Chapitre IX :

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La procession des pirates avançait à travers la jungle dense, guidée par le jeune Peter Pan. Chaque pas semblait les emmener plus profondément dans un monde étranger, loin des eaux tumultueuses qu'ils avaient toujours connues. James, marchant à proximité de Peter, ne pouvait s'empêcher de penser à l'aura de leadership que dégageait ce jeune garçon, presque comme s'il était le souverain incontesté de cette terre mystérieuse.

Ils débouchèrent soudain dans une clairière dominée par un arbre colossal. Ses branches s'étiraient vers le ciel comme les bras d'un géant, et son tronc massif semblait capable de défier le temps lui-même. Peter s'arrêta et, avec une pointe de fierté dans la voix, annonça :

– Voici l'arbre du pendu, c'est notre maison.

Intrigué, James ne put s'empêcher de demander :

— Comment ça "notre" ? Vous êtes plusieurs ?

— Oh, oui, pardon, j'ai oublié de vous les présenter.
Ria Peter, s'inclinant légèrement dans un geste à la fois moqueur et gracieux. Puis, avec un sifflement aigu produit entre ses doigts, il convoqua ses invisibles compagnons.

Comme par magie, une multitude d'enfants surgit de partout : certains glissant hors des branches de l'arbre, d'autres émergeant de passages secrets dissimulés sous la verdure luxuriante. Ils se rangèrent en une ligne impeccable devant Peter, leurs visages rayonnant d'une excitation enfantine.

Peter les regardait avec une fierté palpable. Les pirates, quant à eux, observaient la scène, ébahis et perplexes. Jamais dans leurs vies marquées par la rudesse des mers, ils n'avaient été témoins d'un spectacle aussi insolite. Un royaume d'enfants, dirigé par un enfant, dans une île qui semblait défier toute logique et raison.

Les enfants rassemblés dans la clairière formaient un tableau aussi étrange qu'enchanteur. Ils étaient plus d'une trentaine, tous jeunes, vibrants d'une énergie débordante qui semblait puisée directement dans l'essence même de l'île. Au milieu d'eux, Peter Pan, apparemment le plus âgé, ne dépassait pas les vingt ans.

Avec une pointe de fierté dans la voix, Peter commença les présentations.

— Voici Le Frisé, La Plume, Bon Zigue, Les Jumeaux et La Guigne.
Annonça-t-il, désignant chacun des six garçons qui s'avançaient d'un pas.
— Ce sont mes plus fidèles compagnons.

Les six enfants saluèrent ensemble, leurs voix s'unissant en un chœur harmonieux.

— Bonjour !
Dirent-ils, leurs yeux pétillants de curiosité et d'amusement face à ces visiteurs inhabituels.

James, légèrement dérouté par cette assemblée extraordinaire, répondit à leur salut d'un hochement de tête.

Peter mena les pirates à travers la trappe dissimulée au pied de l'arbre gigantesque, révélant un escalier qui serpentait vers le sous-sol. Les marches de bois craquaient sous leurs pas, résonnant dans l'obscurité comme un écho. En bas, ils se trouvèrent dans une vaste salle souterraine, étonnamment spacieuse et accueillante.

– C'est là que nous mangeons.
Expliqua Peter en désignant la grande table au centre de la pièce.

La table, robuste et usée par le temps, était ornée de multiples marques et éraflures, témoins silencieux des nombreux repas.

Poursuivant leur visite, ils passèrent dans la pièce adjacente, une cuisine rustique mais fonctionnelle. Les ustensiles et les marmites suspendus aux murs donnaient à l'endroit un air chaleureux et familier. Des odeurs de nourriture cuite flottaient encore dans l'air, éveillant l'appétit des visiteurs.

La prochaine salle, encore plus grande que la précédente, était visiblement destinée au sommeil. Des lits et des hamacs étaient disposés çà et là, certains ornés de draps colorés, d'autres plus sobres. Chaque coin de la pièce semblait refléter la personnalité de l'enfant qui y dormait.

The hook pirateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant