Violence

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Le safari s'est merveilleusement bien déroulé, j'ai appris plusieurs choses, et je les ai inscrites dans mes notes.
Le paysage a été capturé avec mon appareil photo, et je me retrouve à baver devant la nature spectaculaire du pays.

La région abrite une faune extraordinaire, elle célèbre des troupeaux d'animaux sauvages tels que des zèbres et même des éléphants.

Tout était parfait. Excepté le fait que la présence D'Hichem m'a exaspéré.
Il a prétendu connaître chaques dires de la guide, il a répondu parfaitement à toutes les questions, alors que depuis que nous sommes arrivés, il n'a pas une seule fois ouvert son ordinateur.

Nous sommes rentrés dans le village et je n'ai pas tardé à travailler deux fois plus que lui. J'ai ouvert mon ordinateur et fait toutes les recherches possibles, puis j'ai commencé à monter mon projet.

J'ai donc une longueur d'avance par rapport à lui.
- Arrête de bouger ta jambe, tu me stresses, m'ordonne-t-il, allongé sur mon lit.
- Tarzan, tu es censé rester dans ta tanière.
Il soupire et tourne la page de son roman.
Intriguée, je tente de voir le titre du livre mais il est dos à moi, je n'aperçois donc que les pages de ce dernier.
Hichem se tourne vers moi et fronce les sourcils.
- Quoi ? lui demandé-je, agacée.
- Ça fait du bien d'avoir un moment de silence.
On dirait bien que tu as arrêté de casser les touches de ton clavier.
- Au moins, je travaille moi.

Il se retourne et réplique :
- Figure-toi que tu n'es pas la seule.
- Tu lis quoi ? demandé-je, interloquée, en cachant mon inquiétude.
- Un roman sur la tribu, on apprend plein de choses.

Mon coeur se serre.

- Tu savais que leur artisanat est vendu aux visiteurs pour contribuer à l'économie de la tribu ?
Les mains tremblantes, je feuillette rapidement mon carnet pour voir si j'ai noté cette information qui semble m'avoir échappé.
J'écarquille les yeux lorsque je ne la trouve pas.
- Où t'as trouvé ça ?! interrogé-je, préoccupée.
- Dans le livre, dit-il simplement.
Je me lève brusquement de la chaise en bois et j'arrache de ses mains son roman.
- Eh, doucement !
- Je n'ai jamais vu de livre qui parle de cette tribu, où l'as-tu trouvé ?!

Il hausse les sourcils plusieurs fois pour me provoquer et je serre des poings.

- Je ne rigole pas Hichem, réponds moi.

Il se met debout et s'approche de moi.

- Tu vas faire quoi sinon ?
Ce mec me tape sur le système.
- Ne me provoque pas.
- Il faut vraiment que tu te calmes, ce projet te monte à la tête.
- Evite de me donner encore des leçons morales, parce que chacun voit les choses comme il le veut.
- Mais ça, je l'ai bien compris, ne t'en fais pas.
Mais, je ne vais pas me répéter, calme toi avec moi.
Il me retire le roman sèchement, et fait quelques pas vers moi. Mon dos finit par être collé contre le mur, et pour la première fois depuis notre rencontre, je prends peur.

— Tu m'as tapé sur le système toute la journée à me lancer des piques, je ne suis pas ton copain Rose.

Ses pupilles noisettes s'assombrissent et la façon dont il prononce mon prénom me donne des frissons désagréables.

Bien que je ne l'ai jamais vu violent, je reste vigilante, car la fureur dans ses yeux n'a rien d'amicale.

- J'ai trop été gentil avec toi, et maintenant, tu te crois tout permis, seulement parce que les femmes sont derrière toi. Que je sois à la lisière du village ou ici, sois consciente que je ne tolérerai pas un nouveau manque de respect de ta part, est-ce que j'ai été clair Rose ?

Je déglutis, ma gorge devient sèche. Chaque mot qui sort de sa bouche me fait l'effet d'une douche froide.

J'ai conscience que je l'ai titillé toute la journée et que même si je le voyais se raidir, je continuais. Mais je ne peux pas m'empêcher de le vanner. Il se croit supérieur avec son air confiant, il se prend pour Monsieur-je-sais-tout. Et ça m'agace.

Désirs humainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant