Helly et Michry

[IV-Gâteaux, chocolat et interrogatoire]

Bonjour tout le monde  dans ce chapitre où deux personnes mériteraient d’aller aux alcooliques anonymes.  Oui, j’attaque fort. Mon petit duo préféré est en train de se former et ça me rend si fière d’eux. Bonne lecture et bon voyage à vous.  :)

Dans les locaux de La voix de Birmingham,
Small Heath, Birmingham,
1 septembre 1925, 13h26

- Donc, que voulez-vous savoir, Monsieur Shelby, demanda Hel à John qui venait de se présenter.

Le concerné avala en une bouchée son gâteau recouvert de confiture et se força à tout avaler aussi vite qu’il le put pour répondre à la question. Ils étaient dans le bureau de Mademoiselle Darling et ils avaient tous les deux une tasse de chocolat. John l’avait dans les mains pendant que la demoiselle l’avait posée à côté d’elle et écrivait un article.

- Ils sont très bons vos biscuits, dit-il avec la bouche encore pleine.

Hel hocha la tête en en reprenant un. Elle n’osa pas lui avouer que, pendant quelques instants, elle avait été persuader qu’ils avaient été empoisonnés. Pas qu’elle veuille empoisonner Monsieur Shelby, non. Elle avait mangé le premier, pour être sûre. Au pire, elle se serait étouffée avec et Monsieur Shelby l’aurait sauvé. Il avait une tête à connaître la technique de Heimlich, même si, en y repensant, ça ne l’aurait pas trop aidé pour un empoisonnement.

- Vous ne touchez pas à votre chocolat chaud, demanda-t-elle en montrant le chocolat dans les mains de John qui était encore plein.

- Si, si, répondit ce dernier en l’apportant à ses lèvres. C’est juste que ça fait longtemps que je n’en ai pas bu. La dernière fois devait remonter à … 1912 peut être 13.

Hel hocha de nouveau la tête puis elle sortit de son bureau une bouteille de vodka, d’un coup, sans que John s’y attende. Il fixa la bouteille, un peu déconcertée, puis il crut faire une crise cardiaque quand son interlocutrice en mit dans sa propre tasse. Son visage fut encore plus surpris quand la jeune fille tendit la main, comme pour en mettre dans sa tasse à lui.

- Vous en voulez, demanda-t-elle comme si c’était l’une des choses les plus normales du monde. Dans ma famille, on met de la vodka dans le chocolat chaud. Bon, on en met aussi dans le lait, le jus d’orange et plein de plats mais … Je vous jure que nous ne sommes pas alcooliques. Ça rajoute juste un peu de goût. C’est très bon, je vous assure.

Monsieur Shelby sembla hésiter. Peut-être que cette fille, ange des gâteaux et du chocolat, voulait le saouler pour lui voler tout son argent. Mais il se souvenu qu’il n’avait pas un rond sur lui. Ça n’allait pas lui faire de mal de toute façon. Alors il tendit sa tasse pour la voir y mettre deux lampées de vodka comme si elle ajoutait deux sucres dedans. Trop bizarre comme fille.

- Bref, se concentra-t-il en reprenant sa tasse. Revenons à nos moutons.

La rousse se releva sur sa chaise pour être un peu plus grande - mais toujours plus petite que John qui avait pris place dans la chaise en face – et tendit l’oreille pour l’écouter. John se racla alors la gorge, fier comme un coq.

- Alors, dit-il en ressortant le bout de papier que lui avait donné Thomas. Quel était votre ancien poste ?

- J’étais journaliste à Londres, répondit-elle après avoir siroté son chocolat chaud à la vodka. Mais, c’étaient tous des machos là-bas, alors ils n’ont jamais cité mon nom. C’étaient des hommes qui me piquait mes articles et qui se les approprient. Tous des co … Bref.

- C’est pour ça que vous êtes partie, demanda John.

- En quelque sorte. Mais pas seulement pour ça. Disons que le directeur du journal a cru à quelque chose qui était totalement faux et qu’il en a profité. Et je lui ai fait comprendre qu’il se trompait d’une manière un peu … Violente disons. Alors j’ai déposé ma démission en … N’utilisant des mots que je ne vous répéterai pas. De toute façon, si je n’avais pas démissionné, il m’aurait renvoyée. C’est donc mieux comme cela.