A Shared Sleep : Monoshin

7 - A princess sometimes needs a knight

Durant tout le trajet je ne peux m'empêcher de serrer cette peluche avec la plus grande affection. Pour une raison des plus inconnues, elle m'apporte une forme de réconfort. Non pas que j'en aie besoin après avoir passé une telle journée... Mais c'est comme si ce chat violet remplaçait la présence de Shinso.

En me faisant cette réflexion, je me sens totalement idiot et puéril. Je suis interrompu par la voiture freinant un peu trop fortement à un feu rouge. Je râle rapidement auprès de Frank qui s'excuse presque immédiatement. Le soir venu, je me retrouve de nouveau dans ma chambre à l'internat de la classe B. Après avoir été raccompagné par mon chauffeur jusqu'au manoir, j'ai préparé mes affaires de cours et réuni mes valises. Une nouvelle semaine de cours est sur le point de débuter. Malgré mon angoisse à l'idée de retourner à l'internat, je ne me vois pas fuir plus longtemps. J'ai donc salué Colette et le reste des résidents du manoir avant de prendre congé.

De retour dans cette chambre, je ressens un sentiment d'apaisement. Tout y est, mes meubles, ma décoration, ma penderie pleine à craquer... Et son odeur dans mes draps. Pas que j'en aie besoin outre mesure. Je constate rapidement que je ne me suis jamais senti aussi à l'aise que dans cette unique chambre.

Celle chez mes géniteurs ne me correspond plus, je ne m'y sens plus chez moi. C'est sûrement à cause de la froideur des murs et de ma personnalité que je suis obligé d'adapter en présence de mes paternels.

Je mets fin à mon appel téléphonique avec un sourire aux lèvres. Colette s'assurait que j'étais bien rentré et en bonne santé. Comme s'il pouvait m'arriver quelque chose sans que personne ne soit prévenu de ma disparition...

La clochette retentit dans tout l'internat, indiquant l'heure du repas. Je n'ai pas prévenu mes amis de mon retour dû à leur petite surprise de cet après-midi. Un sentiment d'égo et d'agacement qui ne m'avait pas quitté. Je n'apprécie pas le fait qu'ils arrangent ça dans mon dos, surtout avec Shinso. Parce que je souhaite que notre relation reste privilégiée en quelque sorte ?

Quoi qu'il en soit, je descends les escaliers gardant mon air confiant sur le visage malgré ma panique intérieure à l'idée de croiser mes camarades. C'est au moment où je vois l'attroupement dans le salon que je me souviens du jour où nous sommes. Nous sommes dimanche soir : Ce qui veut dire, repas devant un film. C'est un rituel qui avait été instauré en début d'année que nous continuons de respecter.

Tous les élèves de la classe semblent débattre sur le genre de film à visionner. Je m'approche prudemment du canapé où sont assis Itsuka et Tetsu, côte à côte. En me voyant, ils semblent pris d'hystérie.

C'est Itsuka qui s'emballe la première.

- Alors ce rendez-vous ? Comment ça s'est passé ? Tu ne nous as même pas tenus au courant, vilain !

Je la regarde circonspect.

- Baisse d'un ton, tu veux ? Vilain ? C'est moi le vilain alors que c'est vous qui m'avez imposé ce plan foireux ? Tu peux te gratter là où je pense, tu n'auras aucune information de ma bouche.

Elle soupire semblant déçue. C'est Tetsu qui prend la parole.

- On aura qu'à soudoyer Shinso !

Je fronce subitement les sourcils.

- Comment ça ? Comme si c'était aussi facile ! Il ne dira rien, il a intérêt.

Mes deux amis échangent un regard de connivence, ne me prenant absolument pas au sérieux. Ils se remettent presque instantanément à me soudoyer. Je finis par me contenter de gonfler les joues en picorant dans la malbouffe réunie sur la table basse.

Après bien 5 minutes de débat, ils ont fini par se mettre d'accord pour mettre une saga classique : Harry Potter. Personne ne semblait être contre, alors la soirée a ainsi pu débuter. Lumières éteintes, seule la télé éclairait nos visages dans l'obscurité. On pouvait entendre facilement les bruits de mastications dus à la nourriture en grande abondance. Sous couvert d'un léger murmure de fond, plusieurs personnes s'amusaient à commenter chaque passage du film.