Il faut se méfier des enfants qui dorment
Derrière les serrures fermées.
Les mots passent sous la porte, aspirés
Sur l'oreiller en une masse énorme.
Ils comprennent, bien sûr qu'ils comprennent.
Ils voient les fils se tendrent, ceux qui coupent,
Ne voient jamais l'amour, mange la haine
Pour la faire partir, les mains en coupe.
Ils les dévorent, ces secrets, les avalent.
Ils regardent tous les noeuds dans leurs ventre
Grossir, grossir, grossir, grossir, grossir.
Et tous, un par un, les anéantir,
Passer par là où la lumière rentre
Pour s'enrouler sur les jeux, les câlins.
Ils avalent tout pendant qu'ils grandissent,
Et avant de vomir car il n'y a rien
à aimer chez eux, que mots, fils, qui tissent
Des portraits noirs et vides de ces gens,
Avant la chute, de se noyer dedans,
Ils partent. Ils ne savaient que manger
Mais ils ne peuvent plus être affamés.
●28/04/24
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Cri d'un suicidé
ŞiirQuelques poèmes, un peu de graphite et de page froissées. Des larmes, de l'encre, des mots bancales. Une main jeune plus adroite que des cordes vocales. . . . . . . Un peu de Rimbaud, de Pomme, de Baudelaire, de Tamino et de poésie marchombre, broyé...