant

Je ne répond pas et me contente de sourire bêtement.

- Je pourrais dire la même chose pour 704 et toi, me menace elle alors.

Je manque de recracher mon café, et je me sens rougir très fort.

- N'importe quoi !

Elle prend un sourire conspirateur

- Tu peux tout me dire tu sais...

Je lui tape la tête avec le coussin et plonge mon nez dans la tasse. Un silence s'installe, que je finis par rompre quand même

- Alors... Comment est ce que tu es arrivée à l'Agence ?

Elle réfléchit

- Je t'avoue que je ne connaissais pas du tout l'Agence, au départ. Répond elle. Je faisais depuis longtemps de la gymnastique, et j'imagine que c'est ça qu'ils cherchaient. J'ai donc reçu un courrier mystérieux qui m'invitait à me rendre à [CENSURÉ].

- Je vois...

Il y a de nouveau un silence.

- Et toi ? Me demande finalement Keemia

- Moi ? Ce sont mes parents qui étaient déjà dans l'Agence. J'ai toujours été en relation avec 012, et un jour, il m'a annoncé que j'étais choisie comme nouvelle recrue.

- D'accord...

Puis comme aucunes de nous deux ne savait quoi dire, je relançais la conversation.

- Tu as de la famille ? Demande je à Keemia

- Oui, j'ai quatres autres petits frères et sœurs adorables ! Je les adore ! Je suis l'aînée, et toi ?

- Moi je suis enfant unique, je réponds en soupirant.

Elle passe un bras autour de mes épaules, et on finit par se confier durant le reste de la soirée, jusqu'à ce que la nuit artificielle tombe.

♠

Aujourd'hui, c'est notre sixième jour de notre formation. Je n'en connais pas encore la date de fin, mais j'imagine que ce sera uniquement lorsque nous serons prêts...

Notre instructeur nous attends dans la salle 11, notre salle ou plutôt étage, habituel d'entraînement.

- Bon, se sera le pistolet aujourd'hui, commence t-il comme d'habitude. Voilà les cibles, les pistolets sont sur la table.

Puis il par s'adosser au mur pour nous observer.

Je prends un pistolet, et je me place à côté de Keemia devant la cible. Je tire, mais ma balle se fiche dans le mur, complètement à côté de la plaque.

- Relève un peu ton truc, me suggère Keemia en touchant la cible en son centre.

Je fais ce qu'elle me dit, mais ne touche que la partie extérieure.

- Truc de merde ! Dis je en commençant sérieusement à m'énerver.

Une main se posa sur mon pistolet.

- Arrête de t'énerver. Tu le tiens mal, fait l'instructeur en plaçant ses mains sur les miennes.

Sa soudaine proximité me fais rougir, et je prie pour que mes mains ne deviennent pas moites. Il fait glisser mes mains pour mieux les replacer.

- Il faut toujours que tu fasses mal les choses, murmure mon instructeur à l'oreille

- Facile à dire pour quelqu'un qui a une expérience éternelle, je rétorque en le repoussant légèrement.

Il a un petit rire, puis me lance un regard dure. Il finit par se rapprocher, et met sa tête derrière mon épaule pour m'aider à prendre mon arme en main. Je sens qu'il commence à prendre le contrôle, mais ce n'est pas ce que je veux. Je le déteste. Je lui dis

- C'est marrant, d'habitude, je n'ai aucun problème avec l'autorité, sauf quand elle porte un débardeur et pense qu'elle peut m'apprendre à tenir un fichu pistolet.

Il se redresse, son regard intensifié par une pointe de défi.

- L'obéissance sélective, c'est ça ? Pas très stratégique pour une recrue.

- Eh bien, l'autorité aveugle est tout aussi risquée, je rétorque avec un sourire moqueur.

Il choisit de ne pas le relever, et resserre légèrement sa prise sur l'arme tout en murmurent à mon oreille,

- Si tu te concentrais autant sur le tir que sur les remarques sarcastiques, tu serais une excellente tireuse.

- Peut-être que si on me laissait tranquille, je pourrais le prouver.

Il dessert ses mains, et je me place pour tirer et lui montrer que je suis capable de viser la cible en son coeur.

J'appuie sur la gâchette, mais au moment où je vais la lâcher, il me chuchote

- Si tu étais aussi précise avec ton charme qu'avec tes répliques, tu aurais déjà touché une autre cible.

Je suis tellement déstabilisée par ce qu'il vient de dire que mon tir finit par toucher le mur trois mètres au dessus. Je regarde mon instructeur, qui est déjà parti aider 902.

Qu'est ce qu'il vient de me dire ? Cet instructeur est complètement fou !