Je me gare à côté d'un SUV. Un petit vent se lève, la journée touche à sa fin, le soleil commence à descendre. En ouvrant le coffre, je soulève le tapis cachant la roue de secours et le cric, récupérant la manivelle, avant de fermer le coffre et de me diriger vers la porte.
Je me demande de quoi j'ai l'air, habillée en jean, t-shirt blanc, veste en jean, queue de cheval et manivelle à la main.
« Ces messieurs ne veulent pas parler, » dit simplement Harry. « Ils ne parlent pas ou peu notre langue.
- Eh bien ils sont chanceux, il y a cours de rattrapage aujourd'hui. » grognais-je en m'approchant, Harry déplaçant la caméra. « Bonjour, je suis Madame Taylor, votre professeur d'anglais. Puis-je savoir ce que vous faisiez en ce beau dimanche sur une installation fédérale ?
- Pas comprendre, » répond l'un d'entre eux, en ayant l'air sincère. « Nous travail, entretien ascenseur.
- C'est bien, il ne faut qu'ils tombent en panne, ça obligerait le monde à prendre les escaliers.
- Oui, escalier.
- Ici aussi il y a des escaliers. Harry, lui, là, fais-le monter à l'étage, » dis-je en pointant un des hommes. « C'est dangereux les escaliers, on peut tomber. En plus ici, ils sont vieux et en métal. Ça va faire mal. Votre ami va avoir mal là, » indiquais-je en montrant mes genoux, « comme cela. »
Je donne un coup de manivelle à l'un des hommes, je crois avoir sérieusement abîmé son genou. D'un seul coup, leur anglais s'améliore alors qu'ils m'insultent, clament qu'ils ont des droits.
« J'écoute.
- Que voulez-vous ?
- Que vous parliez, de n'importe quoi, je m'en fiche. De football, de voitures, de femmes, peu importe. Vous allez parler, vous allez chanter s'il le faut, mais vous allez tout me raconter. La sortie est derrière moi, c'est la seule issue, donc pour vous en aller, il faut passer par moi. Quelle est la prochaine cible ? »
Un des hommes me crache dessus, je n'en attendais pas moins.
« Ichi. »
L'agent de la CIA m'apporte une caisse à outil, je constate qu'elle est bien organisée, ils ont retenu la leçon depuis la dernière fois.
« C'est mignon ça, » dis-je en prenant un couteau en main. « Moi, vous savez, je suis une fille simple. J'ai une vie tranquille, je m'occupe de mon chat, de mes fleurs. Je lis de la poésie. Et puis je reçois un appel téléphonique. On me demande de me rendre à une adresse pour le travail. Je fais le ménage, ce n'est pas le travail de mes rêves, mais c'est gratifiant. J'arrive, je nettoie et je repars. Un autre de mes passe-temps, c'est la cuisine. Et j'adore ça. »
Le couteau s'enfonce dans l'épaule de celui qui m'a craché dessus.
« La viande est un peu dure, je vais l'attendrir, » expliquais-je en reprenant la manivelle du cric en main, prenant mon élan, prête à frapper un coup de circuit. « Quelles sont les autres cibles ? Harry, laisse tomber notre ami. »
Aidé, l'homme crie et dévale les escaliers. Si j'ai entendu un os craquer, ses amis aussi.
« Escalier, très dangereux. »
Je regarde les trois hommes tandis qu'Harry traîne le quatrième qui hurle.
« J'écoute. Non, rien ? Alors, vous êtes quatre, trois pissent le sang, il en reste un. Vous avez remarqué que je ne respecte pas la tradition des interrogatoires, je ne vous frappe pas, je ne vous menace pas, ce n'est pas mon métier. Moi, je suis une manuelle. Vous savez, j'ai passé pas mal de temps en Irak et en Afghanistan, j'ai appris beaucoup de choses, votre langue par exemple, » dis-je en arabe. « Si vous êtes gêné, parlez dans la langue de votre choix. Donc, durant un séjour dans une lointaine contrée aux parfums des mille-et-une nuits, j'ai appris deux ou trois choses. Je me suis découverte un talent pour le bricolage. Tu permets ? »

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Faceless 2
AksiTaylor est toujours en chasse, à la recherche du cyber-terroriste Ahriman qui planifie une attaque à grande échelle sur les État-Unis.