Au Fil de l'Encre (𝑀𝑖𝑛𝑠𝑢𝑛𝑔 + 𝐽𝑒𝑜𝑛𝑔𝐿𝑖𝑥)

Chapitre 25

« Oh mon enfant, acheter un cheval serait la meilleure solution pour toi et ton Alpha, tu ne penses pas ? »

A genoux dans la terre, le front luisant de transpiration et avec un mal de dos à lui tirer des larmes, Jisung se redressa de la position dans laquelle il se trouvait. Cela faisait deux semaines qu'il travaillait dans l'orphelinat de Hoesang, et il avait finit inévitablement par parler de la situation de Minho et de sa difficulté à marcher à son ancienne nourrice. Alors qu'il travaillait dur dans le potager en ce bel après-midi, la vieille femme lui avait donné simplement donné la réponse à sa question.

Malgré les efforts considérables de Minho ainsi que de ses progrès pour marcher de mieux en mieux, il était évident que l'Alpha n'allait jamais pouvoir remarcher sans une aide quelconque. Il en était frustré, mais il n'avait pas le choix. Jisung l'avait d'ailleurs longuement rassuré : il n'avait pas besoin d'un compagnon capable de courir ou de se déplacer normalement, il avait juste besoin qu'il soit courageux et qui l'aime autant que l'inverse était vraie. L'idée d'un retour à deux sur un vélo à travers toute la campagne de Miroh n'était pas vraiment plaisante.

Mais à dos de cheval, cela ressemblait à une solution envisageable.

Les animaux n'étaient pas rares au marché de Hoesang. Jisung avait mis de côté le moindre sou gagné en travaillant d'arrache-pied à l'orphelinat. Le gérant était honnête et le récompensait toujours à hauteur de ses efforts, que ça soit à travers l'entretien du potager ou encore de la surveillance des enfants dans la cour. Malgré la faim à laquelle le corps de l'Oméga était accoutumé, le jeune homme était optimiste. Acheter des provisions pour un voyage de quelques jours ne serait pas compliqué : trouver un moyen de locomotion allait être plus corsé.

Bien évidemment il avait déjà pensé à se renseigner auprès des différents marchands ambulants pour savoir si certains d'entre eux descendaient jusqu'à Pyeonan. La plupart demandait quelques sous en compensation et faisait une grimace en demandant s'il était possible d'emmener le vélo, prétextant que son tas de ferraille allait prendre trop de place et fatiguer ses bêtes davantage.

Alors qu'il racontait ses déboires à son ancienne nourrice, celle-ci lui avait offert la solution sur un plateau d'argent : acheter un cheval, même sans être taillé pour la course, était une solution tout à fait valable.

« C'est une excellente idée Halmeoni !! » s'exclama t-il, les genoux douloureux et le souffle court. Jisung se releva de son potager pour contempler la vieille femme assise sur le banc à côté de lui. « Crois-tu que je peux en trouver un au marché pour un prix raisonnable ? »

« C'est possible. » répondit-elle en souriant. « Parfois certains éleveurs acceptent même du troc, un animal un peu âgé peut être vendu pour moins cher qu'un jeune. Tu devrais aller au marché central demain pour voir ce qu'ils proposent. »

Ce fut ainsi que Jisung eu l'idée d'aller voir ce qu'il en coûtait d'acheter un cheval. Après avoir visité son Alpha et avoir passé la nuit dans le campement, l'Oméga se leva à l'aube pour aller arpenter les rues du marché. Le soleil n'était pas encore tout à fait levé et le jeune homme prit son courage à deux mains. L'hôpital était légèrement excentré dans Hoesang, il prit donc son vélo pour filer jusqu'à la plus grande place de toute la ville. Les rues étaient encombrées à l'abord des halles, mais Jisung tint bon. Il comptait vérifier cette possibilité avant de devoir trouver une autre solution.

Sous le grand hall d'acier et de verre, les marchands en tout genre se bousculaient. Nourriture, boissons, meuble, vêtements, bêtes, le marché central était plus similaire à une cour des miracles qu'à un réel lieu de commerce. Beuglant plus fort que son voisin, chaque commerçant voulait attirer le regard du client pour vendre ses marchandises. L'Oméga n'avait été qu'une fois dans ce marché : pour tenter de trouver du travail peu de temps après son arrivée en ville. Mais il s'était fait envoyer sur les roses, les marchands craignaient qu'il ne se serve dans les réserves pour manger à sa faim. Jisung fut contraint de descendre du vélo pour s'engouffrer dans les halles, gardant celui-ci avec lui pour être certain de ne pas se le faire voler.