Chapitre 13

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Une limousine nous attend devant l'hôtel, nous traversons le hall dans nos robes de bal avant de nous installer sur la banquette arrière. Je m'attendais à ce que Riley soit nerveuse ou surexcitée, mais elle est d'un calme olympien, malgré la ville où elle se trouve, les monuments autour d'elle, notre passé dans cette ville. Jane, elle, est fébrile. Je la regarde observer la ville, je sais à quoi elle pense.

« Je te le confirme, » anticipe Jessica. « Ça ferait un décor de jeu fantastique après New York. »

Elle pense comme moi.

Je souris en regardant Jessica.

Ça me fait quelque chose de revenir ici. Il est hors de question que je reparte sans aller faire un tour au Smithsonian. C'est dans cette ville que j'ai accompli mes plus grands exploits, c'est ici que Ram est né et a fait ses premières armes. C'est ici que je suis allé en prison, que je suis tombée amoureuse, que mes parents sont enterrés, ainsi que Carter.

« Aurons-nous le temps d'aller au cimetière avant de repartir ?

- Bien sûr, il est temps que tu rencontres tes grands-parents. Dimanche, nous irons voir les parents de papa.

- Oui, je veux leur présenter officiellement Jane. »

Je regarde Riley, sa voix est posée, douce. Je suis nerveuse, plus de dix ans ont passé depuis la dernière fois que nous avons été dans la même pièce.

Nous nous identifions au poste de garde et notre chauffeur suit les indications avant de nous déposer devant l'entrée de la Maison-Blanche. Un portier nous accueille, nous nous identifions une fois de plus avant d'être dirigées à l'intérieur. Là, pour le coup, Riley regarde partout, se retient de toucher tout ce qu'elle voit. Nous traversons les couloirs jusqu'à la salle de réception. Nous sommes au cœur de l'Histoire de notre pays, même moi je suis impressionnée. Il y a du monde, nous ne connaissons personne, nous ne sommes pas de ce milieu. Je sursaute quand un homme s'approche de moi et chuchote à mon oreille.

« D'accord, » murmurais-je à l'homme qui reste près de moi. « Riley, j'ai une réunion, gardez-moi une petite place.

- Bien, maman, » sourit-elle.

Je suis l'agent des Services Secrets qui me conduit dans un bureau, je reconnais quelques personnes donc celle au fond de la pièce, discutant avec Madame Jacobson.

« Madame Price, merci d'être venue, » me salue-t-elle.

« Madame la cheffe de Cabinet, » saluais-je, « Monsieur le Président.

- Dites-moi où en est l'opération Ahriman. J'ai lu votre dernier rapport, c'est impressionnant.

- Il nous reste le plus important à faire, la traque, mais les cibles sont virtuellement sécurisées. Différentes équipes procèdent aux fouilles au sol sur les cibles potentielles.

- Pourquoi celles-ci ?

- Analyse des probabilités d'une meilleure destruction du pays. Détruire le Capitole ou la Maison-Blanche serait un symbole fort mais ne nous mettrait pas à genoux, au contraire, car il y a des protocoles. Wall Street, nous avons vu le résultat avec le 11-Septembre. Pour nous mettre à genoux, ils viseront ces infrastructures et notre capacité de réponse. En nous coupant complètement, le chaos frappera rapidement le pays, nos systèmes d'urgences seront inopérants, les forces de l'ordre seront dépassées, les hôpitaux débordés, eux-mêmes déjà en situation de crise. Cela ne durera qu'un temps, mais sera suffisant pour démontrer que nous ne sommes pas à l'abri, nos ennemis auront marqué un grand coup, pas fatal, mais humiliant. Ce n'est pas seulement New York qui sera touchée, mais le pays entier qui sera paralysé.

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