PROLOGUE

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Chaque jour, je me demande où sont passés toutes ses promesses. Celles où il me jurait de me rendre heureuse. Où est le conte de fée dont il m'avait parlé ? Celui où je ne rêve pas éveillée car la peur qu'il me tue m'empêche de fermer les yeux. 

Pendant longtemps, la nuit a été mon fardeau. Elle était complice de mon bourreau car c'est dans la nuit qu'il œuvre. Lui, cet homme qui est entré dans ma vie pour en prendre possession.

Toutes ses nuits à essayer de comprendre jusqu'à me rendre coupable de mon propre malheur. Et pleurant en silence par peur qu'il se réveille.

On dit souvent que l'on meurt chaque nuit pour ressusciter chaque matin. Pourtant, c'est finalement dans la nuit que j'ai trouvé refuge. Son calme me protège et m'apaise. Je m'évade par son obscurité loin de lui, me retrouvant parfois auprès des miens. Je revoie le regard remplie d'amour de ma mère et je revis les moments de complicité avec mon père. Je repense à toutes ses nuits à danser avec mes amis comme j'aimais si souvent le faire. Ne pensant à rien, faisant attraction de tout, comme libre : totalement libre. Oui, je l'avais été avant lui. C'est d'ailleurs souvent vers lui que mes pensées nocturnes se tournent, à nos débuts. Quand les films à l'eau de rose reflétaient si bien mon amour pour lui. Pourquoi cela me semble-t-il si lointain désormais ?

Comme toutes les nuits, une chanson en particulier résonne dans ma tête. J'imprègne chaque mot comme si les paroles étaient écrites pour moi. On dit que la nuit porte conseil. Alors chaque nuit, je demande conseil au ciel. Je ne suis pas particulièrement croyante mais chaque nuit, je guette un signe à quoi me raccrocher. La fin de ce calvaire. L'espoir d'une fin heureuse.

En vain.

A quel moment sommes-nous passés de l'autre côté de la frontière ?

Celle qui sépare l'amour de la haine.

Celle qui a changé son amour  pour moi en une haine destructrice.

Celle qui a remplacé ses baisers par des coups.

Celle qui a changé ses mots doux par des insultes.

Celle qui a transformé ses bras, si protecteurs autrefois, en une prison où il m'enferme un peu plus chaque jour en me serrant contre lui.

Cette question ne cesse de se répéter dans mon esprit.

Encore et encore.

En vain.

Je suis Sa créationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant