𝐄𝐃𝐆𝐄𝐖𝐎𝐎𝐃 [ 𝐓𝐄𝐑𝐌𝐈𝐍𝐄𝐄 ]

PARTIE 1

DE NOS JOURS...

C'était dans une petite maison située à Edgewood, une petite ville au charme de l'ancien, perdue dans le fin fond de l'Angleterre, que vivait la famille Myers. Une petite ville paisible où circulait en réalité de nombreuses rumeurs. Au petit matin, alors que la matriarche s'affairait à la préparation du petit déjeuné, l'alarme d'un réveil retentissait. La jeune Kathleen ouvrait péniblement les yeux, épuisée par des nuits écourtées et mouvementées dû aux rêves qu'elle faisait. Les fins rayons de soleil matinaux qui filtraient à travers les rideaux, se reflétaient sur sa peau pâle. Elle écarta quelques mèches de son visage et regarda le réveil, il affichait 8h15. C'était en ayant l'impression de n'avoir dormi que quelques heures, qu'elle se frotta les yeux et se leva maladroitement de son lit, glissant les pieds dans ses chaussons. Une main dans ses cheveux en bataille, elle se traîna jusqu'à la fenêtre de sa chambre. Aussitôt, son regard se perdit sur les hauteurs des collines verdoyantes qui s'élevaient au loin, de cette ville qu'elle connaissait trop peu, ou pourtant elle avait toujours vécu. Elle resta perdue dans ses pensées un long moment, contemplant le jour levant de cette matinée ensoleillée de fin septembre lorsqu'une voix familière vint la sortir de ses songes.

— Kathleen, le petit-déjeuner est prêt !

C'est ainsi qu'elle se décida à filer se préparer. Après une bonne douche salvatrice, Kathleen sortit de son dressing un jean taille haute et une petite blouse blanche qu'elle enfila en vitesse. Elle prit place sur le tabouret de bois face à sa coiffeuse et mit un peu d'ordre dans sa longue chevelure ondulée, et maquilla légèrement ses grands yeux noisette. Kathleen était une jeune femme qui aimait la simplicité. Elle quitta sa chambre quelques minutes plus tard, sa veste en jean dans une main et son sac de cours dans l'autre, descendant les marches deux à deux.

— Bonjour Maman. Dit-elle en entrant dans la cuisine ou sa mère l'attendait tranquillement en buvant son café.

La maison, où flottait une odeur de pain, était calme. Son père, William, était parti tôt ce matin. Il travaillait pour une petite agence immobilière en ville et ces derniers temps, il semblait débordé par la paperasse. D'ailleurs, l'état de son bureau en disait long. Son frère et sa sœur, quant à eux étaient sûrement déjà partis eux aussi. Kathleen était l'aîné de la fratrie. Meghan, la cadette, jeune collégienne de bientôt 17 ans, studieuse et cultivée, était des plus arrogante et fourbe, du moins envers Kathleen. Puis Evann, le petit dernier de 8 ans, adorable garçon angélique et timide, qui partageait une relation fusionnelle avec sa sœur Kathleen. Mary, quant à elle, avait fait le choix de consacrer son temps à s'occuper des besoins des personnes âgées des environs. Chaque jour, elle se levait avec détermination pour offrir son aide, commençant par les tâches ménagères, nettoyant les maisons, rangeant les objets et assurant que tout soit en ordre. Elle se rendait au supermarché du coin acheter des produits frais et des provisions essentielles pour ses voisins âgés. Mais ce n'était pas tout, Mary consacrait également une partie de son temps à entretenir les jardins de ces personnes, veillant à ce que leurs fleurs soient bien entretenues et leurs légumes bien cultivés. Malgré le fait que ces activités ne lui rapportaient que peu sur le plan financier, Mary trouvait sa récompense dans le simple plaisir de rendre service. Son caractère calme et généreux se manifestait dans chacune de ses actions. Elle prenait le temps de converser avec les personnes âgées, écoutant leurs histoires, partageant leur solitude et offrant un sourire chaleureux pour égayer leur journée. Pour Mary, aider les autres n'était pas seulement un devoir, c'était une véritable passion. Chaque acte de gentillesse était une source de bonheur pour elle, renforçant son sentiment de satisfaction et de connexion avec sa communauté. Et même lorsque les jours étaient difficiles, elle trouvait toujours la force et la détermination de continuer à offrir son aide, sachant que son engagement faisait une réelle différence dans la vie des autres.

— Bonjour ma chérie ! Bien dormi ? Lui demanda-t-elle en tendant sa joue, tu t'es levée tard ce matin, tu n'as pas cours ?

— Si, dit-elle en embrassant sa mère, mon réveil a sonné plusieurs fois, mais je n'ai pas réussi à me lever.

— Tu as encore mal dormi cette nuit ?

Kathleen acquiesça d'un signe de tête et ouvrit le réfrigérateur afin de se servir un grand verre de jus d'orange frais. Tout en tartinant de confiture de fraises une tranche de pain encore tiède, elle reprit :

— J'ai encore fait ce mauvais rêve, celui où je me retrouve en pleine nuit à essayer d'échapper à je n'sais quoi où je n'sais qui..

Au même moment le son d'un klaxon retentit de façon insistante dans la rue. Kathleen sortit son téléphone de sa poche arrière et déverrouilla l'écran, 2 messages non lus, c'est forcément Inès qui peste dans sa voiture, pensa elle, un sourire pendu aux lèvres. Tout en engloutissant rapidement sa tranche de pain, elle ouvrit les messages en question.

- 8h27 « Je suis devant chez toi ma poule. »

- 8h29 « Tu m'entends pas klaxonner ? Bouge tes fesses, on va être en retard ! »

Inès était bien plus qu'une simple amie pour Kathleen. Dès leur rencontre en cours l'an passé, une connexion instantanée s'était établie entre elles. Inès était une jeune fille au charme envoûtant, avec ses cheveux roux flamboyants et ses magnifiques yeux verts pétillants de malice. Son sourire contagieux illuminait chaque pièce où elle entrait, et sa personnalité vive et enjouée ne manquait jamais de faire rire Kathleen, même dans les moments les plus sombres. Leur amitié était comme une évidence, comme si elles avaient été destinées à se rencontrer et à partager leurs vies ensemble. Elles partageaient tout, des secrets les plus intimes aux rêves les plus fous. Inès était toujours là pour soutenir son amie dans les moments de doute et d'incertitude, lui offrant son épaule sur laquelle pleurer et ses conseils avisés pour affronter les défis de la vie quotidienne.

Kathleen but d'une traite son verre, rangea son téléphone dans une petite poche de son sac, en profita pour vérifier rapidement qu'il ne lui manquait rien. Elle agrippa sa veste posée un peu plus tôt sur l'une des chaises et se pressa à l'extérieur de la maison après avoir souhaité une bonne journée à sa mère, cette dernière perdue dans ses pensées devant sa tasse de café fumante. À peine sur le seuil de la porte que Kathleen aperçut son amie, garée en bas de l'allée, se donnant bien du mal à baisser la vitre manuelle de sa petite mini noire. Un vrai numéro cette fille, se dit-elle en souriant niaisement

— Allez, magne toi, on est en retard !

— Oui oui, j'arrive !

Après 20 minutes en voiture, les filles traversèrent au pas de course l'université et arrivèrent avec quelques minutes de retard pour le premier cours de la journée avec Mme Thomas, professeur de lettres modernes. Malgré son âge, elle conservait une beauté remarquable. Cependant, sa tendance à porter des robes excessivement colorées pouvait parfois attirer l'attention, même si cela ne faisait qu'ajouter à son aura excentrique et captivante. Ses lunettes encadraient parfaitement ses yeux vifs et brillants, ajoutant une touche d'élégance à son visage déjà gracieux. Ses cheveux blonds, soigneusement coiffés en un chignon impeccable, témoignaient de son souci du détail et de son goût pour la sophistication. En elle, la beauté et le charisme se mariaient harmonieusement, faisant d'elle une femme remarquable à bien des égards. Kathleen et Inès entrèrent discrètement dans l'amphi, mal à l'aise de perturber le cours et ainsi se faire remarquer, et durent prendre place sur les rangs de devant, places que personne ne voulait.

— Merci, Kathleen ! Lui chuchote Inès, tout en posant ses livres sur la table, j'te l'avais dit qu'on serait en retard..

Kathleen lui lança un « désolée » du bout des lèvres tout en prenant place, tandis que certains regards noirs s'attardaient sur elles, visiblement agacés.