Promesses du passé

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Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis le baiser que Livaï et Mikasa avait échangé. Plusieurs jours que Livaï vivait avec angoisse, guettant le moindre sous entendu dans la bouche d'Erwin.

Il évitait par tous les moyens de jeter des coups d'œil dans la direction des recrues, refusant de croiser le regard de Mikasa. Car s'il avait le malheur de plonger dans celui-ci, il serait perdu et pire que tout, il offrirait à Erwin l'occasion de se payer sa tête. Il avait très bien conscience qu'il ne parviendrait pas à cacher l'amour qu'il avait pour elle.

Car après plusieurs journées à s'arracher les cheveux et plusieurs nuit à rester éveillé, il avait dû se rendre a l'évidence. Ce qu'il ressentait pour Mikasa était de l'amour. Le nombre de tentatives de meurtres qu'il avait dû réfréner en entendant des merdeux jacter en ricanant de manière insultante en lorgnant sur Mikasa, le nombre de coups de poings qu'il s'était retenu de lancer contre une joue ou un menton en voyant les regards lubriques se poser sur la chute de rein de la jeune femme et les tentatives désespérées de certains mâles en chaleur qui cherchaient son attention, avaient presque eu raison de sa santé mentale. Il s'était retenu de couper court à toutes ses situations sous peine de se trahir. Il n'avait plus eut d'autre choix à partir de se moment que de se rendre à l'évidence. Son envie de tout exploser autour de lui en était la preuve : il était amoureux de Mikasa.

Depuis cette constatation des plus déstabilisante, il devait constamment contrôler ses gestes, ses paroles, son attitude lorsque qu'Erwin et Hange étaient dans les parages. Et cela l'épuisait et le mettait chaque jour d'une humeur massacrante. Malheureusement pour lui, son regard ne trompait pas un œil averti. Il couvait Mikasa du regard lorsqu'il pensait qu'on ne le regardait pas, suivait ses moindres faits et gestes. Il était facile de voir lorsque quelque chose le contrariait. Il fronçait systématiquement le regard et son timbre de voix devenait plus sec alors qu'il pinçait les lèvres ou que leur coin se plissait dans une moue méprisante et mécontente.

Il souffrait de devoir rester loin d'elle. Et encore plus de voir les autres l'approcher sans qu'il ne puisse rien faire. Il mourrait d'envie d'être près d'elle et refusait que d'autres aient ce privilège auquel lui n'avait pas accès à cause de son orgueil. Cependant il ne pouvait l'empêcher de socialiser avec ses camarades et de cela, il en avait conscience. Mais sa jalousie le rongeait de la voir sourire, rire et échanger avec ses camarades. Il aurait aimé la serrer dans ses bras et savourer tout simplement sa présence contre lui. Mais il se retenait, refusant de perdre la face. Il avait beaucoup trop affirmé à Erwin que ce qu'il éprouvait pour elle n'était que fraternel, voir amical.

Un désir douloureux lui vrillait les reins. Un désir qu'il devait taire et ignorer. Il se plongeait dans le travail, entraînait ses recrues aussi durement qu'il était frustré, s'entraînait jusqu'à épuisement lorsque tout le reste n'était pas encore suffisamment pour apaiser le feu qui le consumait de l'intérieur. Surtout lorsque les souvenir d'un certain baiser revenait hanter ses pensées et que son corps se rappelait les sensations du corps de Mikasa pressé contre lui.

Un soir, alors qu'il était perdu dans ses pensées, Erwin prit la parole, amenant le silence dans le réfectoire. Une soirée spéciale avait été organisée avec les soldats sélectionnés pour participer a la prochaine expédition qui aurait lieu le lendemain.

Une centaine de soldats étaient donc réuni pour faire la fête avant d'être confronté a l'horreur qui les envelopperait dès leur départ pour une mission spéciale dont Eren était l'élément centrale. Cela faisait un peu plus d'un mois que les nouvelles recrues s'entraînaient ardemment afin d'apprendre la formation de détection à longue distance mise au point par leur major.

Elle avait fait ses preuves au cours des dernières années, réduisant le nombre des pertes à un niveau acceptable, même si acceptable restait encore trop aux yeux de Livaï qui mettait un point d'honneur à faire en sorte que tout le Inde rentre en vie lors de leurs sorties extra-muros.  Erwin observait son ami depuis un petit moment.