Minho et Jisung étaient d'anciens amants du lycée, s'y retrouvant des années plus tard, en tant que professeurs.
Chamboulé, Jisung vit ses sentiments revenir au galop, et devint rapidement de nouveau sous le charme de son collègue.
Mais, Minho ne re...
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Nous n'avons pas eu l'occasion de nous recroiser durant quelques jours. Enfin, nous en avions sans doute l'occasion, mais je fuyais. Pourquoi donc ? Et bien, car j'avais terriblement peur de ce qu'il se passerait, lorsque nous serions de nouveau en face. Entrevoir de nouveau ton visage a été chamboulant, je n'ai su comment gérer cet afflux de nostalgie qui m'a frappé. Le temps m'a rattrapé de manière sèche, m'agrippant violemment, tout comme mes sentiments enfouis qui sont revenus au galop. Le premier amour avait resurgi, ne m'aidant pas dans mon adaptation à ce nouveau post, et m'empêchant de ne pas penser à toi lorsque j'étais dans les couloirs.
Je pensais pouvoir continuer ainsi longtemps, jusqu'à ce que tu viennes toquer à la porte de ma salle. Cette fois, tu étais vêtu d'un pantalon beige, une chemise blanche, et avais sur ton avant bras une veste de costume beige elle aussi. Tu te tenais là, dans l'encadrement de cette pièce qui, lorsque je t'y ai revu, est redevenue la salle de classe de Madame Min, dans laquelle nous nous amusions à écrire sur les tables, dans laquelle tu as pris le temps de m'encourager à ne pas abandonner le piano, m'assurant que j'allais m'améliorer, de même avec le violon ainsi que la guitare.
Quand j'ai relevé la tête vers toi et que nos yeux se sont de nouveau croiser, des frissons ont parcouru mon échine. J'ai pu percevoir le coin de ta bouche se relever dans un rictus, ta tête se penchant sur le côté, tes cheveux suivant le mouvement de manière presque angélique.
— Tu es donc bien revenu faire prof de musique..
Ton approche était quelque peu maladroite, mais elle eut le mérite de me faire rire. Tu as toujours eu le don de faire cela. C'était ça qui m'avait tant plu chez toi. Ton humour, ta maladresse attendrissante.. Oh, le premier amour était tellement fort.
— Tu es donc bien revenu faire prof d'arts plastiques..
Cette fois ce fut à ton tour de rire. Et c'est à ce moment là que j'ai su, que je te voulais de nouveau près de moi. Ta place était là. Tu rentras dans la salle, observant tout ce qui nous entourait. Je vis ton regard se poser en particulier sur le piano, et cette table. Tu pensais donc toi aussi à cela, tout comme moi.
Ça m'a rassuré, peut être dans mes désillusions, je ne sais pas trop. Te voir toi aussi nostalgique... cela me fit du bien. Je me suis dit que je n'étais peut être pas le seul à avoir ressenti ça en te revoyant.
— Je n'ai pas besoin de te faire un tour du propriétaire je pense.
– Ah non tu n'en as pas besoin, je me souviens de cette salle, comme si nous étions en cours hier. Enfin, en tant qu'élèves, tu m'as compris. Ne chipote pas. Je te connais.
Lee Minho, cela est fou à quel point tu me connais toujours après tant d'années. Je suis persuadé que tu arriverais à rattraper ces années loin de l'autre en peu de temps, tellement tu m'as pratiqué. Je t'ai toujours semblé prévisible. C'est peut être aussi ce qui me plaisait chez toi. Tout te semblait évident me concernant, je n'avais pas forcément besoin de parler. Tu savais comment réagir, comment me rassurer.
— Tu.. tu pourrais me jouer du piano ?
Cependant toi, oh que tu étais surprenant. J'adorais ça de ta personne. J'avais besoin de nouveautés, continuellement, et de part ta personnalité riche, extraordinaire, tu m'en apportais. Je n'ai jamais trouvé personne comme toi par la suite. Enfin, j'ai arrêté d'essayer quand je me suis rendu compte que je te cherchais toi, et non pas seulement des traits de caractère. Tu es le seul qui pourrait combler le vide.
Suite à tes paroles, je me suis assis au piano, te faisant signe de me rejoindre. Ce que tu fis presque instantanément.
— Tu voudrais que je te joue quoi ?
– Le château ambulant.
Mon film préféré. Tu savais très bien ce que tu faisais décidément lorsque tu es revenu me voir. Je m'exécuta donc, jouant Merry-Go-Round Of Life.
Quand j'eus fini de jouer, tu demeuras silencieux, observant encore mes mains. Puis, tu te levas, ce qui me surprit.
— Merci pour ce moment, Jisung. Je te laisse, bonne journée.
