I ︱ACHLYS

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Achlys
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3 𝙹𝚞𝚒𝚕𝚕𝚎𝚝.|
07:02 𝚙.𝚖.

𝚂𝚎𝚊𝚝𝚝𝚕𝚎.

Le ciel, d'un gris lourd et morose, semblait peser sur Seattle telle une couverture d'ennui. Le temps s'étirait, la pluie abondante s'abattait sur toute la ville. Les gouttes de pluie, fines et glaciale, donnèrent l'impression d'être unies en des fils continus qui se brisèrent au contact des surfaces.

Les façades des bâtiments, détrempées et sombres, se fondaient dans la grisaille ambiante. Les vitres qui m'entouraient, pleurées des larmes invisibles, accentuant le paysage désenchanté.

La quiétude régnait dans la corridor. Le seul son qu'on pouvait percevoir était une mélodie pluvieuse. Une mélodie à la fois si mélancolique et si apaisante à entendre.

Je haïssais bellement la pluie. Elle dégageait tout ce qui pouvait être de plus cafardeux.

L'eau pluvial se groupa en des formes libres, submergeant la surface. Le vent impétueux n'arborait aucune miséricorde vis-à-vis du paysages, déversant tout son courroux contenus durant ces derniers mois.

C'était si rare qu'il pleuve en un jour de juillet. Comme si quelque chose de sinistre s'annonçera prochainement.

Je détournai mon regard de la fenêtre embuée, où les gouttes de pluie traçaient des chemins sinueux sur la vitre. Ma main, moite de nervosité, tenait fermement la poignée, tandis que ma conscience, lourde et indécise, pesait le pour et le contre depuis plusieurs minutes.

Mes pupilles s'ancrèrent sur le chiffre gravé sur la plaque en acier, fixée solidement contre la porte d'un bleu délavé. Ce chiffre, froid et impassible,

me rappelait l'immuabilité des décisions déjà prises et celles qui me restaient à prendre.

401.

C'était sa chambre.

Ce fort sentiment de culpabilité et de regret me corrodaient l'âme d'une allure lente et crucifiante. Elle consumée par une lente incandescence l'espoir d'obtenir son pardon. Depuis ce jour-là, je n'avais jamais eu le cœur de lui rendre visite. La peur était un écueil inviolable. L'antagoniste de ma vie. Je n'arrivée pas à avancer avec ces affres qui m'incarcérées au sein ma conscience.

Je me trouvais devant la porte de sa chambre d'hôpital, une atmosphère empreinte d'une sérénité mortuaire. L'angoisse épris de mon corps, vint fleurir une gêne au niveau de mon abdomen tandis que mes difficultés respiratoires s'accrurent au fil du temps.

Mes pensées s'entremêlèrent, corrompant tout contact avec le monde réel. Je ne savais pas ce que je devais faire. La peur d'agir de travers me noua intensément gorge, l'estomac.

Toujours dans mes pensées, la porte s'ouvrit soudainement me faisant tressaillir d'abasourdissement en le voyant se tenir face à moi.

Il se trouvé là, juste devant moi. Les traits de son visage se transcrivirent à travers de la surprise. Il cilla maintes fois, se rassurant que je me trouvais bel et bien face à lui.

─ Achlys..., murmura-t-il après un intervalle silencieux qui m'avait paru duré une éternité.

Mince.

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