XV │ACHLYS

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Achlys
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Le vent doux s'insinua par le vitrage entre-ouvert. Il vennait mièvrement remuer les rideaux offrant un effet fantomatique. La brise, chatouillée futilement ma peau de sa froidure matinal.

Je me levai avec peine, une sensation poignante étreignit ma nuque. Délicatement, ma main se posa sur cette zone sensible, amorçant une danse avec mes doigts pour soulager la douleur persistante.

J'était encore secouai par le chapitre précédent.

Je pris place sur le bout du matelas, laissant mes jambes à l'aire nue. Je jettai une œillade à mon réveil, il m'indiquait qu'il été treize heures. Heureusement, on été le week-end. Sinon, Kaena m'aurait décapitée. Tuée. Enterrée.

Elle était folle.

Des fois, je la voyais rire seul devant son compte bancaire.

Attendez...

La première sortie avec Kyree était prévue pour aujourd'hui ! À midi !

Je m'apprêtai hâtivement. Une vague de questions déferla au sein mon esprit.

Imagine il ne m'a pas attendu ?

Imagine qu'il ne tiens pas sa promesse ?

Imagin-

Tais-toi.

OK.

Avant de m'éclipser de "ma" chambre, je comblai l'estomac de Milky afin qu'il meurt pas de faim. Cela serait stupide de ma part, et cruel.

Kyree m'attendait à l'entrée, les bras croisés, son visage arborant une expression stoïque. J'accourus vers lui tout en espérant qu'il annule pas suite à mon retard. Avant même que je puisse m'excuser, il me devança.

─ Ta ponctualité est vraiment impressionnante, lâcha-t-il de façon flegmatique.

─ J'espère que cela ne t'as pas dérangé.

─ J'ai toujours rêvé de passer autant de temps à attendre quelqu'un, dit-il d'un ton monocorde.

Un soupir s'échappa de mes lèvres, je fus soulagée. Moi qui pensait qui allait mal le prendre.

─ Tu me rassures, soufflai-je.

Un silence pesant s'installa, comme si le monde retenait son souffle. Ses iris sombres, dépourvus de la lueur vibrante de la vie qui résidaient dans ces orbites éteintes, me scrutèrent longuement. C'était alors que je compris que c'était du sarcasme.

Mon regard dévie, incapable de soutenir l'obscurité vide qui émanée de ses yeux. Une fuite involontaire, un échappatoire face à l'abîme dénué de toute vie qui l'habité. C'était comme si plonger dans ses abysses pouvait me faire perdre une part de moi-même.

Je fouillai les recoins de mon esprit, cherchant une excuse qui pourrait expliquer mon retard. Son regard pesant ne m'étais pas d'une grande aide.

─ Enfaîte, mon réveil a organisé une grève à l'improviste. Apparemment, il fait partie d'un syndicat anti-samedi. Ducoup, je me suis levée tard.

Il était impossible de pas me croire, j'étais tellement intelligente. On ne se douterait jamais que je racontais une histoire. Même la vérité m'aurait crue.

Les traits de son visage décelés aucun sentiment. Je suis sûr qu'il me croyais. C'était la meilleur excuse que j'avais pus sortir depuis ma naissance.

─ Ça devait être ça, réfuta-t-il, sèchement.

La froideur de son caractère semblait figer toute tentative de connexion, comme si je cherchais à tisser des liens avec une ombre sans vie. Chaque interaction était une connexion avec l'impossible, un dialogue avec l'essence inerte d'une existence dénuée de chaleur humaine.

STAYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant