The hook pirate

Chapitre XIII :

Après sa discussion avec Bell, James s'était retiré dans sa cabine, en proie à des sur les paroles énigmatiques de la sorcière de l'île. Dix rotations du soleil s'étaient écoulées, sans que l'équipage du Milady ne puisse apercevoir ne serait-ce qu'une ombre de leur capitaine. Pendant cette absence prolongée, c'étaient Mouche et John, le maitre d'équipage, qui avaient pris les commandes du navire, jonglant avec les responsabilités qui incombaient normalement à James.

Dans la quiétude de sa cabine, James était affalé sur son bureau. Autour de lui, un amas de papiers, d'outils de navigation et de cartes marines s'étalaient comme les restes d'une quête acharnée. La carte de l'île aux merveilles dominait le bureau, tachée par endroits de cendres de cigarette tombées du cendrier débordé trahissant ses veilles nocturnes. Des bouteilles vides jonchaient le sol, près de la chaise où il reposait. 

Les premières lueurs du jour s'infiltraient à travers les vitraux de la cabine, baignant l'espace dans une clarté douce et révélatrice sur l'état de désordre et d'abandon qui y régnait, tandis que James, immergé dans un sommeil paisible, demeurait inconscient du monde qui s'éveillait autour de lui.

James tressaillit brusquement, arraché à son sommeil par un sursaut hypnique. Son corps se redressant avec une soudaine vivacité. Il étira ses membres engourdis d'un geste long et laborieux, comme pour chasser les brumes de la nuit. Les yeux encore endormis, il balaya la pièce de son regard, cherchant à chasser les derniers vestiges du rêve qui s'accrochaient à sa conscience. Puis, se levant d'un mouvement vif et sans perdre un instant, il se dirigea vers le petit coffre qui renfermait son réconfort liquide.

Avec une concentration presque obsessionnelle, James passa en revue les différentes bouteilles, ses doigts parcourant chaque étiquette des bouteilles les éliminant avec une concentration intense. Après un moment de délibération silencieuse, il en saisit une en particulier avec assurance, ses lèvres murmurant un accord tacite avec son choix. Un léger hochement de tête marqua son approbation avant qu'il ne se redresse, son fardeau alcoolisé entre les mains.

James posa la bouteille sur la table avec précaution, le verre émettant un léger tintement alors qu'il prenait place dans son fauteuil. Ses doigts pianotèrent sur la surface lisse de la table en bois, tandis qu'un soupir de frustration s'échappa de ses lèvres.

— Morbleu.
Murmura-t-il, son regard se posant sur la carte de l'île aux merveilles étalée devant lui. Durant ces derniers jours et nuits, il avait scruté chaque détail de la carte, l'examinant sous toutes ses coutures, mais en vain.

David ne lui avait laissé que deux cartes : l'une menant à l'île aux merveilles, et l'autre décrivant l'île elle-même. James avait passé des heures à les étudier, les comparant et les analysant dans l'espoir de découvrir un indice, mais il était resté sans réponses.

— David, David
Murmura-t-il avec un mélange de désespoir et de colère.
— Qu'est-ce que tu m'as donné

James se leva et se dirigea vers son lit. Là il s'y laissa tomber, une main toujours agrippée à la bouteille qu'il avait récupérée. Ses yeux fixé de loin la carte de l'île aux merveilles, cherchant en vain un indice, une révélation.

Il prit une gorgée de sa bouteille, laissant l'alcool brûler sa gorge tandis qu'il continuait à contempler la carte. Sa frustration montait, palpable dans l'air confiné de sa cabine.

— Il aurait pas pu indiquer l'endroit où se trouve le trésor. Nannn, bien sûr, sinon ça ne serait pas drôle.
Marmonna-t-il, laissant échapper un soupir de déception.
— David, j'espère que là-haut tu paies pour ta faute

Ses paroles résonnèrent dans le silence de la cabine, accompagnées seulement par le léger tintement du liquide de la bouteille contre le verre.

James était revenue à son fauteuils pour s'y avachir de nouveau, les yeux rivés sur la vieille carte élimée qu'il avait obtenue de son ancien ami. Les heures s'étaient écoulées et il était plongé dans d'autre recherches. La carte reposait toujours sur son bureau, mais cette fois, il tenait un livre entre ses mains. Les Caractères de La Bruyère, en huitième édition, car, selon Suzanne, il s'agissait d'un grand poète qui "reposait l'esprit".