[III- Tu t'en occupe, John]

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Bonjour peuple de la terre, je suis fière de vous présenter le troisième chapitre de cette fic. Il y a enfin des membres de la famille Shelby qui se joignent à nous, j'ai nommé John Shelby ( mon préféré) et Thomas. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et un bon voyage. :)

À Small Heath, Birmingham
1 septembre 1925, 13h02

C'était une journée plutôt calme aujourd'hui, ne put s'empêcher de penser John. Il ne s'était passé qu'une simple petite bagarre de rien du tout le matin même avec un parieur un peu trop ivre mais il l'avait géré en quelques minutes à peine. Et cet après-midi, il n'avait pas de travail à faire, si bien qu'il avait prévu de rendre une visite surprise à Esme. Elle allait adorer, ou du moins c'était ce qu'il espérait. Les enfants n'étant pas là - une première depuis les deux mois des vacances d'été- ils pourraient en profiter pleinement.

Rien qu'en y pensant, il sourit comme un con. Mais, avant ça, il devait manger. Parce que, oui, ça avait été tellement tranquille qu'il n'avait pas vu le temps passé et que, quand il avait levé les yeux vers l'horloge, elle affichait déjà une heure de l'après-midi. Sans attendre plus longtemps, il sortit son sandwich que sa femme lui avait préparer - le même que ceux de ses gamins d'ailleurs - et s'avança pour mordre dedans.

- John, j'ai besoin de toi, tonna Thomas Shelby, son frère, en sortant de son bureau.

Bien sûr que oui. Il aurait dû s'y attendre. Cette matinée avait été beaucoup trop belle pour être vraie. Et, maintenant, alors qu'il allait enfin grignoter un truc depuis ce matin - une éternité d'après lui -, Thomas avait besoin de lui. Qu'est-ce qu'il allait encore devoir faire ? Tuer un membre d'un gang rival ? Poursuivre un homme politique pour le tuer dans son sommeil ? Il n'en avait aucune idée, mais c'était sûrement un truc dans ce goût-là. Il ne faisait rien d'autre de toute façon. Il pouvait déjà laisser tomber son après-midi surprise avec Esme.

- Il se trouve que j'allais manger, grogna John en rentrant dans le bureau de Tommy.

- Eh bien tu mangeras plus tard, déclara-t-il en s'asseyant dans son bureau.

- Alors, à qui je dois faire la peau, demande le plus jeune en s'asseyant à son tour, mais sur le bureau lui-même.

Tommy alluma une cigarette, ce qui n'augurait rien de bon, ou peut-être le contraire. John ne savait plus ce que Polly avait dit la veille à ce sujet. Mais, en tout cas, c'était pour une raison.

- Ta mission va être différente aujourd'hui, dit l'aînée. Tu vas aller parler à cette fille et lui poser les questions que je t'ai écrit sur ce bout de papier.

Et il tendit à John une feuille à carreau un peu déchiré où il y avait marqué des phrases à l'encre bleu. C'était assez brouillon et le benjamin devina sans peine que ça avait été écrit à la hâte, entre deux rendez-vous.

- Et après je la zigouille, demanda-t-il, pas sûr d'avoir compris ce qu'il devait faire.

- Non, tu ne la tueras pas, soupira Thomas. Tu lui poses juste les questions de manière courtoise, sans l'agresser. C'est une nouvelle journaliste qui s'est installée au bout de la rue. Elle vient de Londres, d'un journal très apprécié. Je veux savoir pourquoi elle est partie. Bien sûr tu ne lui diras pas que c'est pour ça que tu es là. Tu diras que c'est un bonjour des Peaky Blinders pour lui souhaiter bienvenue ici.

- Donc, pas de zigouillage.

- Pas de zigouillage, confirma Tommy.

John avait compris ce qu'il devait faire, mais, en revanche, ce qu'il ne comprenait pas, c'est pourquoi est-ce que c'était lui qui devait s'occuper de ça. Normalement c'était Michael ou Thomas qui s'occupaient du blabla. Lui et Arthur c'était la baston. Pas que ça le dérangeait bien sûr, loin de là même, il avait toujours voulu faire ça. Mais il ne comprenait juste pas.

Tommy avait dû lire sur son visage qu'il était un peu perdu car, sans même qu'il lui ait posé la question, il éclaira sa lanterne.

- Il se trouve que je ne peux pas y aller, que Michael veut absolument recompter pour la millième fois les comptes pour bien s'assurer que tout y est et Arthur est avec Linda. Bref, tu es la seule personne disponible. Par conséquent ...

John hocha la tête et sortit du bureau. Ce n'était pas très loin, il aurait sûrement fini d'ici quelques minutes et il pourrait rentrer faire ce qu'il avait prévu. Ça allait être facile ce nouveau boulot. Il traversa quelques rues et, sur le trottoir d'en face, se tenait l'endroit où il devait se rendre.

S'il se souvenait bien, c'était l'ancienne maison d'un vieux monsieur qui avait tué sa femme. Tout le monde savait qu'il était timbré, mais personne n'avait pensé qu'il allait aller jusque-là. John se souvenait d'avoir trouvé ça étrange que ce monsieur pète soudainement un boulon comme ça. Mais bon, c'était quand il était petit, avant la guerre. Plein de choses étaient arrivées entre-temps.

Ce fut sur ce mauvais souvenir qu'il se décida à rentrer, sans même sonner. L'endroit était encore en travaux vu la fine couche de poussière qui trainait sur le sol et les quelques pots de peintures qui trainaient ici et là. En voyant le paillasson suspect qui se trouvait devant lui, il décida de l'enjambée pour éviter que ses pieds ne touchent les taches blanches qui le recouvraient et qui étaient franchement dégueulasses.

Il continua à avancer sans vraiment savoir où il allait et s'il était au bon endroit. Il ignorait même s'il y avait âmes qui vivent autres que la moisissure présente dans la maison. Quand il fit tomber des planches en voulant se rendre dans une pièce, une voix retentit enfin.

- Il y a quelqu'un, demanda la voix fluette d'une femme.

- Euh, oui, répondit John en replaçant les planches à leur place initiale. Excusez-moi, je cherche une certaine, il regarda son papier en essayant de déchiffrer le nom de la personne qu'il devait interroger. Hel Davling ?

- Vous voulez dire Hel Darling, lui dit l'étrangère en apparaissant derrière un tissu tendu qui cachait un trou dans le mur.

- Oui, c'est ça, affirma le Shelby en relisant le nom, Thomas devrait apprendre à écrire mieux.

La pièce dans laquelle ils se trouvaient était une sorte de salle de pose. Il y avait un petit plan avec des plaques pour chauffer les aliments et, sur l'une d'elle, était posé une casserole d'où s'échappait une douce odeur de... Chocolat ! Et John qui n'avait pas mangé, avait, à cet instant, terriblement envie d'en goûter.

- Vous avez de la chance mon bon monsieur, dit alors l'inconnue à la longue chevelure rousse qui lui avait parlé. Parce que je suis votre femme. Enfin, au sens de je suis votre homme bien sûr. Je ne vous connais ni d'Eve ni d'Adam donc cela serait impossible. Mais ... Excusez-moi, je m'égare. Que me voulez-vous ?

Cette fille était très étrange. Elle parlait pour ne rien dire et, quand elle commençait une phrase, celle-ci pouvait partir dans une direction quelque peu ... Bizarre. Mais cette fille avait du chocolat. Donc elle pouvait être tout ce qu'elle voulait tant qu'elle lui donnait du chocolat. Parce que, sinon, John était persuadé qu'il allait mourir de faim.

- Je viens de la part des Peaky Blinders, récita John comme s'il était un élève qui récitait une poésie devant sa maîtresse. Et je voudrais vous poser quelques questions, si ça ne vous dérange pas.

- Bien sûr que non, répondit sa victime en souriant. Mais, ça ne vous dérange pas si je travaille un peu en même temps et que nous allons dans mon bureau pour cela.

Alors que John allait répondre, son ventre émit un gargouillis monumental qui se fit entendre dans toute la pièce, si ce n'est toute la ville. Hel Darling le fixa avec de gros yeux pendant qu'il avait envie de disparaître derrière l'un des tissus accrochés au mur.

La jeune femme pouffa un peu de rire et il comprit pourquoi c'était toujours Michael et Thomas qui se chargeaient de parler. Lui, ça finissait toujours par des éclats de rires. Il était sûr que les femmes ne riaient pas quand c'étaient ses deux garçons qui parlaient. Pourquoi devait-il toujours jouer le rôle du clown ?

- Vous voulez du chocolat chaud, Monsieur, lui proposa-t-elle en cessant le feu sous la casserole. J'ai aussi quelques gâteaux dans mon bureau. Un cadeau de mon cousin. Ça nous fera un repas à tous les deux. Moi non plus je n'ai rien avalé depuis ce matin.

- Avec plaisir Mademoiselle, sourit John en la suivant vers ledit bureau contenant les saints gâteaux.

Helly et Michry Où les histoires vivent. Découvrez maintenant