Faceless 2

Chapitre 9

« Explique-moi ce que tu as fait, chaque touche sur laquelle tu as appuyé, chaque commande entrée. Je vérifierai chaque données, chaque octet. »

Je regarde Jessica sans rien dire, je suis assise à ses côtés dans la salle d'interrogatoire. Je trouve qu'elle me ressemble de plus en plus dans sa façon d'agir, de parler. L'homme en face de nous est visiblement épuisé. Il bafouille, ses explications se veulent convaincantes.

« Excuse-moi de t'interrompre, Howard, » coupe Jessica en ouvrant son ordinateur portable. « Je n'arrive pas à visualiser ce que tu m'expliques. Montre-moi, » exige-t-elle en tournant l'ordinateur. Mais l'homme s'aperçoit que ce qui est affiché à l'écran est en train d'être manipulé, alors que le curseur se déplace sur l'écran.

« Oui, c'est l'enregistrement de ton écran. Vas-y, je t'écoute, explique-moi pourquoi tu appuies sur ce bouton ? »

Jessica appuie sur pause, alors que le curseur se place sur 'DELETE'

L'homme se referme, ose même un petit sourire.

« Je vois. Je peux, Madame la directrice ? »

Jessica me regarde, les yeux noirs, c'est son test. S'il elle veut passer à l'étape supérieure, elle doit aller jusqu'au bout. Je hoche la tête alors qu'elle reprend l'ordinateur de son côté et commence à pianoter, sans se préoccuper de notre prisonnier. Je tends la main en direction des caméras, en les regardant. Le FBI n'a plus aucune autorité, l'homme est à nous, à Jessica. Quand elle en aura fini, ils feront ce qu'ils voudront de leur agent, il n'existera plus. Ni Jessica ni moi ne parlons, elle fixe uniquement son ordinateur, moi le prisonnier. La nervosité commence à s'instiller dans son esprit.

« Que... que faites-vous ? » bafouille-t-il avant qu'elle ne relève la tête, tournant l'ordinateur vers l'homme.

Je souris en observant son regard.

« Qu'est-ce que... » commence-t-il.

« Donne-moi une information sur le donneur d'ordre.

- Je ne sais pas.

- Adieu. »

Jessica appuie sur 'ENTER', et l'homme regarde l'écran. J'imagine qu'elle vide ses comptes, pourrit la vie de sa famille. J'ai lu dans son dossier qu'il a une fille, sa femme tient un cabinet de chiropratie.

« Mais, qu'est-ce que... » s'énerve l'homme, gesticulant sur son tabouret en métal, mais ses jambes sont attachées au pied, ses mains à l'anneau soudé à la table.

« Ta femme vient d'être radiée de l'ordre des chiropratriciens et va perdre son cabinet pour faute grave. Ça, c'est un ordre de démolition de la ville pour ta maison. Ta fille va se faire expulser du collège d'ici quelques minutes pour et sera arrêtée pour avoir triché aux examens. Ton compte, celui de ta femme, de ta fille sont vides. Ta mère ne pourra pas rester dans son établissement. Tes beaux-parents vont être dans la merde, l'entreprise de construction devra déclarer faillite lorsque qu'un inspecteur va déclarer différents défaut de structure.

- Espèce de salope !

- Ton adorable neveu qui aime tant le baseball.

- D'accord ! Je vais parler.

- Ton neveu va échouer à un test anti-dopage, ses espoirs de jouer dans la ligue majeur s'envolent.

- Pourquoi...

- Tu m'as insultée. Nous t'écoutons. Souviens-toi qu'il reste ton frère, son ex, la tombe de ton père, je peux ordonner l'exhumation et que l'on balance ses restes dans la fosse commune.

- C'est dégueulasse.

- Je peux te faire enfermer dans une prison avec des hommes qui seront ravis de savoir que tu es un agent fédéral. Nous t'écoutons. »