La musique jouée par l'orchestre retentit dans toute la pièce. De nombreux convives se déhanchent déjà sur la piste. Le gala vient à peine de commencer, mais on discerne déjà sur certains les premiers effets de l'alcool. Assise seule sur une table, je balance ma tête langoureusement aux sons des mélodies. Ma main ne cesse de tapoter la table aux rythmes de la musique. J'ai toujours adoré danser. La musique et la danse représentent ma thérapie. Un remède à tous mes maux mais même ça il m'en a privé. Je suis comme une infirme sans moyen de guérison. Je suis condamnée, par lui.
Mon regard de dirige directement vers ce dernier. En pleine conversation, il n'oublie pas pour autant de garder un œil sur moi. Il n'aime pas particulièrement que je sois de sortis. Il préfère me laisser à la maison enfermée. Me voir avec des gens semblent le rendre soucieux. Par peur que je le dénonce sûrement. Par peur que je m'enfuie surtout.
M'enfuir ? J'en ai rêvé des centaines de fois. J'ai imaginé tous les scénarios possibles mais pour aller où ? Il m'a rendu dépendante de lui. Il m'a éloigné de toutes les personnes qui m'étaient proche : ma famille, mes amis, mes collègues. Il a décidé que je n'avais plus besoin d'aller travailler car il me préférait à la maison en sécurité. La vérité est qu'il ne supporte plus le regard des hommes sur moi, m'accusant même de chercher à les séduire par mon accoutrement ou mon comportement. J'ai dû arrêter de me maquiller en dehors de la maison. Je ne quitte la maison que seulement si je le préviens et qu'il accepte. Il m'a enfermé dans une prison dorée. Je suis condamnée, par lui.
Une voix familière me sort de mes pensées, celle d'un homme. Je tourne légèrement la tête et découvre Alex, un confrère de mon mari. Nous nous sommes rencontrés auparavant lors de cérémonies comme celle-ci. Alex est très sympathique mais sa présence me met à l'aise. Il a toujours était respectueux mais les regards qu'il a à mon égard se font de plus en plus insistants.
"Bonsoir Maya. Je ne veux pas paraître trop avenant mais tu es magnifique ce soir"
Je connais les hommes. Les différents signaux qu'il me lance lors de nos très brèves conversations ont étaient plutôt claires : il m'apprécie un peu trop.
Je lâche un "merci" à peine audible et baisse directement la tête.
" Vu les énergumènes qu'il y a sur la piste, la soirée s'annonce plutôt animée " dit- il en riant.
Un léger sourire se dessine sur mes lèvres. J'ose à peine lever la tête en direction de mon mari. Le peu de fois où Alex m'a tenu compagnie ont été des raisons suffisantes à le mettre dans une colère noire. Alex a toujours été de bonne compagnie et parvient toujours à me faire rire, ce qu'il ne supporte pas. Il m'accuse constamment d'adultère sans aucunes raisons.
" Tu n'as pas l'air de beaucoup t'amuser. Je ne comprends toujours pas pourquoi il s'efforce à te faire venir à ce genre de soirée si c'est pour te laisser seule."
Je lève la tête vers lui et croise son regard plein de compassion. Un sourire forcé apparaît sur mon visage. Je refuse qu'il est pitié de moi.
" Ne t'inquiètes pas. Je ne m'ennuie pas du tout. J'apprécie particulièrement l'orchestre de ce soir. Je suis à deux doigts d'aller sur la piste ! " Dis- je d'un sourire franc.
Je n'ai pas mentis. La musique me plait énormément et sortir est libérateur. Je ne suis plus la fille joviale d'autrefois. J'ai perdu toute notion de sociabilité et les contacts humains me crispent légèrement. Mais j'apprécie tellement d'être hors de la maison, hors de ma prison.
"Alex. Toujours à tourner autour de ma femme à ce que je vois."
Cette voix. Je l'a reconnaîtrait parmi mille. Il aurait voulu le dire sous le ton plaisanterie mais il en rien. La colère se ressent dans chacun de ses mots.
VOUS LISEZ
Je suis Sa création
Tâm linhA quel moment sommes-nous passés de l'autre côté de la frontière ? Celle qui sépare l'amour de la haine. Celle qui a changé son amour pour moi en une haine destructrice. Celle qui a remplacé ses baisers par des coups. Celle qui a changé ses mots...