TW : Drogue / mention TS
Atlas
Je prend une grande bouffée d'air frais.
Je viens de frôler le malaise. Il faisait beaucoup, mais alors beaucoup trop chaud dans cette salle et le champagne à pas dû aider. Je me laisse tomber sur un des bancs du jardin. Ah bordel, qu'est-ce que j'ai mal au crâne. Le vent glacial me décoiffe mais c'est tellement agréable. J'enlève ma veste pour me retrouver en chemise sous 4 °C. Putain je vais encore être malade pendant 3 semaines. Au moins j'ai arrêté de faire de la tachycardie, parce que là, même respirer ça devenait difficile.
-Au final, c'est moi qui vous ai accompagné. Vous vous sentez mieux ?
Esmeralda me sourit timidement en s'asseyant à côté de moi. Putain ça m'est arrivé devant elle, je vais m'enterrer. Bravo Atlas, t'es bien passé pour un Dark Sasuke. Avec un peu de chances elle me trouvera trop bresson pour avoir encore envie de passer sous mon bureau.
Putain j'en ai marre. 11 ans. 11 putain d'années et je m'en suis toujours pas remis. Est-ce que ce 21 février me lâchera un jour ? Ou alors est ce que je suis condamné à le revivre indéfiniment ? Je me déteste. Le monde tourne encore, la vie a continué, les gens sont passés à autre chose, alors pourquoi moi je suis toujours bloqué sur ça ? Ça me bouffe tellement que j'arrive pas à avancer. Je crois que j'aurais préféré mourrir. Je pense que je vais me jeter sous un camion, avec un peu de chance le choc sera tellement fort que je pourrais faire une amnésie. Par pitié laissez moi juste tout oublier. Ce serait tellement plus simple.
C'est même pas qu'un souvenir. Je suis comme coincé dans une putain de phase où je revis chaque seconde de cette soirée. Tout mes sens ressentent exactement la même chose. Je revois tout comme quand j'y étais, j'entends tout les bruits, mêmes les craquements du parquet ou les perles de son bracelet qui s'entrechoquaient quand elle le suppliait de ne pas tirer, une odeur de cadavre me prend le nez et j'ai toujours l'impression que mes vêtements sont en train de s'imbiber de sang. Et a chaque fois, je sors de ma transe et je me rend compte que c'était juste dans ma tête.
Putain je suis complètement malade, je me fais peur tout seul. Je me comprend pas, et ça aussi c'est terrifiant.
Je sursaute en sentant une main se poser sur mon épaule. Esmeralda me regarde avec ses beaux yeux verts. Ils sont presque aussi beaux que ceux de Charon. Presque.
Elle me tend une Dunhill que je prend sans hésiter. Je tuerai pour une clope là tout de suite et j'ai aucune foutre idée d'où j'ai mis les miennes. Putain je sens que je vais plus rester très longtemps, ça fait beaucoup trop pour une seule soirée, je vais exploser. Je me sens mal et je suis épuisé, je veux juste rentrer. En fait non je veux pas rentrer. Mon père va m'égorger, j'ai enchainé connerie sur connerie. Si je pars maintenant j'ai encore le temps de changer d'État. C'est ma seule chance de survie je crois.
-Oui merci. J'ai dû avoir un coup de chaud, ça va aller.
Ça va aller. C'est juste une soirée. J'ai survécu à pire.
-Vous êtes devenu tout blanc d'un coup et vous fixiez le vide, j'ai cru que vous alliez vous évanouir.
Putain mais j'ai vraiment un problème. Pourquoi ça m'est arrivé maintenant. Devant la femme de mon meilleur client. Je devais avoir l'air bien con à regarder dans le vide les yeux écarquillés et en tremblant comme un camé en manque. C'est cool je suis bien passé pour un gosse polytraumatisé. De mieux en mieux.
-J'ai cru aussi.
Je met le filtre dans ma bouche,inspire une première fois et ferme les yeux. Putain la renaissance. A force de me faire traîner à droite à gauche j'ai même pas eu le temps d'aller fumer. Je sais pas pourquoi mais j'y repense plus facilement quand je suis en manque d'un truc. C'est peut-être pour ça. Bon après parler de manque juste parce que j'ai pas eu de nicotine pendant 3 heures c'est peut-être un peu excessif.
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« Jusqu'au bout des Enfers » [BL]
Romance«-Tu ne m'aimes pas. Tu veux juste me sauver. Ne t'accroches pas à moi comme ça, laisse moi partir. Je ne veux pas le laisser partir. -Je pourrais te suivre jusqu'au bout du monde, jusqu'au bout des Enfers. Je ne peux pas le laisser partir. -Un ange...