Helly et Michry

[ Prologue]

Bonjour humains de cette terre qui ont aujourd'hui décidé de lire mon récit. J'avais l'idée de cette histoire en tête depuis déjà fort longtemps et c'est il y a peu seulement que j'ai décidé de la partager avec vous. Sans plus de formalités, je vous souhaite une bonne lecture et un bon voyage. :)

Dans un champ en Angleterre
À quelques heures de Birmingham
25 décembre 1927, 9h36

- Mais oui, c'est ça, continue ton chemin et laisse une jeune femme sous la pluie. Connard !

C'était une fille rousse qui avait crié cette phrase à l'intention d'un conducteur qui avait passé son chemin alors qu'il l'avait vu au bord de la route. Elle était dehors, sous une pluie battante, au bord d'une nationale à faire du stop en espérant qu'une personne ait la gentillesse de s'arrêter pour l'emmener à Birmingham. Bref, rien de bien joyeux et amusant.

Ses cheveux roux étaient emmêlés et formaient une crinière autour de sa tête où des traces de maquillage presque totalement effacées se devinaient sur sa peau translucide. Elle était trempée et sa robe aux allures du 19ème siècle était dans un état aussi lamentable avec des traînées de boues dans ses jupons blancs. Avec foi, elle tendait le pouce vers la route et lançait des regards noirs à tous ceux qui ne s'arrêtaient pas.

Ses jambes étaient gelées et n'avaient plus aucune force alors elle s'assit par terre dans la neige, exaspérée par tous ses snobs et leurs putains de voitures à un millions de livres. C'était fini pour elle. Jamais elle n'arriverait à l'heure. Toute sa famille devait se faire un sang d'encre pour elle. Elle allait tout gâcher, comme toujours ! Et, en plus elle sentait plus ses doigts, de pieds comme de main.

- Mademoiselle, tonna soudainement une voix non loin d'elle. Excusez-moi Mademoiselle. Est-ce que vous allez bien ?

La jeune femme leva la tête vers la personne qui avait parlé et elle se retrouva face à un homme plutôt âgé qui la regardait avec un air inquiet. Peut-être était-ce causé par le fait qu'elle était allongée dans la neige dans une robe blanche trempée. Sur le coup, elle voulut lui hurler que, non ça n'allait pas du tout parce qu'elle allait louper la fête la plus importante de sa vie. Mais elle se reprit juste à temps.

- Euh, oui, je crois, répondit-elle. C'est gentil de vous en inquiéter, monsieur. C'est juste que personne ne s'arrête et que je dois absolument aller quelque part au plus vite. C'est très important pour moi.

- Oui, je comprends, dit le vieux monsieur après quelques secondes de réflexion. Et, où devez-vous aller ?

- À Birmingham, soupira-t-elle.

L'homme sourit alors et, en serrant l'épaule de la jeune fille, il la releva en lui répondant :

- C'est votre jour de chance alors, Mademoiselle. Je passe juste à côté aujourd'hui. Ma ferme n'est pas très loin. Je peux volontiers vous y déposer.

- Oh mon dieu, s'écria-t-elle. Vous ne savez pas à quel point vous me rendez service. C'est vraiment gentil. Oh mon dieu.

Le bon Monsieur lui dit que ce n'était rien et l'aida à monter dans sa charrette de foin tirée par un cheval de trait à la robe blanche et marron.

- Et qu'allez-vous faire Mademoiselle..., demanda-t-il après quelques minutes.

- Darling, Mademoiselle Hel Darling, lui répondit-elle.

- Donc qu'allez-vous faire Mademoiselle Darling, reprit-il. Quelle est donc cette chose si importante que vous ne devez pas louper. Sans vouloir paraître indiscret.

- Mon mariage. C'est mon mariage que je ne dois pas louper. C'est aujourd'hui, à onze heures.

- Oh. En effet c'est important. Sans vouloir vous offenser, je doute qu'on arrive à l'heure. Et qui est l'heureux élu qui va vous épouser ?

- Michael Gray. Il s'appelle Michael Gray et il va faire un arrêt cardiaque quand il va voir que je serai en retard.

Et la jeune femme rigola, plus d'angoisse que de rire en fixant la route. Elle n'avait plus qu'à espérer que le cheval ait une soudaine poussée d'adrénaline et fonce à la vitesse de la lumière direction Birmingham.