Chapitre 7

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Aider les filles à faire venir Robyn à New York me change les idées. Si elle ne comprenait pas qui étaient ces filles qui l'appelaient, une photographie de Smith et moi en train de boire une bière dans le désert et un selfie que j'ai pris alors qu'il dormait dans un avion la convainc. Encore plus lorsque les filles s'occupent de payer son transport et sa chambre dans le même hôtel que son père. Étrangement, la chambre située en face de celle de Smith s'est libérée. Les filles restent à discuter avec Robyn, lui parlent de son père, de moi, que je suis une amie et que je veille sur lui pour qu'il rentre sauf de chaque mission. Elles en rajoutent tellement, que j'imagine la tête de Smith quand il l'apprendra. C'est tout juste si je ne lui tient pas la main pour qu'il ne se perde pas en traversant la route.

« J'ai appelé Lori, je vais tout lui dire à mon sujet.

- Maman, tu es sûre ? »

Riley me regarde, inquiète des conséquences.

« J'ai besoin que quelqu'un sache, j'ai besoin de parler.

- Mais, nous sommes là, tu as les deux J.

- Mais je ne peux pas vous parler de tout, Nour, par exemple. Vous ne savez pas ce que j'ai fait.

- Tu étais avec Smith, de la CIA. La CIA c'est... la CIA. Toi, tu sauves des vies, la CIA fait le ménage derrière toi. »

En fait, c'est exactement ça, Smith passe le balais une fois que j'ai terminé.

« Oui, je sauve des vies, mais la façon de faire n'est pas très jolie jolie. J'humilie et je frappe mes adversaires.

- On ne te juge que sur les résultats, pas la façon dont tu y es parvenue. Combien de vies sauvées la dernière fois ?

- Une dizaine de femmes.

- Le nombre de victimes ?

- J'ai assommé un homme et j'ai demandé à Smith d'en castrer un autre, devant tout le monde. »

Elle me regarde, surprise.

« Il le méritait sans doute.

- Riley. Je... J'ai travaillé plusieurs fois avec la CIA, même eux ont peur de moi sur le terrain, même Smith.

- Parle avec Lori, dis-lui tout, absolument tout, à commencer par ton identité, et surtout le nombre de vies que tu as sauvé. Ces femmes vont avoir des enfants, ce n'est pas dix vies sauvées, mais l'avenir.

- Tu sais toujours trouver les mots, mon ange. Bon, je vous laisse, je dois voir Sheridan pour cette histoire d'extension de la maison. »

Traversant le jardin, je frappe à la porte et entre quand elle me fait signe. Je la sers dans mes bras sans rien dire pendant quelques secondes.

« Nos filles sont fantastiques.

- Tu as raison, Sheridan. La tienne est un bijou, une œuvre d'art.

- C'est vrai, » rigole-t-elle avant de redevenir sérieuse. « Dis-moi ce qui ne va pas.

- Je ne sais pas, j'ai eu un coup de blues toute la soirée. Les filles veulent ma chambre et me relocaliser dans mon bureau.

- Oui, elles m'ont parlé de leur idée. J'ai récupéré les plans de ta maison, j'aurais des idées à te soumettre.

- Il est tard, je repasserai, Sheridan.

- Assieds-toi. Café, bière ? »

Je salue Maxwell, son mari, quand il monte se coucher, tout comme Robert, le frère jumeau de Jane. Je regarde le plan modifié de Sheridan, la chambre des filles est magnifique et je soutiens l'idée à cent pour cent, elles le méritent. C'est mon espace qui m'impressionne, elle prévoit d'abattre des cloisons pour me faire gagner de l'espace et me donner une salle de bain.

Faceless 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant