Chapitre 2

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???

-Vous êtes une sorte de gangster ?

Nan je suis électricien ça se voit pas ? Et puis qui dit gangster déjà ?

C'est qui ce cinglé ? Putain quel genre de mec lâcherait une phrase comme ça en étant retenu par deux gars faisant facilement 30 centimètres de plus que lui et en ayant un flingue sur la tempe ? Comment je me démerde pour tomber sur tout les putain de dégénérés de la ville ? Je sais pas qui est-ce qui a recruté un gars comme ça, mais c'est vrai que je m'en serais jamais méfié. Bien joué, j'avais même pas vu qu'il était là.

-Je te retourne la question.

J'arrive pas à savoir si il se foutait de ma gueule ou si il est juste complètement con et inconscient. Un peu des 2 je pense. Il va pas jouer très longtemps en tout cas, parce que j'ai vraiment pas la patience.

-Hein ? Bien sûr que non ! Je veux dire, je n'ai pas la carrure, je ne porte pas d'arme, je n'ai pas de tatouages, tout les membres de gangs se font tatouer le symbole ou le nom de celui-ci non ? J'avais vu ça dans un reportage sur Roberto Saviano je crois. Enfin je voulais juste dire que je-

Je tire une balle vers le ciel, il se tait instantanément. Putain il débite. Qu'est-ce qu'il me raconte ? Il l'ont shooté avant de l'envoyer pour me flinguer dans une ruelle ? Putain mais il est dans un autre monde ou quoi ? Il réalise que je peux le tuer en moins d'une demie-seconde ?

Il se fout vraiment de ma gueule, je vois pas d'autres options, il a aucun instinct de survie ? Même dans cette position il a quand même réussi à me répondre, limite en me faisant un cours sur « comment reconnaît-on un mafieux » ! Putain, il me met vraiment mal à l'aise à me dévisager comme ça, comment ça se fait qu'il n'ait pas baisser les yeux une seule seconde ? J'ai l'impression qu'il examine chaque détail de mon visage. N'importe quelle personne normale se serait faite la plus petite possible dans cette situation. Mais d'où sort ce type ? J'ai jamais vu ça

Il a des couilles quand même. Il n'a même pas sursauté quand j'ai tiré, pas bougé d'un centimètre, il ne s'est pas débattu. Il me fixe juste, dans cette putain de ruelle, sous les -2°C qui règnent dehors. Putain de cinglé. Où est-ce qu'ils ont trouvé un mec pareil ? Je vais lui plomber le crâne. L'autre connard m'a déjà bien énervé, j'ai plus aucune patience, et j'en aurais certainement pas pour un gamin qui à réussi à rentrer dans je ne sais quel gang et qui pense pouvoir me descendre du haut de son mètre 65.

Je me disais bien que je sentais comme un regard sur moi depuis le début de l'altercation avec le connard de chez Azrail, mais j'y ai pas vraiment fait attention. J'ai baissé ma garde et j'ai manqué de vigilance. Quel con putain. Je le sais. Je le sais très bien. Toujours surveiller ses arrières. Analyser chaque détail qui paraît suspect, mesurer le risque, calculer chaque mouvement, chaque itinéraire. Je sais tout ça, et pourtant, il suffit que je soit en colère et un peu fatigué pour ne plus rien savoir.

Je suis même pas sûr qu'il travail pour Lucania (=le chef du cartel Azrail), ou pour n'importe qui d'autre, mais je vois pas pourquoi il serait planqué contre un mur dans une rue déserte. Surtout ici et à cette heure-ci. Y'a du deal et du transport de marchandise partout dans le coin, tout le monde le sait, les civils, le maire, les flics, tout le monde. Les gros importateurs ont arrêté de passer par le port y'a longtemps, beaucoup trop risqué. La plupart c'est de petits dealer, ils sont doués, c'est rare que y'en ait qui se fassent choper.

-Euh... je veux pas d'ennui hein... Je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais pas ce que vous faites et je ne veux pas le savoir, je ne sais pas ce que vous voulez, mais je veux juste rentrer chez moi.

« Jusqu'au bout des Enfers » [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant