Chapitre 9

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Sherry

    Je suis pendant quelques secondes, totalement inondée par la confidentialité du regard qu'il porte sur moi.

« Je ne suis pas sûre de vous suivre. »

    Est-ce qu'il me propose quelque chose en particulier contre mon père ? Je ne comprends pas.

« Justement, ne me suivez pas ! Ne suivez plus personne excepté votre instinct. Que vous dit-il de faire en ce moment ?

— Vous embrasser. » je réponds bêtement.
    Je me sens aussitôt idiote et le rouge me monte aux joues.

« Je suis sûr que Daryl apprécierait. »

    Je suis tellement gênée par mon propre comportement que je l'éloigne de moi. Je dis n'importe quoi quand il est trop près et j'en ai honte !

« Plus sérieusement, Sherry, je ne doute pas que m'embrasser soit super mais qu'allez-vous faire contre votre père ?

— Je ne sais pas. Que voulez-vous que je fasse ?

— Vous avez peur de lui ?

— Non.

— Vous savez, le pire mensonge c'est de se mentir à soi-même. »

    J'aimerais que les choses soient aussi simples qu'il le pense. J'aimerais tellement voir ce qu'il voit. Je soupire et m'assois sur mon lit proprement fait.

« Vous ne savez rien. »

    Jungkook ferme la porte de ma chambre et dit en restant debout devant celle-ci :

« Expliquez-moi. Il faut bien que je vous connaisse un minimum pour vous protéger. Je doute que l'image d'une fille trouillarde, fille à papa et gosse de riche vous définisse.

— Mon père a été marié à ma mère pendant de très longues années et ils ont été heureux ensemble. Et puis un jour ma mère n'est pas revenue. Pendant deux jours nous n'avons pas eu de nouvelles d'elle et la police a appelé mon père en lui informant qu'ils avaient retrouvé le corps de ma mère. Elle est morte dans un accident de voiture même si je doute du réel verdict.

— Pourquoi ? »

    Jungkook prend un visage autoritaire et devient agréablement attentif à ce que je dis. Hormis Skylar, je n'ai jamais parlé de mes doutes. Daryl me dirait qu'il faut faire confiance aux policiers, aux professionnels mais la vérité c'est que j'ai toujours eu ce doute en moi.

« Beaucoup de gens aimaient ma mère. Forcément, l'amour des uns attire la jalousie des autres. Un groupe persécutait ma mère. Plusieurs fois elle a dû se faire évacuer de certains lieux. Ils lui ont envoyé des menaces de plus en plus souvent. Beaucoup de choses comme ça, et d'un coup on m'annonçait que ma mère était morte dans un accident. Je n'y crois pas.

— Vous en avez parlé à votre père ?

— Non. Mon père n'a pas souhaité faire perdurer sa peine. Il voulait simplement que nous enterrions comme il se devait sa femme et faire son deuil loin des personnes qui s'en sont réjouis. »

    Je me rappelle encore des personnes qui ont gardé le décès de ma mère en mémoire comme si nous parlions là d'un bon moment.

« Ma mère était quelqu'un de très gentil. Elle avait déjà fait des voyages à l'étranger justement où il y avait de nombreux militaires. Elle s'était liée d'amitié avec eux et avait souhaité uniquement la présence de militaires comme garde du corps. »

    Il y a bien longtemps que des éclats de rire ont vu le jour dans cette maison depuis le décès de ma mère. Elle me manque tous les jours.

« Mon père a toujours été dans la politique. Et du plus loin que je me souvienne, il a toujours voulu être président. Ma mère le conseillait et elle lui donnait même des idées pour son programme. Depuis le décès de ma mère, mon père a changé. Il est encore profondément touché par la disparition de ma mère et... »

Under the eye of the devilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant