Rien n'arrive sans raison

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Rien n'arrive sans raison. Tes pas dans l'allé,
Le crépuscule sur le toit de la maison,
La chaleur de ta main, le frisson étouffé
Qui m'a traversé, l'éclat de tes yeux marrons.
Tout cela est déjà décidé, gravé dans
Les tables du temps, à même la pierre, sur
Les veines de nos ancêtre. Ca, je le sens,
Je ne peux l'éviter ; ni porte, ni fissure.
Je n'ai pu éviter de te croiser ce soir
Là, dans l'escalier, éviter d'être si près
De toi, de sentir une force qui après
M'avoir attiré, repousse ; sentir asseoir
Sur moi ton pouvoir d'homme d'un simple sourire.
Je n'ai pu éviter que mon regard chavire
Sur le col de ta chemise à demi ouverte,
Les muscles de ton cou qui me renvoient à perte
Vers le début de ton torse, au pendentif, là,
Posé au creux de ta poitrine, presque là
Où je veux poser ma main sur ton coeur battant,
Que je veux faire battre pour moi, sur moi, en
Même temps que le mien, un seul être entre les
Draps. Je n'ai pu éteindre le soleil en moi,
Qui me brûle même à l'ombre des arbres, de la
Maison, comme la canicule de juillet,
Et me torture partout sauf dans tes bras.
Laisse moi fondre dans ton corps, par tes yeux, ta
Bouche, respirer en toi le vent de la côte,
Connaître ta peau avant que tu ne me l'ôtes.
Je n'ai jamais eu peur de septembre, mais je
Ne peux m'empêcher d'avoir peur qu'il te
Dérobe à mes yeux, à mon corps, à mes bras,
Comme je n'ai pu m'empêcher de t'aimer toi.

30/01/24

Cri d'un suicidéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant