Chapitre 2 : Alexis

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Every Breath you Take - The Police

Membre principal du groupe, c'est Sting qui écrit et compose ce titre lors d'une nuit de 1983 et en une trentaine de minutes seulement suite à l'effondrement de son mariage avec sa femme. Les paroles sont les mots d'un amant possessif, sinistre et obsédé par le contrôle total de la vie de son partenaire. Les couplets expliquent que chaque mouvement, chaque acte de l'autre personne sera sous sa surveillance, comme s'il était le seul à véritablement comprendre et à se soucier de sa partenaire. Cette dernière semble lui appartenir, créant un sentiment intense de contrôle et de possession. Le chanteur exprime également l'immense douleur qu'il ressent causée par les actions de la personne aimée. La chanson évoque cette relation obsessionnelle et malsaine que peuvent entretenir un couple. 

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L'eau froide que je me jette sur le visage pour me réveiller me paralyse littéralement. Je fais ça tous les matins depuis des années et je ne sais toujours pas si cela est vraiment nécessaire ... Mais bon c'est une habitude maintenant alors je ne vois pas pourquoi je devrais arrêter.

En me préparant ce matin je laisse mes écouteurs sans fils implantés dans mes oreilles et écoute en boucle la chanson Every Breath you Take de The Police. Ce qui est ridicule puisqu'à l'heure actuelle de ma vie cette chanson m'oppresse. Ce détail m'attriste particulièrement en y réfléchissant bien car j'ai toujours adoré cette musique ... 

Je me sèche le visage avec l'une des serviette de l'hôtel et retourne vers mon lit. Mon téléphone est resté en charge toute la nuit, l'écran tourné vers la table de chevet. J'y jette un oeil rapidement et m'horripile de voir une quinzaine d'appels manqués ... Sans surprise ils viennent tous de Mélanie. Elle semble avoir cherché à me joindre pour la première fois à minuit, le dernier appel lui est noté à 2h30 du matin. Parmi cet amas de notifications je distingue l'alerte de 6 messages vocaux. Je n'écoute que le premier et le dernier, et oui, tous viennent de ma petite-amie. Le premier elle l'a laissé en larmes, le dernier elle semble s'être calmée et s'excuse de m'avoir inondé d'appels. Je lui envoie un SMS lui indiquant que je suis réveillé et qu'elle peut me joindre dès qu'elle le souhaite. Je m'assure que le volume de mon portable est au maximum avant d'aller me préparer à rejoindre tout le monde.

Si je devais parler de Mélanie je ne saurais par où réellement commencer, ni quels mots choisir. Je tâcherai alors de m'en tenir à l'essentiel, en débutant par le plus beau pour finir malheureusement au tournant sombre de notre histoire ...

Mélanie et moi nous étions connus au lycée. Nous sommes sortis ensemble en terminal avant de nous séparer les vacances qui ont suivies notre baccalauréat. Nous avions vécu une belle histoire, assez douce, celles que tous les jeunes de notre âge sont emmenés à vivre. Nous étions fous l'un de l'autre et ne nous quittions jamais, collé l'un à l'autre dans les couloirs avant que nos amitiés ne nous extirpent des bras de l'autre, puis finalement ce sont nos envies qui ont divergé. Mais il y a 5 ans de cela nous nous sommes recroisés à une soirée d'un ancien camarade. Nous avons rapidement renoués et avons repris notre histoire là où nous l'avions laissés quelques années plus tôt. Mélanie vivait tout comme moi dans la Creuse, mais lorsque j'ai décidé de monter vivre sur Paris elle n'a pas hésité un seul instant à tout quitter pour me suivre. Et si les 3 premières années de notre relation avaient été merveilleuses, tout a subitement dégringolé sans que je ne m'en rende compte tout de suite. Tout d'abord il y a eu les divergences d'opinions, d'envies futurs. Elle nous voyait déjà trouver un autre appartement, plus spacieux, afin de pouvoir un jour y élever nos enfants. Il y a aussi eu ces moments où je l'entendais dire à ses amies "Avec Alex quand on se mariera ...". Pourtant j'avais déjà expliqué ne pas vouloir de tout cela. Vouloir rester avec elle oui, mais ne pas envisager une vie de famille. Et dès que je remettais mon avis sur le tapis elle se contentait de rester la bouche close et d'acquiescer dans un faux sourire ...

Entre nos blessuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant