Partie II : Chapitre 24

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Elle se fige en se rendant compte de ce qu'elle s'apprêtait à lui révéler. Un sifflement s'échappe de sa gorge puis elle reporte son attention sur la fenêtre.

-Tu allais me dire quelque chose, Kįråsh. Insiste le blond.

Cela faisait longtemps qu'elle ne lui avait pas répondu par son silence éloquent. Elle hausse simplement les épaules.

-Tu oublies une chose, nous ne sommes plus dans les laboratoires. Autrement dit...
"...Je suis libre de te tuer si tu t'amuses avec les limites de ma patience, humain!" Tranche t elle.

Son ton dans son esprit est aussi tranchant que la lame d'un couteau et le fait de suite redescendre sur terre. Qu'est ce qu'il s'était imaginé? Cette créature n'est pas humaine, elle ne répond pas à leurs codes. Il l'avait bien vu lors des jeux.

Il passe une main sur son visage, laissant un sourire désabusé apparaître sur ses lèvres alors que ses yeux reflètent l'énervement. Elle veut jouer, alors soit, il va entrer dans le jeux lui aussi. Il se met a rire froidement.

-Tu veux réellement jouer a ça, Kįråsh? Dit il sur un ton neutre.

Elle ne répond rien, se désintéressant complètement de lui, plus préoccupée par ce qui se passe à l'extérieur. A ses yeux, elle a quitté une cage  pour en regagner une autre. Certes, elle n'a pas encore été torturée, mais cela ne serait tarder.

Il se tient derrière elle, la dominant, essayant de l'intimider, mais cela ne semble pas faire d'effet, bien au contraire. Voyant celà, il attrape ses longues mèches et tire violemment en arrière, ce qui a pour effet de lui faire basculer sa tête vers lui, offrant sa gorge en position de soumission.

-Je vais te parler avec des mots simple pour que tu puisses comprendre. Crache t il sur un ton mauvais. N'oublies pas que tu es chez moi, créature! N'oublies pas que tu me dois la vie...et obéissance sur mon territoire.

Le visage de la bête ne reflète aucune émotion si ce n'est l'inconfort de la position. Ses yeux renvoient une certaine lassitude à son égard.

-Faible, tu ne m'est d'aucune utilité! Je peux très bien te renvoyer dans les laboratoires. Maintenant!
"C'est là que tu as faux, humain." Répond elle, moqueuse. " Si tu me renvoies dans les laboratoires, tu vas mourir."

Il raffermit sa prise sur la créature. Comment le sait elle? L'a t elle entendu parler avec Gaul ce matin même? Impossible, elle n'était pas en état de comprendre quoique que ce soit. Alors, comment?

"Je te l'ai dit, humain. Je connais le passé, le présent et le futur de toute chose." Dit elle amusée par la réaction du jeune homme.

Il serre les dents et finit par lâcher doucement sa poignée sur les cheveux de la créature, laissant ses doigts filer dans ses mèches. S'énerver contre elle ne sert a rien. Elle se redresse en soupirant lassement puis se retourne d'un mouvement ayant repris de la fluidité et de la rapidité. Et la seconde d'après il se retrouve plaqué contre un mur, la main de Kįråsh sur sa gorge.

Il ne s'y attendait absolument pas, son souffle coupé par la surprise. Le regard de la créature ne renvoie aucune émotion.

"Fais attention, humain...Tu m'as changé de cage, soit. Mais tu ne sais pas à quel point il serait simple pour moi de te tuer et de prendre ta place."

Pour illustrer ses propos, son apparence change et il se retrouve face a face avec lui même.

-Vas y. Tues moi... La défie t il avec un sourire en coin.

Elle semble se figer en entendant cela et cette fois, la colère se manifeste dans son regard. Son étau se resserre sur sa gorge alors qu'un grondement grave résonne dans ses oreilles.

"Ne me tente pas, humain." Siffle t elle en ouvrant légèrement la bouche dévoilant la pointe de ses canines effilées et longues.

Elle le relâche en reprenant sa forme d'origine, un filet de sang coulant de son nez. Ni l'une ni l'autre ne bouge, s'affrontant en chien de faïence, les yeux droit dans les yeux. Puis c'est elle qui baisse les yeux en premier, grondant fortement, se désintéressant du jeune homme et repartant, d'un pas n'ayant plus rien de mécanique, vers la fenêtre.

-Au moins, de cette cage, je peux voir le ciel...murmure t elle dans un sifflement roque.

Il porte la main à son cou pour masser les points de compression. Il la regarde de loin puis se dirige vers la cuisine, prendre un verre d'eau afin de détendre les muscles encore serrés.

Cette créature le défi. Il commence a comprendre ce que ressentait la Dr Gaul face a elle. Il est normal, si elle réagit ainsi, que Volumnia ait eu recours à la torture sur elle.

Il pose brutalement le verre sur la table et s'enferme dans sa chambre en claquant la porte. Il s'installe à son bureau. Non, jamais il ne s'abaisserait à reproduire les actes de Gaul. Jamais il n'aura recours à la torture physique sur elle. Mais comment la faire devenir aussi docile qu'il le voudrait ? Comment lui faire comprendre qu'elle lui appartenait ?

Il cherche, notant par moment des idées sur un morceau de feuille. Mais rien de bien fou en soit. Il passe les mains dans ses cheveux en soupirant désespéré. Rien ne semble lui convenir. Cette créature reste un mystère sur trop de point pour pouvoir établir un plan à l'avance. Son comportement est trop imprévisible, elle souffle en permanence le chaud et le froid, l'empêchant de savoir sur quel pied danser.

Il a cru, un temps a un rapprochement, mais son comportement animal à repris le dessus. En remarquant bien, elle ne s'approche des autres que lorsqu'elle voit une opportunité pour elle. Doit il, lui aussi, agir ainsi? Se rapprocher uniquement des autres par nécessité ? N'avait il pas toujours agit ainsi ?

Il soupire en laissant sa tête tomber vers l'arrière et est surpris de trouver le regard de la créature plongé dans le sien.

Coryo sursaute en se redressant avant de se tourner vers elle, assise sur un meuble, juste derrière lui, immobile comme une statue, elle l'observe la tête légèrement penchée sur le côté.

-Kįråsh? Dit il avec un sourire mal à l'aise. Tu es là depuis longtemps?

Elle hausse simplement les épaules puis son regard dérive sur le mobilier de la pièce. Le jeune homme voit la curiosité emplir son regard pourpre, mais ne constate aucune animosité. C'est comme si leur querelle avait été balayée.

A bien la regarder, tout dans son comportement lui fait penser à un chat. Indépendante, pouvant changer d'attitude très rapidement, curieuse, agile...les adjectifs sont nombreux pour la décrire...


À Suivre...

 

La Valse du Vent Et Du FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant