Cet homme dans mon lit

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«Love is a violence

You did know that somebody, someday is

Gonna break all of the silence

We losin' the balance

Lost all the pilots

Lost in a dream, lost in a city

You beggin' for all the pity»

Colde - Paroliers : Hee Soo Han / Hee Soo Kim / Joon Ho Moon / Nam Jun Kim / Wook Jin Chae



ᚱᚹᚢᛇ

Alors que je cherchais Jungkook d'un pas chancelant dans mon appartement, des images de notre dernière nuit ensemble me revinrent :

Vendredi 13 juin 2025

— Juste une soirée télé, hyung... J'ai eu tellement peur pour toi. Allez, on ne s'est pas revus depuis ton retour de Los Angelès et ton accident.

Le soir de ma sortie de l'hôpital, il était venu, chargé de victuailles, un sourire à faire fondre les pôles et les bras tendus.

Et moi, qui me sentais fracassé de partout, perdu, je ne l'avais pas repoussé. Vous ne pouvez pas savoir à quel point cet homme était la douceur de vivre incarnée, à quel point j'étais dépendant de ses sourires, de ses rires et de ses folies.

La lumière de l'écran de ma télévision projetait des ombres dansantes sur son visage endormi. Il était là, somnolant sur mon épaule, sa respiration comblant le silence du salon. J'étais tétanisé. Je savourais sa présence, sa chaleur douce et calme, sa naïveté apparente. Je me faisais l'effet du Grand Méchant Loup. Mais, finalement, n'étais-je pas l'agneau ?

— Koo... Koo.. réveille-toi. Tu devrais rentrer à la maison, lui avais-je dit en secouant gentiment son épaule.

— Mmmmm... avait-il murmuré d'une petite voix endormie mais grave.

Ce «Mmmm...» avait ranimé des souvenirs de nos «Juste pour cette nuit» et mes appétits infernaux. Je m'étais levé d'un bond du canapé avec l'idée de le mettre rapidement dehors pour ne pas profiter de lui.

Il s'était réveillé brutalement, les yeux hagards. Et il avait fini par dire de sa voix éraillée par un sommeil trop court :

— Hyung, ça va ?

Et joignant le geste à la parole, il m'avait rejoint au milieu du tapis, où je me tenais à présent, raide, le cœur battant. Il avait posé sa main sur mon torse. Sa jolie main tatouée dont je connaissais chaque trait sur le bout des doigts. J'avais inspiré du mieux que je le pouvais et avais fait appel à toutes les tendresses que j'éprouvais pour lui.

— Tu devrais rentrer chez toi, Koo.

— On devait passer la soirée ensemble. Et puis, je vais t'aider à changer tes pansements, non ?

— Je vais me débrouiller.

— Mais tu vas faire comment pour ton omoplate ? avait-il rétorqué à moitié paniqué.

— Je ferai venir un infirmier demain.

— Arrête. Je suis là. Je peux t'aider.

Sa main avait glissé derrière mon épaule qui me faisait encore souffrir. C'était vrai que je pouvais me permettre de faire déplacer un infirmier tous les jours s'il le fallait. Mais ce n'était pas la véritable raison de mon refus.

— Je sais. Il est tard. Ça va aller. Rentre à la maison, je t'en prie.

— Non, regarde. Il faut changer ce pansement. La plaie suppure... Ton tee-shirt est taché !

Unveil meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant