Chapitre 4

40 4 0
                                    

Le capo et le Consigliere échangent un peu mais je suis trop loin pour les entendre. Le bras droit de Maccini se tourne ensuite vers Jason et moi. Son regard est à nouveau froid et lugubre.

"- Lequel d'entre vous a neutralisé ces gars ? Il demande.

- C'était Nora ! C'est une vraie bête ! J'ai jamais rien vu de pareil !" Dit Jason.

Jason ne tarit pas d'éloge à mon égard, mais le Consigliere se tend un peu plus à chacune de ses paroles. Son regard glacial se concentre sur moi avec la précision d'un laser.

"- De telle prouesses sont... inquiétantes, selon moi. Il dit.

- Je ne faisais que me défendre. Je dis.

- Ou as-tu appris tout ça ? Il demande.

- Je lui ai posé la question ! Elle m'a dit que c'était l'adrénaline et les films d'actions !" Dit Jason.

La Belva jette un regard si perçant à Jason que ce dernier se dérobe et s'en va. N'empêche, j'aurais été un homme, que je sache me battre n'aurait étonné personne. J'adopte un visage le plus neutre possible en me préparant mentalement à ce qui suit.

"- Qui t'a entrainé ? Demande La Belva.

- J'ai agi instinctivement. J'imagine que la peur a joué un rôle important dans tout ça. Je réponds.

- J'en doute, car, pour être précis, il faut de l'entrainement. Un entrainement professionnel." Dit le Consigliere.

Je peux voir les rouages de son cerveau tourner à plein régime, évaluant la situation, me jugeant.

"- Tu n'es pas une flic, rassure-moi ?" Il dit.

Mes meilleurs mensonges contiennent une part de vérité, mais est ce que je peux me permettre de laisser une once de mon identité être exposée ?

"- Ok, je l'admets, je suis accro aux sports de combat. C'est surtout un exutoire pour ma colère. Je vais souvent à la salle. Boxe, arts martiaux, tout ça, ça me calme." Je dis.

La Belva semble se détendre un peu.

"- Bien, je comprends. Je suis un peu pareil. Passons, tu dois venir avec moi. Il lâche.

- J'ai rien fait de mal ! Je voulais juste aider ! Je dis.

- Maccini va vouloir te parler. En privé." Il dit.

Ok Jason avait raison de s'en faire, même s'il n'imagine pas à quel point. Mon premier jour sous couverture et le parrain de New York veut me parler seul à seule ! Je suis foutue !

J'ai l'estomac noué en traversant le hall du casino pour me rendre dans le bureau de Maccini. Quand je passe la porte, je suis à deux doigts de vomir, mais je ne peux pas me permettre de paraitre faible alors je redresse le tête et bombe la poitrine. Mais lors que je croise le regard du Parrain me détermination vole en éclats. Je simule très mal, il va me griller direct. Non, je me reprends et tente de rester aussi impassible que lui.

"- Je te remercie d'être venue aussi rapidement." Il dit.

Comme si j'avais eu le choix.

"- Je me doutais que tu allais me surprendre des ton premier jour, mais je ne savais pas encore comment... Nous devons parler. En tête-à-tête." Il continu.

Ma gorge se serre et le stress mon en moi mais je ne le montre pas. Je me contente d'hoche la tête en signe d'approbation. Je repense à sa façon dont il me surplombait lorsque je jurais de servir la famille... S'il m'a fait venir dans son bureau, c'est pour me rappeler que c'est lui qui détient le sceptre du pouvoir ici. Tout ce qui se passe entre ces murs, reste entre ces murs...

Giorgio et Francesca alias NoraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant