CHAPITRE II

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Quatre ans plus tard

La forêt était calme, solitaire. Melly n'entendait aucun bruit. Elle était comme morte. Elle avait définitivement changé. Quoi qu'il se passerait, elle serait morte à l'intérieur. Elle était si seule.

L'hiver était arrivé. La neige se répartissant sur les routes et les arbres. Melly descendit près d'une route et s'endormit. Elle n'avait pas dormit depuis trois jours et il n'y avait que la mort de Warren en ses rêves. Voilà pourquoi elle n'avait pas dormit. Elle avait peur de se souvenir du corps meurtri par les claqueurs.

Melly se réveilla au vrombissement d'un moteur. Elle leva la tête et observa un pick-up noir s'arrêter. Elle s'enfonça dans la tranchée, silencieuse.

-- Il n'y a personne, Jace.

-- J'ai vu quelqu'un qui lui ressemblait.

-- Tu l'as rêvé.

-- Je n'ai pas rêvé, Thomas !

Un long silence se fit puis elle entendit les portes claquer et la voiture partir. Elle souffla et se remit en route à travers la forêt. Alors que la nuit était ici depuis longtemps, elle entendit des pas autour d'elle, Melly dégaina aussitôt son pistolet en observant autour.

Un homme brun s'avança, les mains levées. Il lui demanda de ne pas tirer. Elle continua de le pointer, le cœur battant. Le vent souffler fort contre elle.

-- Je m'appelle Phil. Phil Denver.

Elle resta silencieuse. Phil l'observa, lui demandant du regard si elle comptait baisser son arme.

-- T'as l'air d'être seule depuis longtemps.

Le silence continue, seul le crépitement des flammes les coupaient.

-- On recherche des gens comme toi. Des gens seuls. On les aide.

-- Je n'ai pas besoin d'aide.

-- On a une ville. On a des vivres. De l'eau.

-- Je n' ai pas besoin d'aide, répéta-t-elle en s'avançant vers lui, le pistolet toujours pointé sur son crâne.

-- Viens voir la ville et si tu déteste, je te laisserai partir. La plupart ne veulent pas, au début.

Elle baissa son arme. Phil sourit, ses yeux verts s'éclaircirent. Elle se rappela soudain de ce que voulait son frère avant de mourir. Melly pensa qu'elle pouvait se défendre s'il se passait le moindre le problème.

Elle saurait faire. Elle saurait tuer.

Melly avait la chance d'honorer son frère, de vivre la vie dont il rêvait. Elle essaierait. Il lui montra le chemin et ils marchèrent dans la nuit noire aux bruits constamment suspects.

-- Tu as un nom ?

-- Melly.

-- Autre chose ? Ton âge ?

Elle l'observa en réalisant qu' elle ne savaient pas exactement son âge. Elle hésitait entre 15,16,17. Melly avait complètement perdu la notion du temps. Peut-être que son anniversaire venait de passer. Elle n'en savait rien.

-- Je ne sais pas. Seize ans, peut-être.

Phil baissa la tête, l'air triste. Ils continuèrent de marcher pendant quelques heures et arrivèrent devant de grandes portes bleu métal. Elles s'ouvrirent alors que Phil marchait vers celles-ci et Melly restait figée, les observant. Jamais elle n'avait une telle chose, elle sentit en elle quelque chose d'étrange, un mélange de tristesse, de peur, de joie. Ses pas la firent rentrer et voir une ville au style si ancien. Si western.

-- La ville à été construite il y'a une cinquantaine d'années, on a juste construit les murs, précisa-Phil.

Elle vit des chevaux, un bar, des enfants. Il l'amena au "Restaurant". Elle entra dans la maison et vit des dizaines de personnes manger ensemble.

-- Je suppose que tu dois avoir faim.

Un homme vint à eux, il semblait sérieux et véritablement acculé par les devoirs.

-- Bonsoir, Steve, dit-Phil. Voici Melly.

Steve la jugea du regard puis renvoya Phil et continua jusqu'au buffet avec elle.

-- Tu venais d'où avant ? demanda-t-il.

-- De nulle part.

-- On vient tous de quelque part.

-- Je ne sais plus comment s'appelait la ville.

Il ne cessait de l'observer, il prit son sac et le donna au cuisinier pour qu'elle ne le porte pas pendant des heures. Elle le regardait fixement, elle était plus intriguée par lui que par toute cette nourriture ou cette ville.

-- Phil t'a expliqué comment était "Sondale"?

Elle secoua la tête. Il lui informa que chacun avait sa propre maison, même les nouveaux, l'heure des repas. Que tous pouvait garder leur arme sur eux. Qu'elle pouvait partir dès qu'elle le voulait. Steve lui dit aussi qu'il avait une brigade qui était formée pour les expéditions. Que toute personne avait un rôle. Après qu'elle est finit cette délicieuse purée qui lui rappela celle de sa mère, ils sortirent, la neige tombant soudain. Il partit vers sa maison, Melly pressait la corde de son sac, angoissée à en être suspicieuse. Elle s'arrêta quelques secondes lorsqu'elle les vit. Choquée.

Ces hommes. Ces hommes qu'elle ne connaissait que trop bien. Ces hommes qui lui avait volé son pendentif. Qui les avaient entièrement volé. Melly les observa rire à gorge déployée. Elle vit sur l'un cet épis de blé qui avait tant fait souffrir Warren.

Steve l'observa longtemps.

-- Oui, on rit.

Elle reprit sa marche, réalisant que ces hommes qu'elle avait menacé pouvait être éliminé à tout moment. Steve lui montra sa chambre. C'était un véritablement appartement, un châlet chaleureux avec une cuisine, un salon, une salle de bain. Plus qu'elle n'avait jamais eu.

-- Merci, dit-elle en posant son sac.

-- Je suis le dirigeant de cet endroit. Viens me voir si tu as des suggestions ou des problèmes.

Il se regardèrent longtemps et elle hocha la tête avant qu'il parte. Melly se rua aussitôt vers le lit et sentit le matelas s'adapter à son corps de la meilleure des façons. Sans qu'elle puisse s'en empêcher, elle pleura et rit en même temps. Elle était épuisée de courir, d'avoir peur. Mais maintenant, elle dormirait sur un matelas. Pas sur des branches.

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