Les tributs - Chapitre 3

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La plateforme monte au niveau de l'arène. Le soleil est éblouissant. Je n'arrive pas à voir comment elle est faite. J'entends le signe de départ, j'essaye de courir le plus vite possible mais mes jambes refusent de partir avec moi. Quand j'essaye de marcher elle deviennent toutes molles comme si elles n'arrivaient pas à soutenir mon poids.

-Taya !

C'est le surnom que mon frère Élao me donne depuis tout petit, parce qu'il n'arrivait pas à prononcer "Talyssia".

- Tay-aaaaaaaa !! Il hurle à plein poumons.

- Élao où es tu ?

Aucune réponse.

- Élao ?

Je n'ose pas crier, de peur de me faire repérer. Mais tout est flou je ne comprend rien de ce qui se passe. Pourquoi est ce qu'il ne me répond pas ?

- Élao tu m'entends ?

Il ne me répond toujours pas. Je n'entend que le cris des autres tributs autours.

C'est bon j'ai repris le contrôle de mes jambes et j'avance en direction d'où j'ai entendu sa voix.

Et je le vois dans un attroupement de carrières. Je ne sais pas à quoi je les reconnais, mais tout ce que je sais c'est qu'ils sont autour de mon frère avec des couteaux à la main.

NON ! Quatre garçons le maintiennent même si il ne se débats pas. Il est est vivant, conscient mais il se laisse faire. Un par un avec leur petits couteaux, ils lui incisent le cou et le visage. Il se vide peu à peu de son sang. Et je suis là impuissante, incapable de bouger ou de parler devant cette scène. Mais quelque choses cloche. Qu'est-ce que fait mon frère aux Hunger Games ? Et pourquoi est ce que je ne vois pas les visages de ceux qui sont en face de moi ? Et pourquoi j'ai si mal à la tête ? Pourquoi je me sens si bizarre comme si j'avais des vertiges?

Non, non tout est faux. Réveille-toi Talyssia. Réveille-toi! Je me met à genoux et me frappe la tête contre le sol jusqu'au sang. Encore et encore pour me réveiller.

- NOON ! Je hurle en me redressant de mon lit.

J'essaie de reprendre ma respiration, et je suis toute transpirante. J'ai gardé ma robe bleue qui est maintenant toute froissée. J'attends que mes yeux s'habituent à l'obscurité, et me lève pour me changer. Je vais à mon armoir et prend ce qui, au touché, ressemble à un pyjama et l'enfile. Je sors dans le couloir, il fait très frais mais ça me fais du bien. Je ne sais pas du tout quelle heure il est mais je vois que le soleil commence à dépasser l'horizon et ses rayons se filtrent à travers les volets, laissant dans la piece des bandes lumineuses orangées comme seul éclairage.

Je me sers un vers d'eau dans le wagon-restaurant et m'alonge sur le canapé juste à côté. Un bruit de porte me fais sursauter. Je me redresse et je vois que c'est Lucka qui arrive. Mais il ne semble pas m'avoir vus. Je le vois se servir quelque chose dans la cuisine juste à côté.

- Toi aussi tu as fais un cauchemar ? Je lui demande d'une voie cassé.

- Non.

Il m'envoie balader. Je me rallonge dans le canapé. J'aurais mieux fait de me taire.
Il commence à partir du wagon mais revient vers moi. Il reste debout devant le canapé et me fixe droit dans les yeux avant de me regarder de haut en bas. Je plis les jambes pour lui laisser plus de place même si le canapé est assez grand pour que l'on tienne tout les deux allongés.

- Mais je suppose que toi oui, me dit il en levant les sourcils.

- Ouais, c'était horrible.

- Raconte... Me dit il en s'essayant au bout de mes pieds.

Je me redresse un peu et commence :

- Je ne me souviens pas de tout, c'est un peu flou. C'était le début des Jeux je crois, je ne voyais rien du tout. Mais j'entendais mon frère qui m'appelais, il se faisait couper le visage par les carrières, dis-je tout en faisant des gestes avec mes mains comme pour illustrer mes propos.

- Pas super en effet.

- Ouais. Et toi pourquoi t'es debout à cette heure ?

Je n'étais pas censée lui poser cette question mais c'est plus fort que moi.

- Et pourquoi je te le dirais ?

Il se moque de moi ?
Et de toute façon pourquoi je suis là déjà ? Même si sa compagnie n'est pas désagréable je n'aurais imaginer avoir ce genre de conversation avec lui.

- Je viens de te raconter mon cauchemar où je vois mon frère agoniser.

Il continue à me regarder droit dans les yeux. Il fait légèrement plus jour dans la pièce, mais je ne vois pas pour autant tout ce qu'il y a autour de moi. Cependant, la peau de Lucka phosphore dans cette quasi-obscurité tellement elle est pâle. Aussi claire que de la porcelaine. Mais étonnement ses yeux et cheveux sont brun foncé. Même si au district je le détestais, (et c'est toujours le cas) je ne pouvais pas nier qu'il a beaucoup de charme.

- En fait j'arrivais pas à dormir.

- Ok.

En vérité, ne sais pas quoi dire d'autre.

- Mais j'ai toujours eu ça. Ça vient pas des Hunger Games. Quand j'étais petit c'était parce que j'avais peur mais maintenant c'est juste que je n'arrive pas à dormir. Ça peut paraître bizard mais j'arrive pas à être fatigué. Je peux rester des jours sans dormir plus de deux heures.

- Ça explique tes cernes à l'école.

- Euh... Ouais. Il me regarde en fronçant un peu les sourcils sur un ton sec.

Il est vraiment bizarre comme garçon. Il peut être hyper snob comme super gentil plusieurs fois dans la même minute.

- Bon il va bientôt faire jour et Rose va bientôt se lever. Il vaudrait mieux que on aille se recoucher. Commère comme elle a l'air je veux pas mettre tout le train au courant de nos petites escapades nocturnes.

C'est sûrement parce que je suis dans un demi sommeil que je ne réagis pas à l'expression petites escapades nocturnes.

Il se relève et va dans sa chambre. Je décide de faire la même chose.

Mes 70e Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant