Chapitre III :

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Dans la salle commune du Milady, l'atmosphère était électrique, emplie de rires joyeux et de chants marins. Le Coque, le cuisinier français au tablier taché et à la moustache fièrement retroussée, faisait son entrée. Ses bras robustes portaient des plats fumants, débordant de mets succulents qui promettaient de rassasier les estomacs les plus affamés de l'équipage. L'annonce de l'autorisation du capitaine d'avoir l'artimon pour la soirée avait déjà mis les esprits en ébullition.

Les pirates, ces loups de mer endurcis, se transformaient en joyeux compagnons, nageant dans le bonheur et bien entendu, dans l'alcool. Leurs voix s'élevaient en chansons, créant une cacophonie mélodieuse de vieux refrains de marins, de rires éclatants et de claquements de mains. Le rhum coulait à flots, et chaque gorgée semblait raviver les souvenirs de mers lointaines et d'aventures passées.

Au milieu de cette liesse, le capitaine James trônait sur un tonneau, un pichet de bière dans une main et une bouteille de rhum dans l'autre. Son regard pétillant d'amusement et de fierté, il observait son équipage se délecter de ce moment de détente bien mérité.

Mouche, quant à lui, était l'âme de la fête. Au milieu des matelots, il chantait avec une vigueur et un entrain qui défiaient ses années. Sa voix, rauque et puissante, menait le chœur des pirates, s'élevant au-dessus du brouhaha pour donner le ton. Les hommes autour de lui reprenaient en chœur les refrains, frappant des pieds et des mains, créant un rythme entraînant qui semblait faire vibrer les planches du navire.

Autour de la table, les visages étaient éclairés par des sourires larges, des yeux brillants d'allégresse. L'alcool, couplé à l'air salé de la mer, donnait à chacun un sentiment de liberté et de camaraderie inébranlable. Les histoires de mer, les blagues et les rires fusant de partout, tissaient des liens plus forts encore entre ces hommes rudes.

Les rires et les exclamations s'entremêlaient alors que chacun racontait son origine, souvent avec exagération et panache. Edward Black Rackham, avec son accent qui ne trahissait rien de son prétendu héritage autrichien, était accueilli avec scepticisme amusé. Ian Bonny évoquait son passé avec une pointe de mélancolie, tandis que Calico Jack, avec sa révélation surprenante d'un frère jumeau nommé Martin captivait son auditoire. Le Coque, gonflé de fierté, se vantait de ses exploits culinaires sur les grands navires français, chaque récit rivalisant d'audace et de couleur.

Lorsque l'attention se tourna vers le capitaine James, un silence expectant tomba sur l'assemblée. Ce dernier finissait sa bouteille de rhum, le pichet déjà vide à ses côtés, et leva les yeux, surpris de se retrouver sous les projecteurs.

— Oui ?
Demanda-t-il, un peu déconcerté.

— Et vous, capitaine, c'est quoi votre histoire ?
Interrogea un pirate, curiosité peinte sur son visage buriné.

— Oh Mon histoire pas terrible.
Commença James.
— Ma mère travaillait dans un bordel, j'ai donc été entouré par des femmes toute mon enfance après, le reste doit être comme vous.

Les rires fusèrent.

— Ahah, c'est pour ça que vous êtes très distingué, capitaine !
Lança un matelot, un sourire malicieux aux lèvres.

— Au moins, vous ne vous êtes pas ennuyé pendant votre enfance avec toutes ces femmes que pour vous.
Ajouta un autre pirate, espiègle.

— Eh ! Il ne vous a pas tout raconté !
S'exclama Mouche, visiblement éméché.
— C'est moi qui l'ai élevé, ce gosse. Je lui ai tout enseigné ! Dis-leur, Jack !

James esquissa un sourire amusé, observant Mouche avec une affection évidente.

— Oui, oui, c'est l'heure pour toi de te calmer sur l'alcool, le vieux.
Répliqua-t-il avec une pointe de taquinerie. Puis, se tournant vers Maximilien, il ordonna :

The hook pirateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant