La Promesse du Crépuscule

CHAPITRE 27 : L'arroseur, arrosé

Los Angeles, Maison de Liam
5 janvier 2024
10h30

PDV de Liam

Un coup, deux coups, trois coups. À chaque coup, la force de ma frappe résonne à travers le punching ball. Je libère toute ma rage dans chaque mouvement. Mieux vaut canaliser cette énergie dévastatrice vers un objet inanimé plutôt que de la déchaîner sur une personne. Dans chaque coup, je trouve une sorte de soulagement, une manière de purger mes tensions sans causer de dommages à qui que ce soit même si l'envie y est.

Mon nouveau rituel depuis près d'un mois..

"Merci.. enfin.. pour la balade et la moto, c'est.. vraiment très gentil.."

Je porte un dernier coup, bien plus fort que je ne le voulais, puis immobilise le sac de frappe en positionnant mes deux mains de chaque côté. J'attrape ma serviette posés sur le banc et enlève les résidus de sueur sur mon front, je la place sur mes épaules et bois quelque gorgées d'eau.

J'étire mes bras engourdis puis m'adosse contre le mur, je laisse échapper un soupir satisfait mêlé à une pointe de douleur. C'est étrange, cette sensation de douce souffrance qui accompagne les courbatures, comme si chaque contraction musculaire était une victoire remportée.

Mais au fond, c'est une douleur que j'apprécie. C'est un signe que mes muscles évoluent et se préparent pour de nouveaux défis. Chaque courbature est comme une petite note de musique dans ma progression personnelle.

Je me lève  difficilement, je prends conscience que les courbatures ont agi comme un tampon temporaire contre les pensées qui d'habitude m'envahissent. Alors que je me déplace direction la cuisine, je ressens une tranquillité inhabituelle, comme si mes pensées s'étaient temporairement retirées pour laisser place à la douleur physique. Les courbatures, en quelque sorte, agissent comme des interrupteurs pour mon esprit.

En allant vers la cuisine pour préparer quelque chose à manger, je remarque que Emilio se tient contre la porte, son épaule appuyé sur l'entrebâillement de celle-ci.

**J'ouvre la porte arrière de ma maison, toujours sur mes gardes, je jette des coups d'œil derrière moi, pour vérifier que je ne suis pas suivi. J'entends résonner le bruit d'un feuilleton venant du salon, je reconnais la série Friends.

Emilio est toujours là ?

Mes yeux s'habituent lentement à l'obscurité de la maison, j'avance nonchalamment jusqu'à atteindre l'entrée de mon salon, juste derrière le canapé mais j'aperçois personne, en voulant traverser la distance qui me sépare du canapé, je heurte accidentellement le coin de ma bibliothèque.

Soudain j'entends un petit cri presque imperceptible, comme un souffle. Je m'immobilise en fixant le canapé, quand une tête apparaît, une femme.. Elle se lève et se dirige vers la cuisine, je la suis de près, en couvrant de mes yeux chaque partie de son corps, enfin surtout ses jambes... Je m'appuie contre la porte en la regardant faire sa petite vie sans qu'elle ait conscience de ma présence.

C'est la nouvelle nounou de Noah.

La pauvre si elle savait dans quoi elle s'aventurait..

Je culpabilise quand même..

enfin un peu..

Elle décide enfin de se retourner, quand elle m'aperçoit, elle sursaute en ouvrant légèrement sa bouche, j'ai comme l'impression qu'un son de surprise s'est échappé de sa gorge, mais je ne sais pas si c'est mon imagination.