16- Le temps du vent

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  — Comment ça « je t'aime » c'est compliqué à dire ? Se moqua Petra

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  — Comment ça « je t'aime » c'est compliqué à dire ? Se moqua Petra.

  — Complètement, répondit Mikasa.

  Peu attentif au cours de physique qui se tenait devant lui, Livaï laissait une oreille distraite écouter la conversations des deux filles derrière lui.
  Depuis une semaine, la professeur de sciences avait déplacé Livaï à côté de Sasha, le jugeant trop perturbateur avec Eren.

  — Je ne vois pas en quoi, reprit la voix de la rousse.

  — Aimer est un mot fort que l'on ne peut offrir à n'importe qui. Tu dis « je t'aime » à tout bout de chant toi ?

  — Quand je suis en couple oui, c'est la première chose qui vient.

  À côté de Livaï, Sasha pouffa en se retournant, plantant ses yeux rubis dans ceux de la rousse.

  — Ça ne m'étonne pas de toi ! Même si aimer n'est qu'un mot, la signification qui l'accompagne est forte. Je sais que tu peux comprendre, tu ne fais pas partie des cruches avec lesquelles tu traines.

  — Peut-être Sasha... Mais je ne vois pas comment dire à notre partenaire qu'on l'aime peut être compliqué.

  De plus en plus, la conversation piquait la curiosité de Livaï.

  — Quelque fois, aimer semble interdit, comme un fardeau que nous léguons à l'élu du coeur, expliqua Mikasa.

  — Bien sûr, aimer est une question de confiance. Plus tu as confiance en ton partenaire, plus c'est simple... Malheureusement de nos jour, le « je t'aime » ne vaut plus grand chose, compléta Sasha en louchant vers Connie. Malgré ça, il reste des exceptions.

  — J'prends en considération tout ce que vous dites mais Mikasa, si la personne aime en retour je ne vois pas plus beau cadeau que lui dire que c'est réciproque.

  « Tu le sais, que je t'aime hein ? »
Il se mordit la lèvre inférieure en serrant plus fort son pauvre stylo plume à l'encre noire.

— C'est vrai, j'suis d'accord sur ce point, sourit Sasha. Même si ce ne sont que des mots, « je t'aime » est aussi bien cadeau que poids. Mof, après tout dépend des personnes mais j'avoue que si Connie ne me le disait pas, j'me sentirai moins bien...

— Oui, t'as raison, c'est important, conclut Mikasa.

La discussion aurait mérité d'être approfondie, surtout que Livaï comprenait parfaitement le point de vue de Mikasa... Pourtant Sasha disait sûrement vrai.
Comme un ado' en crush, il laissa son regard dériver vers Eren, deux rangs devant. Il discutait tranquillement avec Armin, deux innocents à l'allure enfantine. Il sourit. Eren était son gamin. Ses yeux le regardaient lui, son coeur battait pour lui, sa raison allait vers lui.

— Vous êtes ensemble ?

— Oh putain tu m'as fait peur.

— Désolée de te déconcentrer dans le contemplation d'Eren, sourit Sasha.

— Oui, on est ensemble.

— Vous vous aimez ?

— Il m'aime.

Elle sourit malicieusement.

— Et toi ?

— J'imagine que oui.

— Génial ! Qui est au courant ? Je suis la première ? Murmura-t-elle surexcitée.

Livaï ne put s'empêcher de sourire devant la mine enjouée de la jeune femme.

— Non, Hanji le sait depuis un moment. Elle a deviné.

  — Je suis heureuse pour vous. J'imagine sans peine que vous faites parties des exceptions, ajouta Sasha avec un clin d'oeil, ayant deviné que son voisin avait laissé une oreille trainer.

  Plus tard, Livaï raccompagnait Eren tandis qu'Hanji trainait les pieds derrière au téléphone avec Jean qui aurait apparement confondu son chargeur de téléphone avec le sien...
Arrêtant de réfléchir, Livaï attrapa la main de son cadet et dit, les yeux fixés sur le ciel doré de fin d'hiver, début de printemps.

— Tu sais gamin... Je t'aime.

Eren sourit, il avait raison, patienter donne plus de saveur aux mots désirés.

— Je sais Livaï. Merci, de me le dire. Je t'aime aussi.

Mots envolés,
Emportés par le vent.
Amour libéré,
Apporté par le temps.

Eren aimait cette fragilité,
Livaï appréciait l'innocence.
Eren embrassait sa dureté,
Livaï valsait avec sa déchéance.

Et ils aimaient cela
D'une façon inlassable,
D'une manière admirable.

Et ils aimaient cela,
La justesse de l'injustice,
L'injustice de la justice.

Doux paradoxes.

~

Sha'

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