Mardi 8 juillet 20••
Nous étions en cours de chimie lorsque que nous entendîmes la voix familière de mon frère a l'extérieur.
« Je t'aime, sors avec moi ! Euh- S'il te plaît ! »
Les bavardages prirent fin et le professeur leva la tête de son livre. Les plus proches des fenêtres regardèrent ce qu'il se passait. Du fond de la salle de classe, j'admirais les jolies traits de Miyamoto, un brun aux taches de rousseurs que j'avais pris beaucoup de plaisir à imiter. Après avoir attendu une poignée de secondes, il déclara :
« C'est encore Fuyu, il lui arrive quoi ces temps-ci ? Il est en chaleur ou bien ? »
Lorsque les yeux de Miyamoto dérivèrent jusqu'à croiser les miens, je pris sur moi l'envie de me frapper la tête contre un mur et poussais un rire forcé au commentaire. Pour une raison inconnue du bataillon, depuis le début de la semaine, Fuyu n'arrêtait pas d'avouer ses sentiments à la première venue. Il détériorait sérieusement sa réputation ; d'un sexy joueur de basket on commençait à le comparer à un coureur de jupon - bien qu'il soit rejeté à chaque fois.
Étonnamment, Iura ne prit pas part au début d'une nouvelle floraison de commérages et moqueries. Il déplaçait délicatement les béchers remplis de produits autour de lui et me tendait parfois l'un d'entre eux pour que je l'examine. Même le professeur avait abandonné l'idée de discipliner les curieux ; car il savait que les étudiants se lasseraient au bout d'une poignée de minutes. Depuis notre sortie au karaoké, j'avais l'impression de croiser beaucoup plus Iura.
« Il s'est fait refusé... Ah non, il a aussi reçu une gifle.
- Ce cinglé a sûrement aimé ça !
- Ça suffit maintenant, retournez à vos sièges ! »
J'avais toujours apprécié monsieur Ren ; il ne supportait pas le harcèlement. Dès qu'il voyait que les remarques seraient susceptibles d'aller trop loin, il faisait taire tout le monde de sa voix baryton autoritaire, le genre de timbre qui se faisait entendre comme les cloches d'une église et ressentir à travers les vibrations des objets. Iura rattrapa de justesse la goutte qui faillit tomber de son bol.
Ils harcèlent mon frère. Et je ne peux rien faire.
Mon partenaire tourna la tête vers moi, me surprenant.
« ...Tu vas te blesser si tu continues à le serrer autant. »
Je lâchais involontairement ce que j'avais en main.
« Ah ! »
Le bêcher que je tenais ne se brisa heureusement pas ; mais le liquide à l'intérieur se renversa sur mes feuilles de cours. L'attention revint sur moi et je dus serrer les dents pour ne pas exprimer d'embarras. Je m'exprimais alors :
« QUELLE MALADRESSE, MAIS ESPÉRIEZ-VOUS HONNÊTEMENT QUE LE BOUFFON DE LA COURS SERAIT CAPABLE DE SORCELLERIE ?
- Aoi s'il te plaît... le professeur soupira en se massant les tempes. Nettoyez-moi ça, je vais te refaire des photocopies. Je reviens tout de suite, donc restez calmes. »
Sur ces mots qu'il adressa à la classe, monsieur Ren partit. Les bavardages commencèrent à peine une seconde après et je sentais les regards indésirables sur mon dos lorsque je partis chercher un seau sous l'évier.
Il était très mal vu de se faire remarquer, mais interrompre le cours ? J'étais quasiment une délinquante maintenant.
Je vis quelqu'un à côté de moi. Iura sortit du placard deux petites serviettes.
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L'appel du crime || Horimiya ||
Fanfiction「Ce jour-là, nous étions huit.」 Un groupe de lycéens décide de partir en campagne pour leurs dernières vacances ensemble. Cependant, l'un d'entre eux est retrouvé mort. Plusieurs années précédant cela, Aoi Haru reçoit une lettre de Yanagi Akane, sig...