Chapitre XI :

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La nuit enveloppait l'île d'une étoffe sombre, ponctuée d'éclats argentés grâce à la lune qui, dans sa pleine gloire, baignait le monde d'une lumière douce et mystérieuse. La fraîcheur nocturne commençait à s'installer. Au loin, le rythme entraînant des tambours embrasait l'air, une mélodie qui semblait résonner avec l'âme de l'île elle-même. Les enfants perdus et les pirates avaient déjà rejoint les Indiens, tous unis pour célébrer la fête de la Lune, dans un élan de joie et de fraternité.

Pourtant, au sein de cette effervescence, un homme demeurait à l'écart, isolé dans la pénombre de sa cabine sur le Milady. James, plongé dans ses réflexions, déroulait sur sa table les plans d'une exploration minutieuse de l'île. Chaque détail était scruté avec une attention rigoureuse, permettant à James de tout analyser.

Soudain, une voix familière le tira de sa concentration, une interruption aussi inattendue qu'intrigante.

— Tu ne nous rejoins pas à la fête ?

Surpris, James leva les yeux, son esprit encore enchevêtré dans les méandres de ses plans. Il tourna la tête vers l'origine de la voix, découvrant Peter, qui se tenait là, appuyé nonchalamment contre le cadre de la fenêtre ouverte, baigné par la lumière lunaire.

— Qu'est-ce que tu fais là ?
S'enquit James, une pointe de perplexité dans la voix.

— C'est moi qui devrais te demander ça. Moi, je t'attends. Pour fêter la Lune.
Répondit Peter avec un sourire qui se voulait à la fois taquin et invitant.

Un moment de silence s'installa, pendant lequel James pesa ses options. La solitude de sa cabine, remplie de cartes et de plans, contre la chaleur humaine et le rire partagé sous la voûte étoilée.

– J'arrive.
Finit-il par dire, un soupir de résignation s'échappant de ses lèvres.

Rapidement, il rangea la carte dans un tiroir qu'il verrouilla soigneusement.

Dans le silence de la nuit, James et Peter avançaient côte à côte, leurs pas résonnant doucement sur le sol de l'île. Autour d'eux, l'obscurité était ponctuée par les éclats argentés des étoiles, et au loin, le son hypnotique des tambours se faisait de plus en plus proche, vibrant dans l'air nocturne tel un cœur battant au rythme de l'île.

Aucun mot ne passait entre eux, mais nul besoin de paroles dans cet instant où leur présence mutuelle suffisait à communiquer. Un lien tacite semblait les unir.

Les bruits des tambours résonnaient dans l'air, devenant de plus en plus clairs et vibrants à mesure que James et Peter se rapprochaient du lieu de la fête. À travers les éclats de lumière du feu de camp, James pouvait distinguer ses matelots, mêlés aux indiens et aux enfants perdus, rassemblés autour des tambours, dansant et chantant au rythme enivrant de la musique.

L'odeur alléchante de la viande grillée chatouillait les narines de James alors qu'il s'approchait du festin. Les flammes dansaient, projetant des ombres dansantes sur les visages joyeux des convives. L'atmosphère était emplie de rires et de conversations animées, mêlées au son des tambours qui battaient sans relâche.

Accompagné de Peter, James se fraya un chemin à travers la foule, rejoignant ses matelots et quelques indiens autour du feu de camp. Ils partagèrent ensemble un festin somptueux, se délectant de viandes rôties à la perfection et de fruits frais cueillis sur l'île. Les heures défilèrent, rythmées par les battements des tambours et les rires.

James était assis près du feu, observant son équipage mêlé aux hôtes de la soirée, tous réunis dans une harmonie festive autour du feu crépitant.

Soudain, un indien s'approcha furtivement de James, ses pas feutrés à peine perceptibles sur le sol de la clairière. Il se pencha vers lui et lui murmura quelques mots à l'oreille, puis se recula, son regard intense fixé sur le capitaine, attendant une réponse.

The hook pirateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant