3 - The magic is broken

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Après avoir passé une partie de la nuit à se découvrir tendrement, nous avons fini par nous endormir dans les bras l'un de l'autre sans nous attarder sur les conséquences de nos actes ni même sur les erreurs que nous avions commises quelques heures plus tôt.

Étonnamment, cette nuit a été reposante. Lorsque la sonnerie de mon réveil m'a tiré des bras de Morphée, je n'ai pas pu m'empêcher de savourer ce sentiment de repos et de calme. La minute suivante, en me rendant compte que je ne pouvais pas atteindre mon téléphone bloqué par les bras de Shinso, je me suis souvenu des évènements de la nuit dernière. Plus encore, je me demande comment j'ai pu laisser une chose pareille se produire. Que faire pour me justifier ? Comment lui expliquer que je n'ai pas couché avec lui par amour mais par envie ?

Gêné, je me dégage de ses bras en lui faisant un coup de coude dans les côtes. Je peux l'entendre grogner facilement, il finit par me relâcher, me laissant atteindre mon téléphone pour couper la sonnerie.

Je reste un moment à regarder mes notifications avant de tenter de me lever. Je dis bien « tenter », étant donné que la seconde d'après, une douleur aiguë traverse le bas de mon dos. Suis-je vraiment condamné à cette souffrance en tant qu'homme ? Je finis par soupirer, espérant secrètement que c'est le manque d'utilisation de lubrifiant qui est la cause de ma douleur.

Je finis par réussir à me lever, marchant bizarrement tel un canard vers mon uniforme. J'ai hâte de prendre ma douche à l'internat, je suis quasiment répugné à l'idée de me rhabiller, ne pouvant pas passer de temps sous l'eau chaude. J'ai cru entendre Shinso pouffer, sûrement amusé par ma démarche approximative.

Il finit par m'imiter, enfilant son uniforme et rangeant ses affaires ainsi que les deux futons prêtés par Aizawa. Malgré l'ambiance qui semblait être bon enfant, une sorte de tension règne dans la pièce, comme si le premier qui se mettrait à parler de ce qui s'était produit serait le responsable.

Étant de nature têtu et considérant que je ne suis pas le fautif de cette situation, je n'engage pas la discussion et sors de la chambre dans le silence. Mon camarade fait de même et nous descendons les escaliers à petit pas, ne voulant pas réveiller Eri.

En bas des escaliers, le héros nous attendait, un regard noir traversa notre échine de part en part. C'est à ce moment-là que je me souvenais de la fouille dans son bureau, de la bouteille d'alcool, de la crise de Shinso et des dégâts qui auraient pu laisser des traces.

Aizawa Sensei met son manteau sur ses épaules et sort par la porte d'entrée, nous indiquant de faire de même du regard. Nous l'imitons ne sachant pas à quelle sauce nous allions être mangés. La voiture du professeur était garée devant la maison, il nous fit signe de nous asseoir à l'arrière alors qu'il prenait le siège conducteur.

Le trajet fut au départ tendu et silencieux. J'attendais que la tempête explose, c'était l'appréhension qui me démangeait, bien plus que la punition probable.

Finalement, la voix grave et froide de notre conducteur s'est élevée dans la voiture alors qu'il jetait un coup d'œil dans le rétroviseur pour nous regarder.

- Alors ? Vous n'avez rien à me dire ?

Shinso voulut prendre la parole, mais Aizawa nous en empêcha.

- Vous savez, j'accorde ma confiance à peu de personnes. Et qu'est-ce que vous avez décidé de faire ? Gâcher ce en quoi je croyais. Fouiller la vie privée est un délit, consommer les effets personnels d'autrui en est un aussi. Si ça ne tenait qu'à moi, je porterais plainte et vous seriez catégorisés comme des vilains jusqu'à la fin de vos vies.

Il soupire alors que j'avale difficilement ma salive, intimidé et inquiet par ses sermons. Il pourrait tout mettre à exécution s'il le souhaitait.

- Comme je ne suis pas un connard et que Eri vous aime bien... Vous écoperez de 2 semaines de corvée forcée. Je ne veux plus vous voir avant au moins un mois dans les couloirs, et vous n'êtes plus les bienvenus chez moi. C'est clair ?

A Shared Sleep : MonoshinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant